Toujours sur Linternaute.com

Le plan d'austérité, voté à 1h20

Le plan d'austérité imposé par le FMI et l'Union Européenne a été voté dans la nuit du 12 au 13 février 2012 à Athènes. Dans un pays déjà meurtri par la crise, des hausses de prix sans précédent et un chômage omniprésent, le parlement en appelle de nouveau à la rigueur pour surmonter la faillite du pays.

La baisse des salaires est au coeur de ce plan, allant de 22 % pour le revenu minimum à 32 % pour les moins de 25 ans. Les hausses de salaires automatiques sont aussi supprimées. Le budget de l'Etat se voit infliger des restrictions draconiennes : réduction des remboursemnts des médicaments, baisse du budget de la défense de 300 millions d'euros, suppression de 500 postes de maires, réduction de 10 % des salaires de certains fonctionnaires. Le Fisc subit également de nouvelles réformes, comme l'informatisation de son système, le recrutement de nouveaux contrôleurs. Le but est de lutter efficacement contre les fraudes fiscales qui représenteraient près de 13 milliards de perte pour l'état. Enfin, la Grèce prévoit un programme de privatisation, qui doit rapporter 4,5 milliards d'euros, se séparant ainsi de quatres entreprises d'état : gaz, eau, jeux et pétrole.

Témoignage

Maya Coutouzis, jeune parisienne d'origine grecque et auteure de ces images, a manifesté dimanche 12 février aux côtés de ses compatriotes. Elle nous explique pourquoi et comment tant les manifestants sont descendus dans la rue, alors que le gouvernement votait un plan d'austérité :

"Ce que je pense, c'est que l'on nous prend pour des imbéciles ! On nous dit qu'il n'y a pas d'autre alternative que se serrer la ceinture, mais ce ne sont pas eux qui se serrent la ceinture en l'occurence. Les Grecs sont enragés, ils sont prêts à faire un effort, mais il n'y a aucun résultat concret démontré. Leur plan de rigueur ne fonctionne pas, tandis que certains continuent à faire de grosses affaires. Les prix ont fortement augmenté alors que les salaires baissent.

Pourquoi les grecs doivent-ils payer ce que les gouvernements ont détruits depuis des années ? Il faut trouver d'autres alternatives au FMI. La Grèce doit s'organiser sans avoir recours au soutien des créanciers, même si les médias contribuent à terroriser le peuple grec.Il est évident que les Grecs n'ont plus confiance dans le gouvernement actuel."

Et aussi sur L'internaute