Malgré une promesse, Poutine continue de faire pression sur l'Occident

Malgré une promesse, Poutine continue de faire pression sur l'Occident Vladimir Poutine a accordé le premier entretien à un journaliste occidental depuis le début de la guerre en Ukraine.

Dans une interview réalisée le 6 février dernier au Kremlin et diffusée jeudi 8 février, Vladimir Poutine a répondu pendant deux heures aux questions du présentateur américain Tucker Carlson, proche de Donald Trump pour donner sa propre vision de l'histoire et échanger sur les sujets chauds auxquels fait face le Kremlin. Si pour lui, une défaite de la Russie dans la guerre qui l'oppose à l'Ukraine était "impossible par définition", le président russe a également fait une promesse lors de cet échange.

Pas d'invasion de la Pologne ou de la Lettonie

Cet entretien était le premier accordé à un journaliste occidental depuis le début de la guerre en Ukraine. Alors que les conflits entre Moscou et Kiev se poursuivent sur le sol ukrainien, le chef d'Etat a notamment promis à certains pays voisins de ne pas les attaquer à leurs tours. En effet, pour lui, l'envoi de troupes russes en Pologne, par exemple, sera envisagé "seulement dans un cas de figure, si la Pologne attaque la Russie" indique le maître du Kremlin. 

Mais la Pologne n'est pas le seul Etat à demeurer inquiet face à la poursuite de la guerre dans la zone. Quid de la Lettonie ? "Nous n'avons pas d'intérêt en Pologne, en Lettonie, ou ailleurs. Pourquoi ferions-nous cela ? Nous n'avons tout simplement aucun intérêt (...). Il n'en est pas question" a-t-il expliqué. Si la Russie n'y vois pas d'intérêt c'est aussi car attaquer la Pologne, c'est s'attaquer à l'Otan et donc, aux Etats-Unis. Ce dernier préfère pour l'instant temporiser, tout en provoquant l'organisation intergouvernementale. En somme, il a tenu un discours d'une Russie poussée à la guerre face à la menace de l'Otan. Alors, les craintes de pays comme la Pologne ou la Lettonie peuvent-elles totalement se dissiper pour autant ? Pas si sur, notamment après l'épisode ukrainien, un peu plus de deux ans en arrière.

Le précédent de décembre 2021

En décembre 2021, l'invasion russe en Ukraine était loin d'être évidente. À l'époque, le G7 mettait en garde le Kremlin en invoquant des "conséquences massives" en cas d'invasion. Dans le même temps, la position de la Russie apparaissait comme ambivalente. Moscou souhaitait notamment renouer avec Washington sur des dossiers phares comme la stabilité stratégique ou le nucléaire iranien. Vladimir Poutine jugeait même les échanges avec Joe Biden "constructifs". 

"La Russie mène une politique extérieure pour la paix, mais elle a le droit de protéger sa sécurité" déclarait le président russe. Alors, difficile d'imaginer une invasion moins de trois mois plus tard. D'autant plus que, lors d'un échange entre les deux hommes, toujours en décembre 2021, Joe Biden avait menacé Vladimir Poutine de sanctions "jamais vues" en cas d'offensive en Ukraine. Durant l'automne, Kiev tempérait même les affirmations américaines sur une escalade en préparation à Moscou. Pourtant, le jeudi 24 février 2022, l'invasion de l'Ukraine par la Russie débutait.