Trump et Poutine se (re)disent prêts à négocier, bonne ou mauvaise nouvelle pour l'Ukraine ?
L'Ukraine devra-t-elle céder des territoires à la Russie ? Déjà en mauvaise posture sur le terrain, elle se retrouve affaiblie par la fin du soutien indéfectible de l'un de ses plus grands alliés : avec l'investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, les Etats-Unis veulent en finir rapidement avec la guerre en Ukraine, quitte à saper les intérêts ukrainiens.
Le nouveau président états-unien manie la carotte comme le bâton vis-à-vis de Moscou. D'un côté, il menace la Russie de sanctions économiques ainsi que de hausses de taxes et de droits de douane pour mettre fin à la guerre. Donald Trump estime par exemple qu'il faut baisser les prix du pétrole pour toucher Moscou au portefeuille et mettre fin immédiatement au conflit, rapporte Courrier International. D'un autre, il assure ne pas chercher à "faire du mal à la Russie". "J'aime le peuple russe et j'ai toujours eu une très bonne relation avec le président Poutine", a-t-il déclaré mercredi 22 janvier dans un message publié sur Truth Social. Une ambiguïté assumée de Donald Trump qui ne cesse de répéter vouloir s'entretenir "très bientôt" avec son homologue russe.
S'il souhaite négocier la paix, Donald Trump entretien le flou sur sa position, tant vis-à-vis de la Russie que de l'Ukraine. Rien ne garantit à Kiev que le président américain défendra les intérêts ukrainiens autant que l'avait fait Joe Biden, au contraire. Donald Trump a toujours été critique des aides envoyées par les Etats-Unis, mises en place par son prédécesseur, et il gelé pendant les trois prochains mois toute nouvelle aide militaire à l'Ukraine. De ce fait, la position ukrainienne est défavorable.
Le pays perd du terrain face à la Russie, et son fidèle allié - jusque-là - pourrait bien le forcer à la table des négociations. L'Ukraine a peur d'être contrainte à céder des territoires, une issue de la guerre qu'elle juge inacceptable. Si le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plusieurs fois évoqué être favorable à des négociations avec la Russie - ce qu'a rappelé Donald Trump -, c'était toujours assorti de solides garanties de sécurité de la part des Occidentaux, rappelle Ouest-France. L'arrivée du milliardaire à la Maison Blanche pourrait bien totalement rebattre les cartes.
Toujours pas de calendrier pour négocier
Des négociations russo-états-uniennes sont-elles possibles ? "Poutine est prêt" à rencontrer Donald Trump, a déclaré vendredi 24 janvier le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. "Nous attendons des signaux [de Washington]. Tout le monde est prêt." Et ce malgré l'appel du milliardaire à atteindre la Russie au portefeuille : le conflit "ne dépend pas des prix du pétrole", a répondu le Kremlin, l'invasion "découle d'une menace pour la sécurité nationale russe". Moscou est prêt, Washington l'est aussi. Les deux l'ont d'ailleurs déjà fait savoir en novembre dernier après la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, mais pourtant rien ne bouge.
Aucun calendrier de négociations n'est encore prévu après ces nombreux appels à la discussion. Ce vendredi, le Kremlin a remis la balle dans le camp de la Maison Blanche maintenant que Donald Trump a été officiellement investi. Reste à savoir si les deux dirigeants organiseront bien rencontre sous peu, car rien n'assure que celle-ci ait vraiment lieu, ou qu'elle ait lieu rapidement. De quoi donner encore un peu de temps à l'Ukraine pour essayer de reprendre l'avantage sur le terrain ou pour consolider ses alliances et prendre du poids dans les négociations.