Donald Trump atteint de sénilité ? Ces déclarations troublantes inquiètent jusqu'à son camp
À moins de deux mois de l'élection présidentielle américaine, Donald Trump semble empêtré dans une campagne sans idée, mais qui ne lui échappe pas encore. Il parvient même à rester populaire auprès des républicains et n'est pas du tout distancé dans les sondages, comme l'espéraient pourtant les partisans de Kamala Harris depuis le mois de juillet. Ses chances de gagner l'élection sont même assez réelles, même s'il n'est plus favori. Le républicain deviendrait, s'il venait à être élu, le président le plus âgé à la fin de son mandat, à l'âge de 82 ans.
Et il est assez aisé de constater que plusieurs journaux américains de référence lancent désormais publiquement l'hypothèse selon laquelle son âge es un problème pour gouverner. "Lui aussi a mélangé les noms (comme Biden), confondu les faits et trébuché sur ses arguments. Les discours décousus de M. Trump, ses déclarations parfois incohérentes et ses explosions extrêmes ont soulevé des questions sur sa propre santé cognitive, et, selon les sondages, stimulé les doutes chez une majorité d'électeurs", met en avant le New York Times. En effet, l'âge et la santé de Donald Trump semblent aussi être un sujet pour l'opinion publique aux Etats-Unis. Selon l'étude menée par l'école de droit de l'Université Marquette, 57 % des américains pensent qu'il est trop âgé pour gouverner. Autrement dit, plus d'un américain sur deux estime Donald Trump inapte à la présidence du pays.
Ces dernières semaines, certaines de ses sorties médiatiques, pour le moins douteuses, posent de plus en plus question et viennent donner une autre tournure à cette course à la Maison-Blanche. Il faut dire que nombre des ses propos interrogent désormais observateurs et journalistes, concernant ses propres capacités et notamment sa santé mentale.
Hier soir, lors du grand débat contre sa rivale Kamala Harris, Donald Trump a enchaîné de fausses informations, notamment sur l'immigration. "À Springfield, ils mangent les chiens, ils mangent les chats… Ils mangent les animaux des gens qui vivent là. C'est ce qui se passe dans notre pays, et c'est une honte", a-t-il dit notamment, disant un peu plus tard que les démocrates soutenaient des avortements "après la naissance", autrement dit des infanticides.
Il est aussi apparu relativement confus la semaine passée au moment de répondre à une question sur la garde d'enfants, à New-York. De quoi raviver le débat sur sa capacité à gouverner une seconde fois les Etats-Unis.
Donald Trump a été interrogé sur les familles américaines en difficulté au moment de payer la garde de leurs enfants en raison du coût de la vie en Amérique. L'ex-président a répondu à côté, notamment sur les droits de douanes sur les importations dans le pays. Une séquence devenue virale sur les réseaux sociaux et dans les journaux. "Incompréhensible", "incohérence", "charabia", titraient certains quotidiens américains. "Il n'a pas pu formuler une phrase cohérente", regrettait de son côté Katherine M. Clark, élue du Massachusetts, sur X. Cette sortie de Donald Trump a également attiré les moqueries de certains démocrates. En raison de ses propos sur la garde d'enfants, Donald Trump pourrait désormais être soumis au même test de "cohérence" que Joe Biden, notamment en raison de son âge, explique Kathleen Hall Jamieson, spécialiste de la communication présidentielle à l'Ecole Annenberg de l'Université de Pennsylvanie, dans le New York Times.
Selon des experts américains en communication, et comme indiqué dans les colonnes du New York Times, "il passe d'un sujet à l'autre apparemment au hasard, déroutant souvent les auditeurs à la recherche d'un élément principal, un modèle que les experts appellent la "pensée tangentielle", signe de confusion qui augmente avec l'âge. Et il lance des affirmations farfelues sans aucun fondement factuel", indique le quotidien. Lors d'un rassemblement dans le Nevada, en juin dernier, il s'est même perdu dans une rhétorique totalement incompréhensible. Donald Trump insinuait qu'il se trouvait sur un bateau entrain de couler, se demandant s'il valait mieux être électrocuté dans l'eau ou attaqué par un requin. "Je vais me faire électrocuter à chaque fois", proposait-il. "Je ne m'approche pas du requin. Nous pourrions donc y mettre un terme. Nous allons mettre fin à cela pour les bateaux". Des propos quasiment délirants qui interrogent grandement sur l'état de santé de l'ex-président.
