Le Salon de l'agriculture perturbé ? Les syndicats promettent de maintenir la "pression"

Le Salon de l'agriculture perturbé ? Les syndicats promettent de maintenir la "pression" Les syndicats d'agriculteurs veulent maintenir la pression avec des mobilisations jusqu'au Salon de l'agriculture. L'événement devrait lui aussi se tenir "sous haute tension" notamment durant les visites de Macron et d'Attal.

Le rendez-vous annuel du monde agricole à Paris risque d'être perturbé. A une dizaine de jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture, prévu du 24 février au 3 mars, les syndicats d'agriculteurs n'abandonnent pas l'idée de profiter de l'événement pour faire encore pression sur l'Etat. S'ils ont obtenu toute une série de mesures et de promesses du Premier ministre visant à simplifier leur activité et à garantir ainsi qu'à protéger leurs revenus après deux semaines de blocages fin janvier, les représentants agricoles exigent désormais du concret.

Arnaud Rousseau, le président du premier syndicat agricole qu'est la FNSEA, multiplie les mises en garde à l'adresse du gouvernement depuis le début de la semaine. Encore ce jeudi 15 février sur RTL, le syndicaliste a prévenu que la pression sera maintenue "aussi longtemps que les engagements [du gouvernement] ne seront pas tenus". S'il n'évoque pas explicitement une forme de mobilisation durant le Salon, il ne l'exclut pas non plus. Une façon de peser sur le pouvoir qui sait rassurer avec "des déclarations ou des grandes phrases", mais Arnaud Rousseau a rappelé au nom des agriculteurs que "ce qu'on veut nous, c'est que les annonces se concrétisent [...] dans nos fermes".

Un Salon de l'agriculture "sous haute tension"

Jusqu'à l'ouverture du Salon de l'agriculture, les syndicats n'ont, pour le plupart, pas l'intention de faire "retomber la pression". Au contraire, des mobilisations pourraient s'organiser ponctuellement avec moins d'intensité. L'une d'elle a eu lieu le mercredi 14 février à Agen avec le déversement de lisier devant plusieurs agences bancaires. D'autres actions "principalement initiées par la Confédération paysanne" pourraient avoir lieu selon une note des service de renseignement datée du 13 février et consultée par BFMTV. Parmi elles, des mobilisations "ciblant les laitiers Lactalis ou Savencia sont évoquées, ainsi que l'enseigne McDonald's dans certains départements" et plus largement "des bâtiments publics".

C'est toujours dans cette logique d'actions ciblées que les syndicats agricoles envisagent de perturber le Salon. Ils ne souhaitent pas empêcher la tenue de l'événement, mais veulent s'opposer et troubler les visites des personnalités politiques notamment de "celles soutenant le gouvernement ou des partis de gauche" précisent les services de renseignement. Le traditionnel déplacement du président de la République et celui du Premier ministre pourraient être la cible des mobilisations et perturbations. Quelques branches départementales des syndicats annoncent "un mauvais accueil" voire pas d'accueil du tout à leur stand. Si le Salon de l'agriculture pourrait se dérouler "sous haute tension", la note met aussi en garde contre une poursuite et une intensification des mobilisation après l'événement.

"On doit continuer à avancer" reconnait Attal

L'inquiétude du gouvernement transparaît dans le positionnement et les déclarations du Premier ministre. Après avoir été plus loin que prévu sur les mesures annoncées pour satisfaire les revendications des agriculteurs en colère, Gabriel Attal s'efforce de montrer que son gouvernement est au travail et "progresse" sur ses engagements. Prenant exemple sur les simplifications promises aux agriculteurs, sur les "dix mesures" annoncées "déjà quatre décrets sont sortis" et trois autres le seront "dans les prochains jours". D'autres mesures et notamment un projet de loi sont attendus par les agriculteurs. "J'entends parfaitement l'attente et l'impatience de nos agriculteurs, nos éleveurs, et notre enjeu c'est d'y répondre", a assuré le Premier ministre ce jeudi 15 février lors d'un déplacement dans une exploitation de la Marne en précisant que les agriculteurs sont totalement conscients que certains chantiers mettent forcément un peu plus de temps". 

Pour continuer à convaincre et à contenir les mobilisations des agriculteurs, Gabriel Attal insiste sur l'importance de "maintenir toujours le dialogue, parce qu'il faut que l'on puisse rendre des comptes". Et la stratégie est à l'œuvre puisque le chef du gouvernement a rencontré la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs le 12 février, tandis qu'Emmanuel Macron s'est entretenu avec la Confédération paysanne et la Coordination rurale le 13 février. Cette dernière organisation syndicale a d'ailleurs envoyé un signal plus positif que les autres assurant que le chef de l'Etat à "pris la mesure" de la crise.