Drapeau palestinien à l'Assemblée : une lourde sanction et de vives tensions

Drapeau palestinien à l'Assemblée : une lourde sanction et de vives tensions De violents échanges ont eu lieu dans la salle des Quatre Colonnes ce mardi, après qu'un député insoumis a brandi un drapeau de la Palestine à l'Assemblée nationale.

Pendant les questions au gouvernement (QAG) à l'Assemblée nationale, ce mardi 28 mai, le député LFI des Bouches-du-Rhône, Sébastien Delogu, a brandi un drapeau palestinien alors que le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'attractivité de la France, Franck Riester, prenait la parole au micro. Un geste qui a déclenché de vives réactions au sein de l'hémicycle, en coulisses et contraint la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, à suspendre la séance. Elle a notamment dénoncé un comportement "inadmissible". 

"Ce monsieur est un porc, il fait honte à la France"

La polémique ne s'est pas arrêtée là. Dès les QAG, la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain a qualifié le Premier ministre Gabriel Attal de "minable" au moment d'évoquer la situation en cours à Gaza. Pour rappel, de nouveaux bombardements ont eu lieu dans la nuit de lundi à ce mardi, causant la mort de sept nouvelles personnes. Six autres ont également été blessées par l'attaque. Des vidéos de bébés décapités et d'hommes brûlés circulent également sur les réseaux sociaux. 

Dans les couloirs de l'Assemblée, plusieurs mots doux ont été échangés entre députés, et notamment dans la salle des Quatre Colonnes. Une discussion très musclée a ainsi eu lieu entre le député insoumis David Guiraud, et le député apparenté Les Républicains, Meyer Habib. "Barre-toi d'ici toi, vas t'en. C'est toi le cochon, tu es dans la boue du génocide", a lancé le premier au second. "Moi, je regrette la mort de tous les enfants", lui a rétorqué le second, avant de le traiter avec véhémence de "pourriture". Les deux hommes se sont bousculés jusqu'à se toucher et s'insulter devant les nombreux journalistes présents sur place. "Vous faites honte à l'Assemblée nationale", a assené Meyer Habib.

"Ce monsieur est un porc. Il défend un génocide depuis le début, c'est un porc. Il fait honte à la France. On devrait tous avoir honte d'être représentés par des gens comme ça. Ce monsieur là ne fait qu'appuyer ce qui se passe aujourd'hui en Palestine, c'est-à-dire un génocide. Voilà le vrai visage des soutiens du génocide", a regretté David Guiraud pendant le même vif échange.

"Je me fous complètement de la sentence"

Sébastien Delogu, lui, a assumé et revendiqué son geste à l'Assemblée. "J'ai brandi le drapeau palestinien au sein même de la plus grande institution française car à l'heure où on parle, la France est en train de vendre des pièces qui arment l'armée israélienne. Des enfants sont massacrés par les armes française", a-t-il déclaré. "Je me fous complètement de la sentence que va me donner la présidente de l'Assemblée, ça serait une médaille pour moi d'avoir une sanction, une fierté", a-t-il ajouté. 

Le député a depuis été exclu de l'Assemblée nationale pendant 15 jours. Son indemnité d'élu a également été partiellement suspendue à l'issue d'un vote assis/debout. Ainsi, Sébastien Delogu se verra retirer la moitié de son indemnité parlementaire durant deux mois. 

En direct

23:48 - Valérie Hayer "choquée" par les images du député LFI à l'Assemblée nationale

FIN DU DIRECT - La tête de liste Renaissance, Valérie Hayer, s'est avant tout dit "choquée" mardi soir au micro de LCI des images de Sébastien Delogu brandissant un drapeau palestinien à l'Assemblée nationale un peu plus tôt dans la journée, reconnaissant toutefois que "la situation à Rafah est aujourd'hui intenable" et que "la priorité c'est le cessez-le-feu immédiat".

22:50 - Léon Deffontaines choqué par la sanction imposée à l'insoumis Sébastien Deloglu

Également questionné sur l'incident survenu à l'Assemblée nationale, la tête de liste des communistes aux européennes a confié : "Ce qui me choque c'est son exclusion de 15 jours. La dernière fois, c'était monsieur de Fournas pour des propos racistes. Je ne crois pas qu'on soit dans cet ordre là."

21:44 - "Il n'y a qu'un seul drapeau qui a droit de cité au sein de l'hémicycle de l'Assemblée", juge Bellamy

Sur LCI, la tête de liste des Républicains a blâmé l'incident survenu dans l'après-midi à l'Assemblée nationale. "Il n'y a qu'un seul drapeau qui a droit de cité au sein de l'hémicycle de l'Assemblée nationale, c'est le drapeau français", a-t-il fermement tranché. 

20:41 - "Le silence de la France et de l'Union européenne est flagrant", estime Marie Toussaint

Invitée à réagir sur le sujet, la tête de liste des écologistes, Marie Toussaint, a affirmé sur LCI qu'elle aurait pu brandir un drapeau au sein de l'Assemblée nationale elle aussi si elle en avait eu l'opportunité. "C'est possible car le silence de la France et de l'Union européenne est flagrant", a-t-elle répondu. "La France et l'Europe doivent continuer à agir pour garantir la paix, une paix juste et durable, une solution à deux États", a-t-elle plaidé, appelant à un "cessez-le-feu immédiat et permanent".

19:43 - Emmanuel Macron se dit "prêt à reconnaître un État palestinien", mais…

Quelques heures après la séance de questions au gouvernement interrompue à l'Assemblée lorsqu'un député LFI a brandi le drapeau palestinien, le président français, en visite en Allemagne, s'est exprimé sur la reconnaissance d'un État palestinien. "Il n'y a pas de tabou pour la France, je suis totalement prêt à reconnaître un État palestinien", a-t-il déclaré, précisant toutefois qu'il ne le ferait qu'à "un moment utile, à un moment où elle s'inscrit dans un processus dans lequel les États de la région et Israël se sont engagés et qui permet sur la base d'une réforme de l'Autorité palestinienne de produire un résultat utile". Et d'insister : "Je ne ferai pas une reconnaissance d'émotion."

18:47 - Sébastien Delogu exclu de l'Assemblée après avoir brandi le drapeau palestinien

La sentence est tombée. Après avoir brandi un drapeau palestinien à l'Assemblée nationale ce mardi, le député LFI Sébastien Delogu a reçu la plus haute sanction qui puisse être permise par le règlement du palais Bourbon, à savoir : une exclusion de 15 jours et le retrait partiel de son indemnité parlementaire. "Il s'est rendu coupable de provocation envers l'Assemblée nationale", a jugé la présidente de la chambre basse, Yaël Braun-Pivet. La sanction a été approuvée par un vote assis/debout. Au-delà des 15 jours d'exclusion de l'Assemblée, elle prévoit également le retrait de la moitié de l'indemnité du député durant deux mois.