Des chiffres équivoques en Pays de la Loire (Régionales 2015)

Des chiffres équivoques en Pays de la Loire (Régionales 2015) Entre un PS qui croit en l'effet de surprise, une droite conquérante et un FN ambitieux, les résultats du 1er tour des régionales en Pays de la Loire seront à analyser à l'aune des ambitions des principales formations politiques engagées dans ce scrutin.

[Mis à jour le 6 décembre 2015 à 19h11] Les premières estimations sont à découvrir sur notre page des résultats des régionales en Pays de la LoireLes régionales en Pays de la Loire revêtent des enjeux multiples qui rendent la portée de ce scrutin et des résultats qui seront livrés ce soir particulièrement difficiles à cerner. Dans cette région raflée par le PS en 2004, avec la victoire surprise de Jacques Auxiette sur François Fillon, l'ambition de la droite reste, comme lors des précédentes élections régionales, de récupérer "son" fief et de faire des deux mandats de gauche "une parenthèse" dans l'histoire du territoire. Le chef de file LR-UDI Bruno Retailleau, par ailleurs sénateur de Vendée, a mené pour ce faire une campagne très à droite, en tentant de ne pas froisser ses alliés centristes (Modem compris). Le but assumé : mettre en avant ses "convictions" et éviter à tout prix la "droite tiède" qui provoquerait la fuite des voix vers le FN et vers Debout la France, le parti de Nicolas Dupont Aignan.

Car Bruno Retailleau doit ici faire face, à sa droite, à deux formations en progression dans la région et affichant chacune de fortes ambitions. Alors que l'ouest ne fait pas partie de ses terres d'élection traditionnelles, le FN ambitionne de jouer les trouble-fête à l'issue des premiers résultats des régionales en Pays de la Loire ce 6 décembre. Sa tête de liste, Pascal Gannat, espère poursuivre la dynamique des départementales (où le FN a dépassé les 20 %) pour être présent au second tour, puis grapiller des voix chez les mécontents. En s'affichant par exemple comme le "seul candidat de la triangulaire opposé à l'aéroport Notre-Dame-des-Landes" (gauche et droite soutenant le projet), il ambitionne ouvertement de toucher un quart des électeurs à l'issue du scrutin. Du côté de DLR, Cécile Bayle de Jessé compte sur le soutien de Philippe de Villiers, ancien baron local qui ne s'est jamais remis du départ de Bruno Retailleau du MPF en 2012 pour rejoindre l'UMP. Une trahison selon lui.

Enfin, le chef de file du PS Christophe Clergeau, vice-président PS du conseil régional et successeur désigné de Jacques Auxiette (qui se retire à 74 ans), compte sur cette bagarre à droite pour infliger une troisième défaite surprise aux héritiers de l'UMP, après celles de 2004 et 2010. Alors qu'il fait partie de la majorité sortante, le candidat socialiste se définit comme le "challenger" de l'élection. "En 2004, tout le monde pensait que l'élection de François Fillon relèverait de la pure formalité. Et puis Jacques Auxiette l'a emporté. En 2010, le scénario s'est répété : la droite devait croquer Auxiette. Et ce dernier l'a emporté avec plus de 56 % des suffrages", aime-t-il répéter. On saura déjà ce soir si le scénario est susceptible de se reproduire une troisième fois.
Outre les quatre listes candidates mentionnées dans cet article, six autres sont en lice (voir tous les candidats dans les Pays de la Loire).