Trump menace l'OTAN : ce qu'il souhaite faire élu

Trump menace l'OTAN : ce qu'il souhaite faire élu L'ancien président des Etats-Unis Donald Trump a menacé de ne pas venir en aide aux autres membres de l'Otan en cas d'attaque de la Russie. Une déclaration qui entrave l'article 5 du traité fondateur de l'Alliance.

Fait-on face à une menace sérieuse ? Samedi 10 janvier 2024, dans le cadre d'un meeting en Caroline du Sud, Donald Trump a menacé de ne plus garantir la protection de l'Otan face à la Russie, s'il venait à être réélu lors de l'élection présidentielle américaine programmée le 5 novembre prochain. Une sortie vivement critiquée et qui pose question concernant le respect de la Charte atlantique et les engagements propre à chaque Etat membre.

"Je ne vous protégerai pas, vous devez payer vos dettes"

L'ex-président des Etats-Unis a rapporté, selon lui, une "conversation" avec un des chef d'Etat de l'Otan. "Un des présidents d'un gros pays s'est levé et a dit : et bien, monsieur, si on ne paie pas et qu'on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protègerez ?". Le Républicain a révélé sa réponse : "Non, je ne vous protégerai pas. En fait, je les encouragerai à vous faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer vos dettes". Des propos dans la lignée de sa propre vision selon laquelle, ses alliés de l'Otan ne financeraient pas suffisamment leur propre défense. Plus grave cette fois, il va jusqu'à encourager Moscou à s'en prendre à eux. 

Des propos qui "sapent notre sécurité" pour le secrétaire général de l'Otan

Cette déclaration du favori à l'investiture du Parti républicain a créé un véritable tollé et de vives réactions. D'après le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, cette conversation était en réalité un échange avec la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen au sujet de La Défense de l'Union européenne, et daterait de 2020. 

Dimanche 11 février, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est exprimé sur le sujet. Pour lui, les récentes déclarations de Trump "sapent notre sécurité", "Toute suggestion selon laquelle les Alliés ne se défendront pas les uns les autres sape notre sécurité à tous, y compris celle des Etats-Unis, et expose les soldats américains et européens à un risque accru" a-t-il indiqué dans un communiqué. Ce dernier reste convaincu que "les Etats-Unis resteront un allié fort et engagé au sein de l'Otan, quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle".

Un discours "affligeant et insensé" selon Joe Biden

Dans la foulée, la Maison Blanche n'a pas tardé à réagir. Le président américain Joe Biden a lourdement condamné les propos de son prédécesseur : "Le fait que Donald Trump avoue qu'il compte donner le feu vert à Poutine pour davantage de guerre et de violence, pour continuer son assaut brutal contre une Ukraine libre et pour étendre son agression aux peuples de Pologne et des Etats baltes est affligeant et dangereux".

Donald Trump, lui, s'est régulièrement montré opposé à l'aide américaine en Ukraine, il a même menacé de sortir de l'Otan s'il faisait son retour au plus au sommet de l'Etat. "Encourager l'invasion de nos plus proches alliés par des régimes meurtriers est consternant est insensé" conclut la Maison Blanche.

L'article 5 du traité fondateur de l'Otan bafoué

Avec une telle menace, Donald Trump rompt l'article 5 de la Charte atlantique sur la défense collective. Ce dernier prévoir que si un pays de l'Otan est victime d'une attaque armée, chaque membre de l'Alliance considérera ce acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l'ensemble des membres et prendra les mesures qu'il juge nécessaires pour venir en aide au pays attaqué. "Des déclarations imprudentes sur la sécurité de l'Otan et la solidarité de l'article 5 ne servent que les intérêts de Poutine" prévient Charles Michel, président du Conseil européen dans les colonnes de La Tribune, dimanche 11 février. En effet, la sécurité collective repose sur cet article, véritable pierre angulaire de l'Alliance. Le remettre en cause menace l'essence-même de l'Organisation.