Anne Pingeot : Mazarine, "le seul vrai cadeau qu'il m'a fait"

François Mitterrand est dépeint par Anne Pingeot, sa maîtresse, comme un homme "romantique", mais qui n'a jamais souhaité quitter son épouse pour une autre femme. Le journaliste Philip Short publie ses confidences.

"Trente-deux ans de vie intense de bonheur... et de malheur". La vie d'Anne Pingeot aux côtés de François Mitterrand a été remplie de douceurs et d'instants cruels, révèle-t-elle, avec pudeur, dans un entretien accordé au journaliste Philip Short. Ce dernier publie les confidences de l'ancienne maîtresse de l'ancien chef de l'Etat, près de 20 ans après sa mort. Mardi, le magazine L'Expres a publié les bonnes feuilles. On y apprend qu'Anne Pingeot, qui a rencontré François Mitterrand à 20 ans, alors que lui en avait 47, n'a jamais refait sa vie. "Je n'ai jamais connu personne d'autre. Ni avant ni après. Admirer la personne qu'on aime, c'est un immense bonheur..." explique-t-elle.

Pour autant, Anne Pingeot découvrira rapidement que le socialiste, destiné à dirgirer la France durant 14 ans, est trop attachée à son épouse pour s'en séparer. L'homme considère qu'il peut vivre avec sa femme Danielle et prouver malgré tout son amour à sa maîtresse. Une situation terrible pour la jeune femme. "Ses lettres étaient passionnées, je les croyais. J'avais fait des dessins pour la bergerie, pour l'aménagement... L'idiote que je suis ! Découvrir que l'on n'est pas la préférée, c'est le plus dur", confie-t-elle, assurant que l'homme était un grand séducteur, un homme érudit, délicat et pudique : "François avait une phrase merveilleuse : 'Il n'y a d'amour éternel que contrarié'. Méfiez-vous d'un amour paisible où tout va bien ! Quand c'est tout le temps difficile, l'amour ne s'éteint pas".

Anne Pingeot aborde dans ses confidences la naissance de sa fille Mazarine, "le seul vrai cadeau qu'il m'ait fait", estime-t-elle. Quand elle se remémore sa grossesse, en 1974, elle évoque sa peine de le voir à la télévision, en pleine campagne pour l'élection présidentielle. "À l'automne, François et Danielle Mitterrand se rendent à Cuba à la tête d'une délégation du Parti socialiste. Je touchais le fond du désespoir. J'étais enceinte de sept mois et lui, il était à Cuba avec sa femme".