Pourquoi la FNSEA et son président veulent continuer la mobilisation après les annonces d'Attal

Pourquoi la FNSEA et son président veulent continuer la mobilisation après les annonces d'Attal La direction de la FNSEA a estimé que "beaucoup de revendications" n'avaient pas obtenu de réponses. Le syndicat majoritaire cherche aussi à reprendre le contrôle sur un mouvement qui lui échappe.

"Nous avons décidé de poursuivre la mobilisation", annonce Arnaud Rousseau vendredi soir sur TF1. Quelques heures après les annonces de Gabriel Attal, le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) sort d'une réunion avec les Jeunes agriculteurs, au cours de laquelle la poursuite du mouvement de colère a été décidée. "Les annonces du Premier ministre ne nous apportent pas totalement satisfaction", justifie Arnaud Rousseau, même s'il admet qu'elles "vont dans le bon sens". 

"Mais il y a encore beaucoup de revendications auxquelles le ministre n'a pas répondu, notamment sur le prix, les surtranspositions européennes en droit français, les retraites agricoles parmi les plus faibles ou sur la question de l'élevage", rappelle le président du syndicat majoritaire. Les agriculteurs avaient listé 120 demandes au gouvernement. En réponse, Gabriel Attal a annoncé dix mesures vendredi après-midi. Aux yeux de nombreux exploitants mobilisés, le combat n'est donc pas terminé.

Reprendre le contrôle de la mobilisation

Mais pour la FNSEA, l'enjeu est aussi ailleurs : il s'agit de reprendre le contrôle de la situation. Car le mouvement de colère des agriculteurs a émergé spontanément et hors des cadres du puissant syndicat, le 16 janvier à Toulouse : non contents des négociations menées par le président de la fédération régionale Philippe Jougla avec la préfecture, les agriculteurs préféraient suivre Jérôme Bayle et aller bloquer l'A64. Un premier blocage qui a entrainé tous les autres. Ce n'est qu'une semaine plus tard que la FNSEA a publié un appel national à rejoindre le mouvement.

Le syndicat, habitué à encadrer et structurer toutes les mobilisations d'agriculteurs, a donc subi ce début de mouvement plus qu'il ne l'a organisé. La preuve, lorsque Gabriel Attal a dû choisir un lieu et un public pour dévoiler ses mesures, vendredi 26 janvier, c'est le territoire de Jérôme Bayle qu'il a choisi, en se rendant à Montastruc-de-Salies (Haute-Garonne), puis sur le point de blocage de l'A64 où tout a commencé. Un coup réussi pour le Premier ministre : Jérôme Bayle a aussitôt appelé à lever le barrage, se disant satisfait des annonces. Dès lors, l'occasion était trop belle pour la FNSEA de continuer sans lui et de reprendre la main sur la mobilisation.