Pourquoi Macron est-il la cible privilégiée de LR sur les réseaux sociaux ?

Pourquoi Macron est-il la cible privilégiée de LR sur les réseaux sociaux ? Le candidat à la présidentielle 2017 du mouvement En Marche! est l'objet d'une nouvelle campagne Web lancée par Les Républicains.

[Mis à jour le 31 mars 2017 à 15h04]#macrongirouette, #macronlhéritier, #macronitude... Voilà un avant-goût des affiches et hashtags que pourront bientôt voir les internautes sur les divers réseaux sociaux lors de ce premier week-end d'avril. A trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle 2017, le camp de François Fillon accentue la pression sur Emmanuel Macron, donné pour le moment vainqueur au deuxième tour par la totalité des sondages. Des attaques 2.0, dont le visuel sera "très soigné", qui se multiplieront jusqu'au 23 avril, afin de tenter de discréditer l'ancien ministre de l'Economie et de qualifier François Fillon au deuxième tour. Selon un cadre du parti Les Républicains, cette campagne vise à illustrer "les revirements successifs" du leader du mouvement de En Marche! , ses "problèmes de solidité" et "qu'il est le faux nez de François Hollande", toujours selon Le Parisien. 

Cet exercice de communication s'avère plus que délicat pour l'équipe de François Fillon, car le risque de dérapage n'est jamais bien loin. Début mars, Les Républicains avait publié une infographie intitulée "La Vérité sur la galaxie Macron" sur les réseaux sociaux, dépeignant Emmanuel Macron, ancien banquier d'affaires, vêtu d'un costume-cravate et d'un haut de forme avec un nez crochu, un cigare et une faucille rouge, relevant selon le candidat de En Marche! d'une "imagerie antisémite". Le tweet avait déclenché un tollé dans l'opinion publique et avait été retiré du Web quelques heures plus tard. Suite à cet événement, François Fillon avait dénoncé une "caricature inacceptable" et réclamé des "sanctions" internes.

Emmanuel Macron, l'internaute à abattre

L'opération internet "anti-Macron" des Républicains fait par ailleurs écho à celle déjà menée par le Front national en février dernier avec son hashtag #LeVraiMacron, relayé notamment par des fillonistes.

Des militants d'extrême-droite avaient alors mis en place une campagne de dénigrement plus qu'agressive, voire illégale, envers Emmanuel Macon. "Il y a eu 4 000 messages avec ce hashtag le 28 février, afin de perturber la présentation de notre programme deux jours plus tard", explique Mounir Mahjoubi, responsable numérique d'En Marche!. "Pendant l'attaque, quand on tapait Macron sur Twitter on n'avait que des contenus horribles, des photos de Macron en Satan, des tweets racistes, homophobes, antisémites...", se désole-t-il, tout comme Jean-Pierre Mignard, avocat et fervent soutien de Macron, qui réclame une enquête du parquet de Paris pour incitation à la haine et injures raciales. 

Certains internautes anonymes organisent eux-mêmes des attaques contre Emmanuel Macron. Sur "Ridicule TV", les vidéos qui visent le candidat d'En Marche! cartonnent sur le Net, comme le fait remarquer Buzzfeed.

Attendues, ces attaques sur le Web sont dans la logique du premier débat de la présidentielle, diffusé sur TF1 le 23 mars dernier au soir, où le candidat d'En Marche!, qui bénéficie de la meilleure dynamique dans les sondages, au coude à coude avec Marine Le Pen, et qui dérobe électeurs et figures médiatiques à tous ses concurrents, est devenu l'homme à abattre. Bien plus que la patronne du FN : si Les Républicains envisagent de s'attaquer à la candidate de l'extrême droite sur les réseaux sociaux, ils ne le feront pas avant l'entre-deux-tours.