"Abandonné" par la communauté juive ? Mélenchon se défend d'être antisémite
Dans une interview pour L'Orient XXI, publiée jeudi 7 décembre, Jean-Luc Mélenchon est revenu sur le conflit entre Israël et le Hamas. À plusieurs reprises, LFI s'est distingué des autres partis politiques français en refusant d'abord de caractériser le Hamas d'organisation terroriste, puis en pointant la situation des habitants de la bande de Gaza. Ainsi, dans cette guerre, Jean-Luc Mélenchon estime que "l'action de Nétanyahou contre les Gazaouis n'est pas légitime. Ce n'est pas de la légitime défense, mais un génocide".
Il a également remis en cause le "soutien inconditionnel à Israël" exprimé par Yaël-Braun Pivet, présidente de l'Assemblée nationale. Selon Jean-Luc Mélenchon, il est impossible de soutenir "inconditionnellement" la politique du Premier ministre israélien, notamment sur le plan de la colonisation. "Cette position est considérée par un certain nombre de gens fanatisés comme de l'antisémitisme", regrette-t-il. Interrogé sur le fait qu'une partie de la communauté juive se sente abandonnée par la gauche, il répond : "Nous sommes et serons toujours les premiers à lutter sans faiblesse contre l'extension du racisme".
Il a ensuite rappelé que des membres de LFI avaient été pris à partie par des représentants officiels de la communauté juive lors d'une commémoration de la rafle du Vel D'Hiv, mais aussi que son groupe parlementaire avait été exclu de la marche Mireille Knoll par la Ligue de défense juive (LDJ). Durant cet événement, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a refusé de protéger les élus de son groupe. "Je me sens abandonné par ceux que j'ai défendus toute ma vie. Jamais nous n'avons manqué à notre devoir", assure-t-il auprès de L'Orient XXI. "Personne n'a porté plainte contre moi pour antisémitisme, pourtant, c'est un délit en France. C'est donc que nos accusateurs n'y croient pas eux-mêmes", poursuit Jean-Luc Mélenchon.
Se disant "marqué" par la situation à Gaza, le chef de file de la Nupes voit dans ce conflit la "nécrose de l'Occident". "L'incapacité à mettre un terme immédiatement à une abomination comme celle-là est un signe de déchéance morale pour tous ceux qui trouvent que c'est normal et laissent faire", argumente-t-il. Il déplore qu'Emmanuel Macron ait mis 35 jours avant de demander un cessez-le-feu à Gaza, alors que la situation humanitaire était critique. "Gaza, c'est le Guernica du XXIe siècle", conclut Jean-Luc Mélenchon.