Amélie Oudéa-Castéra poussée à la démission ? Le gouvernement embarrassé par la polémique de la ministre

Amélie Oudéa-Castéra poussée à la démission ? Le gouvernement embarrassé par la polémique de la ministre

Depuis ce lundi 15 janvier, l'hypothèse d'une démission de la ministre de l'Éducation Amélie Oudéa-Castéra prend de l'épaisseur d'après les informations de Libération.

La pression s'intensifie autour d'Amélie Oudéa-Castéra. Présente ce lundi matin devant la sous préfecture de Saint-Denis pour une visite du village olympique, à six mois du début des JO de Paris 2024, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques n'a pas pu éviter la question fatidique sur la polémique dans laquelle elle est embourbée depuis le 12 janvier dernier, autour de la scolarisation de ses enfants dans l'enseignement privé.

Interrogée sur un potentiel mensonge au sujet des absences d'enseignants dans le public, et d'une déclaration d'une ancienne institutrice du fils aîné de la ministre contredisant sa version, Amélie Oudéa-Castéra a finalement répondu à la question posée par le journal Libération ce lundi, malgré l'interdiction du ministère de l'Intérieur auprès des journalistes sur place d'évoquer l'affaire : "Je ne veux pas aller plus avant sur le terrain de la vie personnelle et de la vie privée. Il y a des attaques auxquelles j'ai essayé de répondre avec le plus de sincérité possible. Il faut clore ce chapitre des attaques personnelles et de la vie personnelle" a-t-elle déclaré. "Jamais mon mari et moi n'avons priorisé autre chose que le bien-être de notre enfant", insiste la ministre. 

La démission d'Amélie Oudéa-Castéra "sur la table"

Selon les informations de Libération, sa "démission est désormais sur la table" après les révélations du quotidien. Du côté de l'opposition, les appels à la démission se multiplient. Pour Manuel Bompard, député et coordinateur de la France insoumise, la légitimité de la nouvelle ministre de l'Éducation nationale est en suspens : "C'était un mensonge qui la disqualifie pour continuer à occuper cette fonction", a insisté l'insoumis sur franceinfo ce lundi. Jean-Philippe Tanguy (député RN de la Somme) parle lui d'un "flagrant délit de mensonge" au micro de RMC. Même son de cloche du côté du député écologiste des Yvelines Benjamin Lucas qui a appelé à la démission d'Amélie Oudéa-Castéra, ce matin sur BFMTV. Il a même lancé une pétition allant dans ce sens. 

Ce lundi 15 janvier, la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot était interrogée sur cette affaire qui secoue la Macronie depuis le 12 janvier dernier. "Je ne sais pas si elle a menti", concédait-elle. "Je vous le dis en tant que porte-parole du gouvernement aujourd'hui mais je pourrais vous le dire en tant qu'ancienne députée ou en tant que militante engagée du quotidien : je veux bien qu'on réponde à la question de comment on travaille sur les heures non remplacées. Je suis moi-même mère de famille de deux enfants, sept et neuf ans et oui, nous sommes confrontés à ces heures non remplacées" a-t-elle ajouté. 

Une épine dans le pied d'Emmanuel Macron

Moins d'une semaine après le remaniement, cette affaire apparaît comme une véritable épine dans le pied d'Emmanuel Macron. Lui qui avait décidé de resserrer son gouvernement pour tenter de redonner un coup de boost à un second quinquennat chaotique, notamment après l'adoption tumultueuse du projet de loi immigration, doit désormais faire face à ce regrettable imprévu. Un dossier qui "fait partie du domaine réservé du président" selon l'Elysée, comme le rapporte l'AFP. Ce mardi 16 janvier, il donnera une conférence de presse pour affirmer sa stature, se "représidentialiser" et fixer le nouveau cap après la nomination de Gabriel Attal. Justement, le nouveau Premier ministre avait assuré qu'il serait le "garant" de la "priorité absolue" accordée à l'école. Faux départ avec ce premier épisode Oudéa-Castéra.

Pour rappel, la ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques avait créé la première polémique du nouveau gouvernement de Gabriel Attal. Au cours de son premier déplacement, vendredi 12 janvier, dans un collège des Yvelines, la ministre a expliqué placer ses enfants dans un établissement privé, le collège parisien Stanislas, réputé pour son grand conservatisme. Elle a justifié son choix par la "frustration" qu'elle et son mari ont eu face aux "paquets d'heures pas sérieusement remplacées" dans l'école publique que ses enfants fréquentaient auparavant. Au lendemain de sa prise de parole qui a suscité de vives critiques, Amélie Oudéa-Castéra a dit "regretter" ses propos qui "ont pu blesser certains enseignants de l'enseignement public". Depuis, la polémique ne s'est pas essoufflée, bien au contraire. De nouveaux éléments ont été révélés par nos confrères de Libération.

L'enseignante du fils d'Amélie Oudéa-Castéra affirme ne pas avoir été absente

La nouvelle ministre de l'Éducation aurait-elle menti ? Une chose est sûre, l'ancienne institutrice du fils de la ministre a assuré dans Libération n'avoir jamais été absente durant les six mois de scolarisation de l'enfant dans le public. "Je me sens personnellement attaquée. Je n'ai pas été absente et quand bien même cela aurait été le cas, on était toujours remplacé. Il n'y a jamais eu de problème de remplacement à Littré qui est une petite école très cotée ", explique Florence, enseignante à la retraite. Toujours d'après nos confrères de Libération, seul le fils aîné de la ministre a été scolarisé dans le public, durant seulement 6 mois en petite section de maternelle.

Amélie Oudéa-Castera maintient sa version de son côté. Mais la préférence du privé de la ministre et de son mari pourrait être liée à une autre raison selon le témoignage de l'enseignante : le passage du petit garçon en classe supérieure. La professeure s'y était opposée en raison de l'âge de l'enfant qui n'avait pas encore quatre ans et selon elle c'est parce que l'établissement Stanislas a accepté d'inscrire l'enfant au niveau supérieur qu'Amélie Oudéa-Castera a privilégié l'établissement privé.