L'arrivée de Rachida Dati au gouvernement change la donne pour les prochaines municipales à Paris

L'arrivée de Rachida Dati au gouvernement change la donne pour les prochaines municipales à Paris Les conséquences du deal surprise passé entre Rachida Dati et Emmanuel Macron en vue des municipales sont encore difficiles à déterminer. Un retour de boomerang en vue ?

La nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture a pris tout le monde de court, y compris dans le camp macroniste. La maire LR du 7e arrondissement de Paris, prétendante enflammée à la mairie de la capitale, a pris le risque d'être reniée par sa famille politique pour passer un deal avec le chef de l'Etat. Elle a rejoint le gouvernement avec la promesse d'être investie à la tête d'une liste d'union entre la droite et Renaissance aux municipales 2026. Un calcul surprenant qui brouille tous les scénarii.

Emmanuel Macron pourra-t-il seulement tenir sa promesse ? Si le chef de l'Etat est en mesure d'assurer l'investiture de son parti à Dati, il ne peut en revanche rien présager de la décision de LR. Le parti d'Eric Ciotti a d'ors et déjà entamé une procédure d'exclusion de la nouvelle ministre de la Culture. Il y a fort à parier qu'il investira son propre candidat aux municipales face à elle. Cependant, Rachida Dati pourrait compter sur quelques soutiens au Conseil de Paris pour désobéir et voter pour elle. Sera-ce suffisant ?

Le camp macroniste divisé ?

Les cartes sont en tout cas rebattues pour tous ceux qui espéraient l'investiture de Renaissance. Parmi eux, Clément Beaune, qui vient de quitter le gouvernement, est doublement puni pour son insubordination de décembre face à la loi immigration. Mais tous n'ont pas dit leur dernier mot.

"C'est une erreur psychologique fondamentale de croire que ce deal va me faire tanguer", a réagi Pierre-Yves Bournazel, conseiller de Paris du parti Horizons, allié des macronistes, dans Le Monde. "Au contraire, cela renforce ma détermination pour préparer une alternative à la gestion de Mme Hidalgo et aux méthodes politiciennes et archaïques de Mme Dati", assure-t-il. Son patron Edouard Philippe l'a assuré de tout son soutien, rappelant que "tout deal auquel on ne participe pas ne nous engage pas". 

Le camp présidentiel pourrait donc aborder ces municipales divisé, tout comme la droite. De quoi profiter, en fin de compte, à la maire sortante Anne Hidalgo ? A moins que son ennemie jurée, en la personne de Rachida Dati, ne profite de son nouveau poste au ministère de la Culture pour bloquer tous les dossiers municipaux qui nécessitent son aval, tels que le plan de réaménagement de la Concorde et de l'axe tour Eiffel-Trocadéro. De quoi mettre du plomb dans l'aile au bilan de la socialiste.