Attal qualifié de "pervers" dans le discours homophobe d'un proche de Poutine

Attal qualifié de "pervers" dans le discours homophobe d'un proche de Poutine Pointant l'homosexualité de Gabriel Attal, le haut responsable russe Piotr Tolstoï a jugé le gouvernement français comme étant "décadent" et formé "en partie de pervers". Un discours à l'image de la politique russe homophobe.

La charge de Piotr Tolstoï contre le gouvernement français continue. Après avoir menacé de "tuer tous les soldats français qui vont venir sur le sol ukrainien" et s'être ouvertement moqué des mises en garde d'Emmanuel Macron, le vice-président de la Douma - l'équivalent russe de l'Assemblée nationale - s'en est pris au Premier ministre. A en croire ce proche de Vladimir Poutine qui a accordé une interview à BFMTV, la nomination de Gabriel Attal à Matignon est le signe que la France "est gouvernée en partie par des pervers".

Faisant référence au Premier ministre qui est ouvertement homosexuel, le haut-responsable a questionné : "Est-ce qu'on peut vraiment penser au 21ème que ce n'est pas décadent d'avoir des gens si spéciaux au sein du gouvernement ?" Un discours clairement homophobe dans lequel Piotr Tolstoï a assuré que "pour nous" - comprendre pour le gouvernement et les autorités russes - être homosexuel c'est "être spécial, voire pervers".

"Pas le droit à la propagande ouverte" des LGBTQ+

Les déclarations de Piotr Tolstoï concordent avec les mesures toujours plus répressives mises en place en Russie à l'encontre de la communauté LGBTQ+. Depuis 2022, une loi interdit dans le pays toute forme de "propagande" LGBTQ+ dans les médias, sur Internet, dans les œuvres culturelles ou simplement lors de rassemblements associatifs. Le mouvement international LGBT a d'ailleurs été banni de Russie par une décision de la Cour suprême en novembre 2023. Avant cela, la "propagande" de "relations sexuelles non traditionnelles" était déjà interdite depuis 2013, mais seulement à l'adresse des mineurs. Des lois revendiquées par le vice-président de la Douma qui affirme que les personnes homosexuelles "n'ont pas le droit à la propagande ouverte de leur mode de vie" en Russie, ajoutant tout de même que "leur vie privée est protégée".

Une protection qui parait somme toute limitée dans un contexte aussi homophobe. Ces dernières semaines, depuis la décision de la Cour suprême, les interventions de polices dans des établissements ouverts aux personnes LGBTQ+ se sont multipliées, de même que les condamnations pour la diffusion de photos présentant des drapeaux arc-en-ciel ou des photos de couples homosexuels se faisant un simple baiser.

Mais le discours de Piotr Tolstoï n'est pas nouveau et il reprend des éléments de langage déjà utilisés par Vladimir Poutine. Le président de Russie, au pouvoir depuis un quart de siècle, prône depuis longtemps le schéma de la famille traditionnelle et l'oppose aux sociétés occidentales parfois décrites comme "décadentes" ou "satanistes".