Le "Uber shit", nouvelle bataille de Darmanin

Le "Uber shit", nouvelle bataille de Darmanin Le ministre de l'Intérieur s'est engagé à mener une guerre contre cette nouvelle forme de trafic de drogue, véritable casse-tête pour la police.

Une trentième visite à Marseille pour Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur était de retour mercredi 3 janvier pour parler de lutte contre le trafic de drogue dans la cité phocéenne. Après s'être réjoui du "pilonnage" réussi de nombreux points de deal par la police, il a bien dû reconnaître que le problème, loin d'avoir disparu, n'avait fait que se déplacer. Car si les points de vente disparaissent, la drogue, elle continue de circuler. Désormais, elle est simplement livrée au domicile du consommateur. C'est le "Uber shit".

"Dans la lutte contre les livraisons à domicile, il faut que l'on change une partie de notre stratégie", a reconnu Gérald Darmanin auprès de France 3 Régions. Le ministre s'est engagé à "lancer un très gros travail sur les livraisons de drogue, les Uber shit". "J'ai demandé à la préfète de préparer de très nombreuses opérations", a-t-il précisé, mentionnant "du contrôle systématique" et "des techniques d'enquêtes spécifiques pour les livreurs".

La facilité pour le consommateur

"Uber shit", c'est quoi ? Le phénomène ne date pas d'hier mais "il s'est considérablement accéléré pendant le confinement", confie une source policière spécialiste de la lutte contre le trafic de drogue à France 3 Régions. La transaction commence sur une messagerie cryptée comme  WhatsApp, Snapchat, Telegram ou Signal. Le consommateur indique le type de drogue souhaité, la quantité et l'adresse de livraison. "Un 'secrétaire' reçoit les commandes via les messageries cryptées, il dépêche 'un vendeur' à l'adresse indiquée, ce même vendeur est lui-même approvisionné par 'un fournisseur', car les vendeurs n'ont sur eux que la quantité à livrer", détaille le policier. Aucun de ces intermédiaires ne se connait. 

Le vendeur livre la quantité souhaitée à vélo ou à scooter. "Certains 'Uber Shit' ont la double casquette, ils sont aussi livreurs de pizzas, Uber Eats, etc", affirme la source policière.

Cette nouvelle forme de trafic facilite l'accès à la drogue, au point de motiver de nouveaux clients. Ainsi , les profils de consommateurs se diversifient, le "Uber shit" donnant une impression de sécurité, loin des règlements de compte des points de vente en plein air.