Force est de constater les sorties étranges ou les dérapages sont légion ces dernières semaines, voire ces derniers mois dans la bouche de Donald Trump. Le mois dernier, il a notamment suggéré que les écoles parrainaient la chirurgie transgenre, manifestant une obsession pour la "menace wokiste". "Votre enfant va à l'école et rentre à la maison quelques jours plus tard avec une opération", a-t-il déclaré. "L'école décide de ce qui va arriver à votre enfant", avait-il également lancé. Après avoir confondu Nikki Haley et Nancy Pelosi et avoir déclaré plusieurs fois qu'il avait battu Barack Obama et non Hillary Clinton, il avait pourtant estimé être "mentalement apte".
Dès 2019, des médecins alertaient sur l'état de Santé de Trump
Le magnat de l'immobilier est-il vraiment "mentalement apte" ? Un élément vivement contesté par des "médecins et autres professionnels de la santé mentale" auprès de Nancy Pelosi, 52e présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, dès 2019, révèle The Guardian. Ce collectif de professionnels de santé se disait "profondément préoccupé par le fait qu'il y avait quelque chose qui n'allait vraiment pas" chez Donald Trump. "La santé était en déclin", peut-on même lire. De son côté, Nancy Pelosi explique qu'elle "connaissait le déséquilibre mental de Donald Trump" Et d'ajouter : "Ses coups sur les tables, ses crises de colère, son manque de respect pour les patriotes de notre nation et sa séparation totale de la réalité et des événements réels. Son insistance répétée et ridicule sur le fait qu'il était le plus grand de tous les temps", ne faisaient aucun doute pour elle.
"Il continue d'être dangereux. Si sa famille et son personnel comprenaient vraiment son mépris des principes fondamentaux de la loi et des règles de base, et s'ils avaient pris en compte son instabilité personnelle pour ne pas remporter les élections [de 2020], ils auraient dû intervenir. Que ce soit par aveuglement volontaire, par argent, par prestige ou par cupidité, ils ne l'ont pas fait – et l'Amérique a payé un lourd tribut", regrette-t-elle dans les colonnes de The Guardian.
"Elle a montré une foule massive, mais ils n'existent pas ! C'est une tricheuse"
Le 10 aout 2024, sur le réseau social Truth, Donald Trump avait affirmé qu'un rassemblement dans un aéroport américain pour saluer Kamala Harris n'avait jamais existé. "Personne n'était là. Quelqu'un a-t-il remarqué que Kamala a triché à l'aéroport ? Il n'y avait personne dans l'avion", disait-il, dans une forme de délire contestant toute réalité. Il accusait notamment sa concurrente d'avoir recouru à l'intelligence artificielle pour les photos publiées sur les réseaux sociaux, le jour-même. "Elle a montré une foule massive, mais ils n'existent pas ! C'est une tricheuse, personne n'attendait", écrivait-il. En réalité, le rassemblement avait bien réuni de nombreux journalistes de différents médias. Le Washington Post indiquait qu'environ 15 000 personnes étaient présentes ce jour-là. Un évènement largement documentée par des photos et des vidéos, démontant l'argument de Donald Trump.
"Elle était indienne à fond et tout d'un coup, elle est devenue une personne noire"
Le 21 mai dernier, l'ex-président des Etats-Unis, toujours sur le réseau social Truth, affirmait dans un message que Joe Biden avait autorisé le FBI à l'assassiner. "Maintenant, nous savons, avec certitude, que Joe Biden est une sérieuse menace pour la démocratie", écrivait-il. "Vous savez, ils ont juste hâte de faire l'impensable". Des propos en lien avec le mandat de perquisition de la propriété de Donald Trump à Mar-a-Lago, dans le cadre de la recherche de documents classifiés en août 2022.
Enfin, plus récemment, le 31 juillet 2024, il accusait Kamala Harris d'être "devenue noire" pour des raisons électoralistes, lors d'un échange avec des journalistes afro-américains à Chicago. "Elle était indienne à fond et tout d'un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire", avait-il déclaré. Des mots "qui divisent et sont irrespectueux" a tenu à répondre Kamala Harris. Pour rappel, née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, Kamala Harris est la première femme noire et originaire d'Asie du Sud à viser la présidence des Etats-Unis d'Amérique. Elle se définit elle-même comme une "femme noire".