Chérif Kouachi, Amedy Coulibaly : la piste pédophile

Chérif Kouachi, Amedy Coulibaly : la piste pédophile Les terroristes ayant commis les attentats en France possédaient sur leurs ordinateurs des photos à caractère pédopornographique. Une piste peut-être insuffisamment prise au sérieux en 2010.

C'est une piste qui a peut-être été trop négligée, l'affaire ayant été classée rapidement faute de juge d'instruction désigné pour la diriger, nous apprend Le Canard Enchaîné. En 2010, alors que la Sous-Direction Antiterroriste enquête sur Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly, suspectés d'avoir voulu participer à l'évasion d'un terroriste responsable des attentats de 1995, les perquisitions menées permettent de mettre la main sur les ordinateurs des deux hommes. L'Obs révèle que 5 images pédopornographiques sont alors découvertes sur le portable d'Amedy Coulibaly, d'autres sur le PC de Chérif Kouachi, assure Le Canard, qui évoque "des photos de petits enfants, filles et garçons". "On les voit se faire violer, en tous sens, par des adultes et pratiquer des fellations" ajoute l'hebdomadaire. Les deux hommes avaient manifestement voulu se débarrasser de ces clichés avant d'être perquisitionnés.

Les deux hommes n'ont pas été vraiment inquiétés pour la possession de ces images. Pour plusieurs raisons. D'abord, parce ce que le juge d'instruction antiterroriste "avait en effet considéré qu'elles n'avaient aucun rapport avec les faits de terrorisme dont il était chargé" explique L'Obs. Le Canard indique que le juge avait tout de même prévenu Chérif Kouachi de son dégoût et qu'un soit-transmis avait été envoyé au procureur de la République. "A ces mots, Kouachi ne réagi pas" explique le palmipède.

Par ailleurs, l'enquête transmise sur ce dossier au parquet de Nanterre ne donne rien. Pas de juge d'instruction désigné, donc. Les enquêteurs savent que les individus utilisant Internet de manière la plus dissimulée possible, passent par le dark net pour communiquer et se renseigner sur des contenus de nature terroriste, ce qui peut passer par des pages abjectes et illégales. Une source proche des renseignements explique à L'Obs : "On a déjà vu des apprentis-terroristes se parler sur des sites de jeux en ligne pour déjouer la surveillance de leurs mails et de leurs communications téléphoniques. On ne peut pas exclure que Kouachi et Coulibaly aient pu faire de même sur des sites pornos". Et de rajouter : "Il n'y a eu aucune vérifications spécifiques là-dessus à l'époque. Mais il y avait peut-être matière à creuser".