Ce que l'on sait déjà du premier tour des régionales 2015

Ce que l'on sait déjà du premier tour des régionales 2015 Les élections livreront leurs résultats à 20 heures. En attendant, les données disponibles donnent une abstention assez forte pour ce premier tour.

Le verdict est proche. Du Nord-Pas-de-Calais, Picardie à la région PACA, en passant par l'Ile-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté ou la région Auvergne, Rhône-Alpes, les élections régionales battent leur plein depuis ce matin dans toute la France. Une expression toute relative puisqu'on sait déjà qu'à 17 heures, seuls 43,01% des électeurs s'étaient déplacés dans les bureaux de vote. C'est le premier enseignement de ces résultats des régionales : l'abstention est encore relativement forte ce dimanche, alors qu'à la même heure, lors des élections départementales de mars, au premier tour, elle s'élevait à 57,02 % pour finir à 50,17 % des inscrits à la fin de la soirée électorale. Une grande partie des électeurs peut donc encore aller voter dans cette ultime ligne droite avant la ligne d'arrivée, mais essentiellement dans les grandes villes, où les urnes sont ouvertes jusqu'à 20 heures contre 18 heures pour la grande majorité des communes du pays.

Les autres données clés des élections régionales à ce stade nous viennent aussi des taux de participation et d'abstention, mais cette fois en région. Ainsi, dans le Nord-Pas-de Calais, où le résultat de Marine Le Pen sera très suivi, la participation à 17h s'élève à 49,10% ; en PACA, 46% des électeurs s'étaient déplacés à 17h, tandis qu'en Ile de France, seuls 35,65% d'entre eux s'étaient exprimés. La Corse est la région où les électeurs se sont le plus mobilisés avec 52,59% de participation à 17h (source Ministère de l'Intérieur).

Les élections régionales, deuxième scrutin de l'année

Les départementales ont été organisées il y a moins de 12 mois en France. En mars, pour le premier tour, l'UMP alliée à l'UDI, était arrivée en tête avec 28,75 % des suffrages devant le FN à 25,19 % et le PS à 21,85 % des votes exprimés. L'abstention, elle, s'élevait à 49,83 %. Un taux relativement élevé, mais sous la barre fatidique des 50 % alors que les sondages annonçaient jusqu'à 54 % d'abstentionnistes quelques jours encore avant le scrutin. Un sursaut de mobilisation qui pourrait aussi avoir lieu lors de ces régionales, d'aucuns espérant que les attentats de Paris, le 13 novembre dernier, aient remobilisé une partie de leur électorat ou, plus largement, provoqué un "sursaut républicain".

En attendant, selon ces premiers chiffres, les élections régionales semblent donc ce week-end encore se résumer à une abstention forte, qui concerne grosso modo la moitié des électeurs inscrits. Plusieurs politologues ont déjà analysé ce manque d'intérêt pour l'élection, y voyant le triple effet d'une certaine désillusion vis-à-vis de la politique en général et d'une volonté de protestation, d'un manque de considération pour les enjeux locaux dans une élection qui a surtout tourné autour de débats nationaux, et enfin d'une méconnaissance à la fois des régions, de leur périmètre et de leurs élus eux-mêmes par la population. Méconnaissance et rejet accentués par la réforme territoriale souvent contestée, qui a modifié lourdement les paramètres des nouvelles régions. La réforme territoriale a pu également ajouter un flou sur les compétences des régions qui restent encore mystérieuses pour une grande partie des Français.