Cote de popularité des politiques en juin 2015
La personnalité du trimestre : Marine Le Pen
Il y a eu le triomphe des départementales en mars, puis les ennuis. Politiques, mais aussi familiaux. Marine Le Pen a dû affronter lors de ce second semestre 2015 une véritable crise de sa formation politique, matérialisée par le feuilleton, devenu judiciaire, de sa rupture avec son père Jean-Marie Le Pen. Suspendu du parti et en passe de perdre son statut de "président d'honneur" du FN pour ses propos sur les chambres à gaz (entre-autres), le "Menhir" a remporté plusieurs victoires en justice contre les instances du parti et est soutenu par un certain nombre de cadres opposés à la stratégie de Marine Le pen et de Florian Philippot : finir de dédiaboliser le FN et en faire un parti de gouvernement plus qu'un parti de contestation. La fronde gronde au Front national. Mais Marine Le Pen a aussi eu ses moment de gloire lors de cette séquence avec l'annonce de la formation d'un groupe eurosceptique au Parlement européen ou encore celle de sa candidature aux régionales dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Mais rien n'y fait, ce trimestre fut plus difficile que le précédent. Marine Le Pen perd 3,82 points et une place au classement. Elle est désormais quatrième avec 36,15 % de "satisfaits".
Exécutif : Valls en pleine chute
L'escapade à Berlin n'est donc pas passée inaperçue dans le coeur des sondés. On se demandait si l'aller-retour express du Premier ministre dans la capitale allemande, pour assister à la finale de la Ligue des Champions de football, en plein congrès du PS et avec deux de ses fils dans un avion de la République, pèserait sur sa popularité. Dans une moindre mesure, le triple usage du 49.3 pour faire passer la loi Macron pouvait aussi susciter des interrogations. Manuel Valls perd finalement 6,18 points ce trimestre. La plus forte chute parmi notre échantillon. Pire : le chef du gouvernement chute de 10 places et tombe largement sous les 30 % de bonnes opinions (26,11 % de "satisfaits"). Alors qu'on décrit déjà un président en campagne pour la prochaine élection présidentielle, François Hollande perd lui aussi 2,36 points de popularité en trois mois. Le chef de l'Etat enregistre ainsi sa seconde baisse consécutive depuis le pic observé en début d'année et tombe à 16,17 % d'opinions positives tout en passant de la 29e à la 35e place du classement. 2017 est encore loin...
Le classement complet
Rang | Nom | Satistaits en % | Evolution |
1 | Alain Juppé | 48,12 | +0,35 |
2 | Bruno Le Maire | 42,59 | +2,08 |
3 | François Baroin | 37,73 | -0,06 |
4 | Marine Le Pen | 36,15 | -3,82 |
5 | Marion Maréchal-Le Pen | 35,57 | -1,51 |
6 | Nicolas Dupont-Aignan | 34,37 | +2,33 |
7 | Christian Estrosi | 33,70 | +3,92 |
8 | Bernard Cazeneuve | 31,96 | -2,71 |
9 | Laurent Wauquiez | 31,21 | +2,04 |
10 | Nathalie Kosciusko-Morizet | 30,41 | +0,68 |
11 | Valérie Pécresse | 29,43 | +4,35 |
12 | Xavier Bertrand | 29,27 | +1,82 |
13 | Emmanuel Macron | 29,19 | -1,15 |
14 | Nicolas Sarkozy | 29,15 | +0,47 |
15 | Luc Chatel | 27,31 | +2,39 |
16 | François Fillon | 26,45 | -1,37 |
17 | Manuel Valls | 26,12 | -6,18 |
18 | Laurent Fabius | 25,88 | +6,26 |
19 | Brice Hortefeux | 25,36 | +1,71 |
20 | Hervé Morin | 23,68 | +3,98 |
21 | Rachida Dati | 22,15 | -1,64 |
22 | François Bayrou | 21,68 | +0,72 |
23 | Ségolène Royal | 21,30 | -3,56 |
24 | Nadine Morano | 21,22 | +3,65 |
25 | Chantal Jouanno | 20,92 | +2,60 |
26 | Arnaud Montebourg | 19,83 | -0,14 |
27 | Najat Vallaud-Belkacem | 19,02 | -3,73 |
28 | Stéphane Le Foll | 18,93 | -2,31 |
29 | Christiane Taubira | 17,63 | -1,30 |
30 | Michel Sapin | 17,38 | -0,13 |
31 | Jean-Christophe Lagarde | 16,95 | +5,03 |
32 | Jean-François Copé | 16,87 | -4,92 |
33 | Benoît Hamon | 16,23 | -1,02 |
34 | François Hollande | 16,17 | -2,36 |
35 | Jean-Luc Mélenchon | 15,14 | -0,04 |
36 | Martine Aubry | 14,46 | -2,22 |
37 | Pierre Moscovici | 13,42 | +0,42 |
38 | Olivier Besancenot | 13,34 | -0,39 |
39 | Jean-Christophe Cambadélis | 13,20 | +0,67 |
40 | Cécile Duflot | 7,91 | -0,63 |
En hausse : Laurent Fabius
Le second trimestre 2015 aura été plutôt favorable à la droite avec des progressions notables de quelques vedettes des prochaines élections régionales 2015 : Jean-Christophe Lagarde, fort de son accord généreux avec Les Républicains (+5,03 points), Valérie Pécresse qui a désormais le champ libre en Ile-de-France (+4,35), Hervé Morin qui s'impose pour la liste LR-UDI en Normandie (+3,98) ou encore Christian Estrosi, adversaire coriace de Marion Maréchal-Le Pen en PACA (+3,92). On remarquera aussi les progressions, plus mesurées, de Bruno Le Maire et Alain Juppé, qui consolident tous les deux leurs première et seconde place au classement. Mais c'est incontestablement Laurent Fabius qui tire son épingle du jeu avec une progression de 6,26 points et un gain de 9 places ! Le ministre des Affaires étrangères, en première ligne sur des dossiers aussi cruciaux que relativement consensuels (Grèce, lutte contre Daesh en Irak et en Syrie, nucléaire iranien, COP-21), bénéficie semble-t-il, comme ses prédécesseurs, des avantages du poste : celui d'un ministère clé, taillé pour un homme d'Etat, mais qui lui permet de toujours rester au-dessus de la mêlée.
En baisse : Manuel Valls
Manuel Valls est donc la personnalité politique qui perd le plus ce trimestre dans votre cote de popularité. Désormais devancé à gauche par Emmanuel Macron, il est incontestablement fragilisé dans sa position de favori parmi les candidats putatifs de la gauche en 2017. Mais il n'est pas seul à chuter : Jean-François Copé, qui a fait un semblant de retour au début de l'été, est de nouveau sanctionné (-4,92 points), Marine Le Pen est aussi en baisse (-3,82 points, lire ci-dessus), Najat Vallaud-Belkacem semble pénalisée par les polémiques sur sa réforme du collège (-3,73), Ségolène Royal, Bernard Cazeneuve et même Martine Aubry perdent tous plus de 2 points.
Sondage réalisé entre le 1er avril et le 30 juin 2015 auprès de 10 402 personnes. Voir les précédents résultats de la cote de popularité.