Ce qui change après les cantonales

Ce qui change après les cantonales Adieu les élections cantonales, place aux départementales. Si le rendez-vous électoral change de nom, l’objectif est toujours le même : élire les représentants qui siégeront dans l’assemblée du département. Mais le mode de scrutin et le découpage des cantons a été modifié.

Un après les municipales et les européennes, les citoyens sont de nouveau appelés aux urnes cette année. Les élections départementales vont avoir lieu les dimanches 22 et 29 mars. Ce seront les premières du nom puisqu’avec la loi du 17 mai 2013, les ex "elections cantonales" ont été renommées "élections départementales". Le changement de vocabulaire concerne aussi l'assemblée (le conseil général devient le conseil départemental) et les élus (les conseillers "généraux" deviennent des conseillers "départementaux". Cette réforme, sans être une révolution de palais, devrait permettre aux citoyens de mieux comprendre l’échelon local dont on parle.

Les cantons redécoupés. La notion de canton est conservée pour désigner la circonscription où l’on vote. Un département est toujours découpé en plusieurs cantons. Dans chacun d’entre eux, les électeurs des différentes communes votent pour désigner les élus qui siègeront au conseil départemental. Il faut noter en revanche que les cantons ont été redécoupés, passant de 3 818 à 2 054 (voir la carte des cantons). Le nombre de conseillers départementaux est variable selon les départements car il est calculé en fonction de la densité de population. Si la moyenne est de 20 cantons par département, certains départements comme celui des Bouches du Rhône compte beaucoup plus de représentants (48).

Des candidats en binôme. Ce n’est pas parce que le nombre de cantons a été réduit que le nombre total de conseillers départementaux en France sera plus faible. Car, alors qu’il y avait auparavant 1 seul élu par canton, il y aura désormais 2 élus par canton. Les candidats se présentent en effet en binôme, obligatoirement un homme et une femme pour respecter la parité. Et les électeurs votent pour les deux candidats du binôme quand ils glissent leur bulletin dans l’urne (en réalité ils votent pour 4 candidats puisque chaque binôme a aussi des suppléants au cas où les titulaires ne pourraient mener leur mandat à terme). C’est ce que l’on nomme le scrutin binominal (deux noms) à deux tours. Les conseils départementaux seront donc beaucoup plus féminisés qu’auparavant : 50% de femmes garantis en 2015, contre 10,9% en 2004 ou 13,8% en 2011.

Des conditions de maintien au 2e tour ardues. Un binôme de candidats est élu dès le premier tour s’il recueille la majorité absolue des suffrages exprimés ET les voix de plus de 25% des électeurs inscrits (qu’ils aient voté ou qu’ils se soient abstenus). Si aucun tandem ne réunit ces deux conditions, un deuxième tour est organisé. Peuvent s’y maintenir les deux binômes arrivés en tête, ainsi qu’un éventuel 3e ou 4e binôme s’il a recueilli au moins 25% des voix des inscrits. Dans le cas d’une forte abstention (et ça devrait être le cas en mars 2015 puisque certains instituts annoncent plus de 50% d’abstentionnistes), cette dernière condition est difficile à remplir. Il ne devrait donc pas y avoir beaucoup de triangulaires dans ces élections départementales 2015.

Les départements concernés. Tous les départements sont concernés par ces élections départementales des 22 et 29 mars 2015, à l’exception de Paris (le département et la ville se confondant). Et dans le Rhône, le scénario est aussi un peu différent : seuls les électeurs des cantons ruraux du département sont appelés à se rendre dans les bureaux de vote. Ceux de la métropole de Lyon sont dispensés de vote puisque la métropole a repris les compétences du département.

Renouvellement des conseillers départementaux. Autre différence entre les cantonales et les départementales : la règle qui régit le renouvellement des sièges. Avant 2015, les conseillers généraux étaient renouvelés par moitié tous les 3 ans. Pour prendre un exemple, cela signifiait que les électeurs de certains cantons s’étaient rendus aux urnes en 2004, tandis que l’autre moitié des électeurs avaient voté sur l’année 2007. Avec la réforme, les conseillers départementaux remettront leur siège en jeu tous en même temps. On passe donc à un renouvellement intégral, tous les 6 ans (durée du mandat d’un conseiller départemental). 

EN VIDEO - Nouveau nom, nouveau mode de scrutin... que faut-il savoir sur ces élections départementales ? 

"Départementales : nouveau nom, nouveau mode de scrutin... que faut-il savoir sur ces élections ?"