La France peut-elle reconnaitre l'Etat de Palestine ?

La France peut-elle reconnaitre l'Etat de Palestine ? La décision de reconnaître l'État de Palestine a été annoncée, mercredi 22 mai, par l'Espagne, l'Irlande et la Norvège. Cette démarche, saluée par les Palestiniens, a été écartée pour l'heure par la France.

Au sein de l'ONU, une très large majorité de pays reconnaissent l'État de Palestine. Selon une décision annoncée ce mercredi 22 mai, trois pays s'apprêtent à rejoindre cette liste : l'Irlande dès aujourd'hui, la Norvège et l'Espagne à compter du 28 mai prochain. Et après la France ? La Norvège, l'Irlande et l'Espagne font partie des très rares pays occidentaux à reconnaître la Palestine. Dans leur grande majorité, l'Union Européenne, les États-Unis mais aussi le Canada et l'Australie, ne reconnaissent pas l'existence d'un État palestinien. C'est le cas de la France. En 1988, au moment où la moitié des pays de l'ONU se positionnaient, François Mitterrand expliquait que cette reconnaissance ne posait "aucun problème de principe". Mais tant qu'Israël occupait les territoires palestiniens, il ne souhaitait prendre aucune décision.

Depuis, Emmanuel Macron a affirmé, le 16 février dernier : "La reconnaissance d'un État palestinien n'est pas un tabou pour la France". "Nous le devons aux Palestiniens, dont les aspirations ont été trop longtemps piétinées. Nous le devons aux Israéliens qui ont vécu le plus grand massacre antisémite de notre siècle." Ce mercredi 22 mai, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné ajoutait que la décision devait "intervenir au bon moment pour qu'il y ait un avant et un après". Paris estime donc que les conditions ne sont pas réunies " à ce jour pour que cette décision ait un impact réel".

Vers une annonce avec d'autres pays ?

Hugh Lovatt, chargé de mission au programme Moyen-Orient et Afrique du Nord du Conseil européen des relations étrangères (ECFR), estime que la France "veut faire ça avec d'autres pays, avec des pays arabes, comme cela se passe aujourd'hui." La décision des trois pays européens va mettre "une certaine pression" sur le gouvernement français "pour agir dans les semaines ou mois à venir". "La France est attendue sur cette question étant donné son statut et poids politiques au sein de l'Union européenne", précise-t-il.