Dati : pourquoi elle en veut tant à Fillon

Dati : pourquoi elle en veut tant à Fillon Rachida Dati n'en finit pas de distiller dans les médias des piques assassines à l'endroit de François Fillon. Après le conflit des législatives, c'est sur le terrain de la reconstruction de l'UMP qu'une nouvelle bataille s'ouvre.

C'est dans Le Monde daté du 4 juillet que Rachida Dati donne un nouveau coup de couteau. La cible : François Fillon. S'il n'est jamais cité, l'ancien Premier ministre est clairement visé par le papier de l'ex-garde des Sceaux, qui s'en prend plus largement à "l'UMP des barons et de ceux qui croient savoir mieux que les autres, parce qu'ils sont socialement privilégiés depuis toujours". L'ancienne ministre souhaite une refondation du parti autour de "femmes et d'hommes courageux qui n'ont pas peur d'affronter le suffrage des Français, même lorsque la victoire n'est pas acquise". "On a vu des responsables de notre parti faire le choix de se planquer pour éviter de subir une nouvelle défaite", rajoute-elle dans le journal. Une pique à peine déguisée à l'encontre de François Fillon qu'elle a qualifié régulièrement de "parachuté" ou de lâche" pendant la campagne législative.

Les relations entre Dati et Fillon se sont dégradées dès 2009 lorsque l'ex-ministre a appris l'intérêt de son ancien patron pour Paris. Maire du VII arrondissement, Rachida Dati se considérait bien plus légitime que lui pour briguer le siège de député de la 2e circonscription, finalement attribué à François Fillon. Entre les deux cadres de l'UMP, les échanges auraient vite pris une mauvaise tournure. L'ex-Premier ministre aurait clairement écourté les éventuelles négociations par un SMS : "Que le meilleur gagne".

Depuis, c'est sur un autre terrain que les deux adversaires s'affrontent, celui de la reconstruction de l'UMP. Le parti devra à l'automne se trouver un chef incontestable pour repartir de l'avant. Entre Fillon et Copé, Dati a déjà fait son choix. Le fait que l'ancien Premier ministre se soit déclaré pour prendre les rênes de l'UMP l'a d'ailleurs passablement agacée. Lorsque celui-ci remettait en cause le leadership du parti, l'ancienne garde des Sceaux s'était prononcé à la radio : "C'est très désagréable et très déloyal vis-à-vis de Jean-François Copé, qui quand même est le chef de l'UMP. J'ai trouvé que ce n'était pas très élégant de la part de François Fillon de faire ce type de déclarations. Pour l'instant c'est lui qui fait le boulot".

Nul doute que Rachida Dati continuera de faire entendre sa voix jusqu'au congrès de novembre. "Le débat qui nous agite, depuis notre échec aux législatives, n'est pas un débat sur les valeurs, mais d'abord sur ceux qui les incarnent" affirme-t-elle dans Le Monde. Il reste quelques semaines aux militants pour conclure les discussions et faire un choix.

Rachida Dati se livrait en janvier 2012 sur sa candidature de François Fillon à Paris.

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