Reconnaissance de la Palestine par la France : Israël a prévu la riposte et des mesures contre Paris

Kévin Comby

Reconnaissance de la Palestine par la France : Israël a prévu la riposte et des mesures contre Paris Alors qu'Emmanuel Macron reconnaîtra l'État de Palestine le 22 septembre à l'ONU, cette décision est loin d'être accueillie positivement en Israël, à tel point que l'État hébreu averti d'ores et déjà la France de prendre des "mesures unilatérales" contre Paris.

Le 22 septembre prochain, la France reconnaîtra officiellement la Palestine à l'ONU. Une décision loin de plaire à Israël, et ce, alors que dans le même temps, l'armée israélienne vient de lancer une offensive dans la bande de Gaza. Pourtant, pour l'Élysée, cette initiative d'Emmanuel Macron n'a qu'un seul objectif : "il s'agit de sortir d'une logique de gestion du conflit israélo-palestinien pour mettre en œuvre des avancées tangibles, irréversibles, dans un calendrier permettant de revenir vers la solution à deux États." Un avis loin d'être partagé par un ministre israélien qu'a pu rencontrer l'envoyé spécial du président français, Ofer Bronchtein, pour le rapprochement franco-palestinien. "Il m'a expliqué que la politique du président Macron mettait en danger la vie des otages" toujours détenus dans la bande de Gaza depuis les attaques du 7 octobre 2023, rapporte Le Point.

D'ailleurs, en Israël, l'initiative d'une reconnaissance d'un État palestinien suscite un rejet massif et transpartisan, y compris chez certaines personnalités de gauche à l'instar de Yaïr Golan ou d'Ehud Barak qui n'ont pas caché leur opposition. Qu'importe, Emmanuel Macron a réitéré ce vendredi 19 septembre son "intention de reconnaître l'État de Palestine" à New York après l'avoir annoncé en juillet dernier. Une décision qu'il justifie au regard de "l'extrême urgence de la situation à Gaza et dans le reste des territoires palestiniens", a-t-il indiqué dans un post sur X (ex-Twitter) après avoir échangé avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. "Cette reconnaissance s'inscrit dans un plan de paix complet pour la région visant à répondre aux aspirations à la sécurité et à la paix des Israéliens et des Palestiniens", a précisé le chef de l'État dans son post.

Israël averti sur des représailles à venir

Si le 22 septembre, Israël sera particulièrement à l'écoute du discours d'Emmanuel Macron à l'ONU, un officiel israélien prévient d'ores et déjà : "Notre réaction ne se limitera pas à de la rhétorique. Les représailles seront des actes concrets. C'est un pas unilatéral qui pousse Israël à des démarches unilatérales." Ainsi, parmi les mesures envisagées, Israël pourrait procéder à la fermeture du consulat général de France à Jérusalem ou décider de rappeler l'ambassadeur d'Israël en France pour consultations.

Alors que le 12 septembre, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté un texte visant à reconnaître officiellement la Palestine, 142 pays ont voté pour, 12 se sont abstenus et 10 ont voté contre - dont Israël, la Hongrie ou les États-Unis -, l'Élysée s'est réjoui d'avoir lancé avec l'Arabie saoudite un mouvement qui a permis à plusieurs pays de sauter le pas dans ce sens de cette reconnaissance. C'est le cas du Royaume-Uni, qui, en plus de la France, pourrait être le deuxième pays du G7 à reconnaître la Palestine.