Lecornu réfute l'envoi de soldats en Ukraine et clarifie les propos de Macron

Lecornu réfute l'envoi de soldats en Ukraine et clarifie les propos de Macron Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a indiqué ce vendredi matin que l'envoi de troupes françaises sur le sol ukrainien n'était pas d'actualité.

Ce vendredi matin, le ministre des Armées s'est exprimé au sujet des propos du président de la République Emmanuel Macron concernant l'envoi potentiel de troupes françaises sur le sol ukrainien. Il n'est pas "question d'envoyer des troupes au sol combattantes" a-t-il indiqué sur BFMTV. "Entre le transfert d'armes tel que nous le connaissons aujourd'hui et la cobelligérance, c'est à dire la guerre en direct avec la Russie, est-ce qu'on a tout essayé ?" questionnait Sébastien Lecornu, tentant de désamorcer une polémique qui enfle depuis plusieurs jours.

Dans les faits, le premier stade d'une aide de la France concerne l'envoi de conseillers ou de spécialistes à l'arrière du front pour aider les forces armées ukrainiennes. Un pas supplémentaire serait franchi en passant à un appui par des forces aériennes ou d'artillerie pour viser les soldats ennemis. C'est à ce stade qu'il s'agit d'une entrée en guerre même si ce n'est pas par l'engagement direct des forces de combats dans l'action. Or, l'entrée dans une guerre de la France est régie par la Constitution : elle doit être autorisée par le Parlement. L'ultime étape est d'employer tous les moyens pour le combat.

"Nous ne sommes plus dans la même situation qu'il y a deux ans" concède Lecornu

Face à Apolline de Malherbe ce vendredi, le ministre des Armées a évoqué plusieurs pistes d'aide à l'Ukraine, et notamment des "schémas de présence militaire pour du déminage, de la formation de soldats ukrainiens sur le sol ukrainien". "Nous ne sommes plus dans la même situation qu'il y a deux ans" explique-t-il. Il cite notamment l'assassinat de Navalny, "l'aide militaire bloquée au Congrès" des Etats-Unis, ou encore "les menaces que fait peser la Russie sur l'ensemble des démocraties européennes", qui peuvent changer la donne.

En effet, après la volonté claire affichée par Emmanuel Macron de faire "tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre" le 26 février dernier, le Kremlin n'a pas tardé à répliquer, trois jours plus tard, par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov. Ce dernier a estimé qu'avec ses récentes déclarations le président français accroissait "l'implication" de l'Hexagone dans la guerre. "M. Macron est convaincu de sa politique consistant à vouloir infliger une défaite stratégique à notre pays et il continue d'augmenter le niveau d'implication directe de la France", a-t-il précisément déclaré.

Un "consensus" international sur l'aide à l'Ukraine ?

Avec cette récente sortie médiatique, Sébastien Lecornu semble vouloir éviter l'escalade des déclarations et mettre un peu d'eau dans le vin du gouvernement tricolore. Ce vendredi, il a également tenté de justifier les dernières sorties du chef de l'Etat en indiquant qu'il avait simplement répondu à son homologue slovène qui avait dit "qu'il n'était pas question de mettre des troupes au sol".

Lundi 26 février, une conférence internationale réunissant plusieurs chefs d'Etats à Paris avait néanmoins fait émerger "plein de propositions" qui ont fait "consensus" affirme le ministre des Armées, au sujet de l'envoi de troupes en Ukraine qui ne doit pas "être exclu". Comme le fait de "produire sur le sol ukrainien", ou encore la mise en place d'un renforcement de la "cyberdéfense".