Ralliement de Martine Aubry : un calcul en vue du futur remaniement ?

Ralliement de Martine Aubry : un calcul en vue du futur remaniement ? Martine Aubry a rallié, un peu à la surprise générale, la motion majoritaire du PS. Mais plus par intérêt que par réelle conviction, croient savoir le Canard enchaîné et le Lab.

Sa décision a surpris beaucoup d’observateurs politiques. Martine Aubry, très critique à l’égard du gouvernement en place, à tout de même rallié la motion majoritaire du PS, défendue par son secrétaire général, Jean-Christophe Cambadélis. Un soutien qui a valu à la maire de Lille plusieurs moqueries en provenance de la gauche du parti, et notamment de Benoît Hamon, un frondeur notable. Mais ce ralliement était avant tout motivé par des intérêts personnels. Selon Le Lab d’Europe 1, Martine Aubry aurait négocié l’entrée de Jean-Marc Germain et de François Lamy au gouvernement en échange de son ralliement.  Ou comment placer les siens en vue du prochain remaniement, devenu quasi inévitable après des élections départementales catastrophiques. 

Pour le Canard enchaîné du 15 avril, qui cite Manuel Valls, l’ancienne ministre de l’Emploi aurait fait allégeance parce qu’elle avait avant tout peur de perdre la région Nord-Pas-de-Calais, lors des prochaines élections régionales de décembre. "Aubry s'est ralliée à nous pour ne pas être mise en minorité dans son département du Nord, aurait affirmé le Premier ministre. Elle est terrorisée à l'idée de perdre la Région. Elle ne pouvait donc pas prendre le risque de mettre le feu dans sa fédération, alors qu'il y a un danger FN". Un savant calcul, en somme. 

En vidéo - Quatre motions ont été déposés lors du Conseil national du Parti socialiste à Paris en vue du congrès de Poitiers, prévu en juin. Souvent en désaccord avec le gouvernement, Martine Aubry s'est finalement ralliée au texte de Jean-Christophe Cambadélis.

"Congrès du PS: quatre motions déposées, Aubry joue l'apaisement"