Sarkozy : pour la présidentielle 2017, ça se confirme
Nicolas Sarkozy fera-t-il partie de la course à l'Elysée en 2017 ? Quelques mois seulement après son départ, voici que l'idée d'un retour de l'ancien Président dans la vie politique est de plus en plus évoqué. Certes, la - relative - jeunesse de Nicolas Sarkozy et sa propension à la suractivité expliquent que personne ne l'imagine à la retraite. A 57 ans, saura-t-il faire autre chose que de la politique ? Celui qui avait déclaré avant son quinquennat qu'il partirait "faire du fric" après 2012 fait la une actuellement pour la première conférence d'ancien chef d'Etat qu'il a donnée à New York, pour une banque brésilienne. Une conférence dont le cachet n'a pas été communiqué. Mais cette nouvelle activité, si commentée soit-elle, ne fait pas illusion. Nicolas Sarkozy ne cacherait plus ses intentions sur un retour qu'il appellerait de ses voeux.
Selon Le Canard enchaîné, l'ancien Président aurait confié à Bruno Le Maire, son ancien ministre, qu'il envisageait bien un retour en politique : "Vu l'état désastreux dans lequel la France risque de se trouver dans cinq ans, je n'aurai pas le choix" aurait-il déclaré. Nicolas Sarkozy, nouvel homme providentiel dans une France qui aura nécessairement besoin de lui ? Voilà le scénario qu'imagine, sans doute avec un peu de distance et de goguenardise, l'ancien Président. Et Bruno Le Maire n'est pas le seul à reconnaître à demi-mots le retour éventuel de l'ancien Président. Bernadette Chirac en semble aussi convaincue, affirmant il y a peu qu'elle croyait sincèrement que "les Français iront chercher Sarkozy". C'est d'ailleurs secrètement ce que Nicolas Sarkozy espère : qu'on vienne le chercher. "Non, je ne reviendrai pas, mais les Français le voudront peut-être. Alors, je ne pourrai pas me dérober" aurait-il confié à un ancien ministre.
Hollande : "un nul" selon Sarkozy
Beaucoup des récentes Unes des hebdomadaires n'hésitent pas à remettre en question le travail de François Hollande depuis son accession à L'Elysée. "Et si Sarkozy avait eu raison ?" a même titré L'Express. Dans le même temps, beaucoup de ses proches continuent de l'encenser. Un club des "amis de Sarkozy" a même été créé par des cadres de l'UMP. Enfin, un récent sondage Atlantico / iTélé / CSA montre que 54 % des Français pourraient voter pour lui lors d'une nouvelle confrontation contre François Hollande. Dans ces circonstances, l'hyperactif Nicolas Sarkozy doit s'impatienter... Son entourage a déjà fait part à la presse de ses activités qui ne diminuent pas vraiment avec sa retraite forcée. L'ancien Président reçoit encore beaucoup dans ses bureaux privés de la rue de Miromesnil, appelle régulièrement ses anciens collaborateurs, notamment pour se plaindre des "mauvaises décisions" à répétition d'Hollande et de son gouvernement. Il n'a d'ailleurs jamais vraiment caché son opinion sur le nouvel occupant de l'Elysée, un "nul", un "amateur" peu disposé à gouverner la France selon lui.
C'est que Nicolas Sarkozy a mis un terme à sa "phase de convalescence" et qu'il semble prêt à en découdre à nouveau. M, le magazine du Monde a dernièrement décrit comment l'ancien chef de l'Etat avait passé ses vacances au soleil, se remettant au sport, comment il avait retrouvé son dynamisme, conjurant ainsi le spectre d'une dépression post défaite et sevrage du pouvoir.
Nicolas Sarkozy : un sauveur pour une droite déchirée ?
D'un point de vue politique, si Nicolas Sarkozy trépigne d'impatience, c'est aussi parce qu'il peut espérer que l'UMP aura vraiment besoin de lui au moment crucial. Et si le parti se déchirait, confronté à une lutte interne entre Fillonistes et Copéistes, pendant que les jeunes loups cherchent à se faire une place ? Et si Jean-Louis Borloo constituait avec succès un centre devenu une alternative de poids, tandis que le Front National continuait sa progression, quitte à s'allier avec certains élus UMP ? En fin de compte, il n'est pas impossible que la droite ne rappelle Nicolas Sarkozy pour éviter un duel Hollande-Le Pen qui pourrait alors s'envisager au second tour de l'élection présidentielle...
Si le scénario n'est qu'hypothétique, il doit tout de même être présent dans l'esprit de Nicolas Sarkozy, et peut-être pas seulement quand il se rase - habitude qu'il délaisse manifestement, au vu de la barbe de 3 jours qu'il arbore; et qui elle aussi fait couler beaucoup d'encre... Pour Roselyne Bachelot, cette barbe lui confère un "style bad boy homo revisité" qui serait la preuve que l'ancien Président n'a aucune intention de revenir.
Ce qui peut empêcher Nicolas Sarkozy de revenir
Mais l'ancien Président doit aussi se confronter aux réalités : son retour n'est pas désiré par tous ses anciens collaborateurs, loin de là. Et la popularité de François Fillon, est encore un sacré obstacle pour lui. Le sondage Atlantico / iTélé / CSA, favorable à Sarkozy, l'est encore plus à l'ancien Premier ministre : 61 % des Français seraient prêts à voter pour lui en 2017...
Autres obstacles, et de poids : les affaires judiciaires en cours dans lesquelles son nom est cité, de manière plus ou moins directe. Le volet financier de l'affaire Karachi instruit par le juge Van Ruymbeke, qui suspecte des malversations sur les comptes de campagne de Balladur en 1995 ; le volet financier de l'affaire Bettencourt et cette plainte déposée par Anticor, une association anti-corruption, pour favoritisme et détournement de fonds publics pour des commandes de sondages excessives... Voilà de lourds dossiers qui risquent d'entraver le retour en grâce du Messie...
EN VIDEO - Sur le plateau de l'Emission politique de L'Internaute, Nathalie Kosciusko-Morizet a récemment expliqué avoir discuté avec Nicolas Sarkozy. Son retour ne serait "pas une préoccupation majeure", mais il reste "très intéressé" par la vie politique.