Les premiers enseignements du premier tour des régionales 2015
Quels que soient les discours des principaux leaders de la droite républicaine et de la gauche, l'onde de choc politique est bien réelle : le Front national a convaincu des millions d'electeurs de voter pour lui, plusieurs candidats frontistes sont ce soir en tête du scrutin du premier tour (voir ici l'ensemble des résultats des élections régionales dans toute la France). Selon l'institut Ipos (France 2), voici les résultats du premier tour : Front National : 27,2% des suffrages ; Les Républicains : 27% des suffrages ; Parti socialiste : 24%, EELV : 6,6% des suffrages. C'est un succès pour Marine Le Pen, elle même victorieuse du premier tour dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie avec plus de 40% des voix, même s'il faudra attendre la semaine prochaine pour savoir si les bons résultats du FN peuvent se traduire par l'élection de plusieurs candidats frontistes à la présidence de plusieurs régions de l'Hexagone.
Finalement, ce soir, le premier constat est le suivant : la montée dans les urnes du FN, bien aidée par le niveau élevé de l'abstention, est une réalité. Cette tendance, qui se dégage d'élection en élection, et encore une fois décrite par les instituts de sondage pour cette élection régionale 2015, a de quoi inquiéter la droite et la gauche pour l'avenir. A commencer par les candidats encore engagés pour le second tour de ces élections : faut-il empêcher par tous les moyens les candidats frontistes de diriger une ou plusieurs grandes régions de France, dont les compétences ont été renforcées par la réforme territoriale ? Si oui, celui suppose de répondre à des questions que les partis "républicains" ont toujours écartées auparavant : peut-on créer des alliances politiques entre la droite, le centre et la gauche ? Est-ce une trahison des électeurs, ou, au contraire, une réponse adaptée au risque frontiste ? Ces interrogations viennent semble-t-il trop tard. Nicolas Sarkozy rejette l'idée de désistement de ses candidats, les candidats socialistes refusent pour l'heure de se désister pour faire gagner la droite. Quant à la solution des fusions de liste, il aurait fallu la penser bien plus en amont pour ne détacher les enjeux de l'opportunisme politicien.
EN VIDEO - Faut-il une alliance de la droite et de la gauche face au Front national ?