Dépenses des députés : les comptes dévoilés
Le Palais Bourbon, dans un souci de transparence, a publié comme chaque année son bilan comptable pour l'année précédente. Y est retracé l'ensemble des dépenses liés au mandat des 577 députés, du personnel, des frais divers et variés... Un montant qui s'est élevé en 2012 à 541,69 millions d'euros soit une augmentation de plus de 2 % par rapport aux dépenses de l'année précédente.
Cette hausse considérable s'explique en partie par le renouvellement de l'Assemblée nationale : le départ de l'UMP Bernard Accoyer et l'arrivée à la présidence du socialiste Claude Bartolone. Le changement des députés, de leurs adjoints et de leur personnel a creusé de 23 millions d'euros les caisses du Palais. Pour un budget établi à 551 millions d'euros, le Palais Bourbon a surveillé ses dépenses, comptabilisant chaque transaction.
Les coûts de réaménagement : 16 millions d'euros
L'Assemblée nationale a annoncé dans son rapport comptable avoir dépensé plus de 16 millions d'euros dans des travaux de réaménagement du palais. On y trouve la modernisation de la régie vidéo pour l'hémicycle à hauteur de 2,72 millions d'euros, la rénovation du parking pour 1,84 millions d'euros, celle de la salle opérationnelle pour 2,22 millions d'euros... Durant la période de non-activité des parlementaires au Palais Bourbon, des travaux de "gros œuvre" ont été entrepris, à savoir des installations de sécurité, de sanitaires, dépenses de mobilier...
Le licenciement de 839 collaborateurs : 17 millions d'euros
Le renouvellement de l'hémicycle après les législatives de 2012 a engendré le départ de 839 collaborateurs dont 631 avec plus de deux ans d'ancienneté. Les indemnités de licenciements ont été payées par le Palais Bourbon, un montant qui s'ajoute aux 9 138 euros mensuels accordés à chaque député pour la rémunération de ses assistants parlementaires. Ont notamment succédé aux 13 collaborateurs de Bernard Accoyer, les 17 du cabinet Bartolone.
Les dépenses immobilières : 14 millions d'euros
Malgré une diminution de ces coûts totaux de 41 000 euros, des charges liées à la gestion immobilière de l'Assemblée nationale s'élèvent à 14,80 millions d'euros. On y trouve notamment les frais de nettoyage des locaux pour un coût total de 4,81 millions d'euros, dont près de deux millions pour le Palais-Bourbon. La location et les charges immobilières, elles, s'élèvent à 3,40 millions d'euros.
Voyages, déplacement et hôtels : 8 millions d'euros
Le Palais Bourbon prend à sa charge les frais de déplacement de ses députés qui s'élèvent à près de 7 millions d'euros. Une somme qui comprend le remboursement de tous les voyages en taxis, en train, en avion, les frais de péages et de transport pour tous les anciens députés. Bien que ces charges soient en baisse, les frais de mobilier et d'hôtel, eux, ont doublé au cours de l'année 2012. Tandis que deux-cent députés sont équipés d'un lit et d'une douche dans leurs bureaux, les autres séjournent à l'hôtel lors de leurs passages à Paris. Ces frais s'élèvent donc à 259 000 euros, qui s'ajoutent à ceux de l'installation des bureaux des nouveaux députés pour 800 000 euros.
Les frais postaux et de communication : 3,7 millions d'euros
Réduits de deux millions d'euros par rapport à 2011, les charges postales et de communication occupent une part importante du budget. La réduction est expliquée par les abus de la gratuité des envois postaux par les députés. Les dépenses en communication, elles, restent quasi-inchangées et s'élèvent à 2,1 millions d'euros. Elles regroupent l'hébergement du site internet de l'Assemblée nationale, la communication évènementielle, la production d'images télévisées...
Les prêts : 5,8 millions d'euros
L'Assemblée nationale, qui avait abandonné son rôle de créancière en 2010, continue de prêter de l'argent aux élus. Elle leur permet de subvenir a certains besoins, comme l'achat de permanences. En 2012, le montant octroyé aux députés s'élève à 1,92 millions d'euros, et celui accordé au personnel est de 3,90 millions d'euros.
EN VIDÉO - Le 26 juin 2012, Claude Bartolone a été élu Président de l'Assemblée nationale, poste précédemment détenu par Bernard Accoyer.