Affaire DSK : les théories du complot

Depuis l'arrestation de DSK aux Etats-Unis, dimanche 15 mai en fin de journée, on ne compte plus le nombre de théories du complot qui fleurissent dans les médias et notamment dans les forums sur Internet. Florilège des différents scénarios, des plus sérieux aux plus incroyables.

"Un piège" (Christine Boutin), "un attentat politique" (Michèle Sabban), "une mercenaire envoyée pour le faire tomber dans un piège" (Gilles Savary), ou encore "une peau de banane" (Dominique Paillé). A gauche comme à droite, les théories du complot fleurissent autour de DSK, largement relayées dans les médias sociaux et les forums sur Internet. Pour beaucoup, le "penchant" du directeur du FMI pour les femmes était "connu de tous" et il était facile de le faire tomber dans un traquenard... L'Internaute Magazine liste ci-dessous les principales théories du complot que l'on trouve sur Internet. Mais rappelle à ses lecteurs que ces théories n'ont rien d'officiel, ni même de véridique et qu'il s'agit donc ne pas mélanger les faits... et les fantasmes.

 

1- Un complot de l'UMP

La première grande théorie du complot au sujet de l'affaire DSK est sans doute la plus évidente et en même temps la plus facile : c'est l'UMP et Nicolas Sarkozy qui auraient tendu un piège au directeur du FMI, voire monté l'affaire de toutes pièces pour l'empêcher de concourir en 2012. Il faut dire que c'est par le message d'un membre de l'UMP, posté sur Twitter le samedi 14 mai à 22h59, que la nouvelle de l'arrestation de DSK est arrivée en France. Jonathan Pinet ("J_Pinet"), par ailleurs étudiant à Science Po, écrivait alors : "Un pote aux Etats-Unis vient de me rapporter que #DSK aurait été arrêté par la police dans un hôtel à NYC il y a une heure".

La coïncidence est frappante, mais le buzz se met vite en marche. Il est immédiatement amplifié par Arnaud Dassier, qui reprend rapidement l'information, toujours sur Twitter. L'homme est un proche de Nicolas Sarkozy, ancien responsable de sa campagne sur le Web et patron du site d'information Atlantico.fr, plutôt classé à droite. Il écrit : "Apparemment #dsk à NY c'est du très lourd". De quoi alimenter encore un peu plus "l'affaire" et... la théorie du complot de droite. La "gauchosphère" dénonce, notamment sur Le Post.fr, "une opération minutieusement orchestrée par l'UMP". Minute après minute, sur d'autres sites et dans certains forums, la théorie se propage. On peut même lire que les autorités françaises auraient donné à la police américaine les détails du vol d'Air France, dans lequel DSK a été interpellé juste avant son décollage pour Paris.

 

2- Un complot international

Proche de DSK, Michèle Sabban, vice-présidente du Conseil régional d'Ile-de-France, présente une autre interprétation des faits : elle parle quant à elle d'une machination internationale. Il est possible selon elle que le "complot" contre DSK n'ait pas été préparé en France : "C'est le FMI qu'on a voulu décapiter et pas tant le candidat à la primaire socialiste" qui est en outre, souligne-t-elle, "l'homme le plus puissant après Obama". Les soutiens apportés par DSK à la révolution tunisienne ou encore à la Grèce sont autant de motifs mis en avant par les tenants de cette théorie. Mais il y a plus fort encore.

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Dominique Strauss-Kahn et Barack Obama au G20 de Pittsburgh en 2009. © IMF

Pour beaucoup, "l'affaire DSK" pourrait être directement ou indirectement organisée par la Chine ou les Etats-Unis. Deux pays attachés à leur indépendance monétaire contre laquelle DSK et le FMI faisaient pression. Les fantasmes ayant toujours entouré les services secrets américains, la thèse d'un complot de la CIA ou même de la Maison Blanche est celle qui a le plus la cote 24 heures après le scandale. Pour financer ses guerres en Irak et en Afghanistan, Barack Obama aurait besoin de creuser la dette américaine. Et DSK aurait été un obstacle sur sa route...

 

3- Un complot de la gauche

"C'est un drame, c'est un cauchemar, et j'espère que nous allons nous réveiller." Voici comment l'ancienne juge Eva Joly, qui avait mis en examen Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire Elf, a accueilli la nouvelle de son arrestation. Mais tous les rivaux de DSK à gauche ne seraient pas aussi attristés par "l'affaire" selon plusieurs tenants de la théorie du complot. Ses principaux concurrents que sont Ségolène Royal et François Hollande sont notamment pointés du doigt sur la toile avec des arguments plus ou moins sérieux. De fait, la théorie d'un complot de gauche est la plus farfelue (avec celle d'un ultime complot de Ben Laden). Dans un forum, un internaute s'amuse : "C'est François Hollande déguisé en femme, il a tendu un piège" !

 

4- Un complot de l'hôtel

Dernier commanditaire possible d'un complot : l'hôtel dans lequel Dominique Strauss-Kahn a séjourné le 14 mai. C'est l'ancien conseiller de Mitterrand Jacques Attali qui évoque cette "manipulation". Il souligne que l'hôtel Sofitel appartient à une "chaîne française", ce qui pourrait selon lui être un nouvel indice. Cette "chaîne française" qu'il évoque sans la nommer est le groupe Accor, dont l'actionnaire de référence est le fonds Colony. Un fonds dont le représentant en Europe est un autre proche de Nicolas Sarkozy : Sébastien Bazin. La boucle du complot est bouclée.