Valérie Trierweiler : pourquoi les Français la détestent

Valérie Trierweiler : pourquoi les Français la détestent L'ex-Première dame n'a jamais fait l'unanimité sur sa personne. Pourquoi est-elle si impopulaire en France ? Eléments de réponse.

[Mis à jour le 10 février à 13h52] En 19 mois, Valérie Trierweiler n'aura jamais réussi à se rendre populaire auprès des Français. Elle serait même la Première dame la moins aimée de France selon un récent sondage du Parisien. L'ancienne compagne de François Hollande a certes suscité un sincère élan de compassion de la part de beaucoup de ses concitoyens lors de l'affaire Julie Gayet, mais jamais elle n'a réussi à s'imposer sur la scène publique comme une figure populaire. "Pourquoi les gens n'ont retenu d'elle que le négatif ? Qu'est-ce qu'elle a fait dans sa vie qui mérite cet opprobre, cette condamnation générale ? J'essaie de comprendre" confessait il y a peu Patrice Biancone, son chef de cabinet, devant la presse réunie à l'Elysée.

Il faut dire que dès le début de sa relation avec François Hollande, Valérie Trierweiler a été perçue comme la responsable de la séparation de l'ancien Premier secrétaire et de Ségolène Royal, dont la côte de popularité, notamment à gauche, est particulièrement bonne. Beaucoup de Français, quelle que soit leur orientation politique, ont d'abord associé à Valérie Trierweiler l'image d'une femme capable de briser un couple de 30 ans, et une famille de quatre enfants. Un à priori probablement contestable, mais qui a immanquablement affecté son image publique.

Procès d'illégitimité et tweet malheureux

Cette étiquette a par ailleurs pris de l'épaisseur dans les représentations collectives lorsque les rumeurs de jalousie à l'égard de Ségolène Royal se sont multipliées. Pour nombre de Français, et ce n'est pas complètement infondé, Valérie Trierweiler n'a jamais vraiment accepté la rivalité de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle. Sa volonté de s'imposer dans la campagne de François Hollande, sur les photos comme sur la scène de la place de la Bastille le 6 mai 2012, en ont été des exemples manifestes. Le tweet envoyé lors des législatives quelques semaines plus tard, en soutien au principal adversaire de Ségolène Royal, aura été en ce sens un petit séisme pour l'image de la Première dame. Le "Twittergate" aura définitivement fait basculer Valérie Trierweiler dans l'opinion publique de "Première dame impopulaire" à "Première dame mal-aimée". Les Français seraient-ils sensibles au respect de certains impératifs au sommet de l'Etat, comme la discrétion, l'abnégation, l'humilité et la pudeur ?

En outre, François Hollande et Valérie Trierweiler ne se sont jamais mariés, ce qui aura toujours valu à la Première dame des procès en illégitimité. L'ancienne Première dame a vraisemblablement payé dans l'opinion publique le fait d'avoir bénéficié d'un statut informel, traditionnellement accordé aux épouses des présidents, sans avoir été mariée. Avait-elle droit aux faveurs de la République ? Etait-elle dans son rôle lorsqu'elle traitait ses dossiers dans son bureau à l'Elysée, où lui étaient dédiés un cabinet et des services de sécurité ?

De fait, Valérie Trierweiler a eu du mal à se faire au rôle de Première dame. Un rôle qu'elle ne souhaitait d'abord pas endosser, mettant en avant son indépendance et sa volonté de continuer son métier de journaliste. Au bout de quelques mois, elle aura tenter de définir son image, sans manifestement convaincre les Français. Accompagnant le chef de l'Etat lors de son premier déplacement à New York, lors des Journées du patrimoine, ou bien en prenant de nouvelles responsabilités à la Fondation Danielle Mitterrand, l'ex-Première a cherché à s'imposer. Sans succès.

Un caractère autoritaire ?

Valérie Trierweiler a sans doute aussi eu le tort d'appartenir à l'une des professions (corporations ?) les moins appréciées des Français : le journalisme. Sans jamais vraiment avoir été exposée, Valérie Trierweiler a été la cible des mauvais esprits associant, avec parfois peu d'esprit critique, médias, politiques et connivence évidente entre les deux univers. Sans doute, la personnalité austère de Valérie Trierweiler, a également joué contre elle. Jugée autoritaire et froide par l'entourage de François Hollande, elle a été critiquée pour sa détermination à écarter des proches de son conjoint. Julien Dray en a notamment fait les frais.
A l'Elysée, certains collaborateurs de François Hollande ont fait savoir à quelques journalistes que sa présence aux côtés du chef de l'Etat devenait de plus en plus insupportable. L'influence de Valérie Trierweiler aurait été telle que certains conseillers auraient été houspillés et éloignés des instances de décision. Depuis plusieurs semaines, l'ex-Première dame se serait fait plus d'un ennemi au palais présidentiel, beaucoup jugeant que son autoritarisme et ses sautes d'humeur "plombaient" l'image du président de la République. Les humoristes, à l'instar des "Guignols de l'info", n'ont d'ailleurs pas manqué de parodier la journaliste en femme à poigne, dans le rôle de la compagne tyrannique et jalouse.
 

EN VIDEO - Valérie Trierweiler veut désormais s'éloigner du monde de la politique pour se consacrer à son engagement humanitaire :

"Trierweiler réaffirme son souhait d'aider les enfants démunis"