Gouvernement Barnier : voici ce que pense Emmanuel Macron du casting, et ce n'est pas vraiment du bien

Gouvernement Barnier : voici ce que pense Emmanuel Macron du casting, et ce n'est pas vraiment du bien Michel Barnier a donc enfin son gouvernement. Mais en coulisses, Emmanuel Macron ne se montrerait guère convaincu par les choix de son Premier ministre.

Que sont 16 jours quand on a attendu trois mois et demi après une dissolution, onze semaines après des législatives, ou encore 67 jours après la démission d'un gouvernement ? Après avoir tenté de nombreuses approches et essuyé bien des refus, Michel Barnier a fini par accoucher, dans la douleur, d'un gouvernement dont les noms des 39 ministres ont été égrainés par Alexis Kohler ce samedi soir, depuis l'Elysée. La France a donc enfin un nouveau gouvernement de plein exercice.

Parmi les principaux ministres, le patron très conservateur des sénateurs LR, Bruno Retailleau, fait figure d'homme fort. Pour le reste, c'est une succession de visages déjà connus et de revenants : Rachida Dati à la Culture, Sébastien Lecornu aux Armées, Agnès Pannier-Runacher à l'Ecologie, Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, Catherine Vautrin aux Territoires, mais aussi l'ancien socialiste Didier Migaud à la Justice, ou Geneviève Darrieussecq, plusieurs fois ministre de Macron, revenue des Landes comme ministre de la Santé.

La balance, elle, penche clairement à droite, avec la nomination de plusieurs élus LR comme Annie Genevard à l'Agriculture, Othman Nasrou, un proche de Valérie Pécresse, comme secrétaire d'Etat à la Citoyenneté, ou Patrick Hetzel, lui-même proche de Bruno Retailleau, à l'Enseignement supérieur. Quelques surprises aussi, avec l'arrivée de l'ancienne députée Anne Genetet rue de Grenelle, à l'Education nationale, un secteur qu'elle ne semble jamais avoir approché de près ou de loin...

"C'était pourtant ce qui était demandé à Barnier"

La constitution de ce gouvernement n'a pas été un long fleuve tranquille, loin de là. Pendant plusieurs jours, il a fallu composer avec les exigences de la frange conservatrice LR, tout en ménageant les forces centristes de la majorité sortante, sans compter les alliés du MoDem et d'Horizons, qui voulaient tous peser le plus possible. Même le chef de l'Etat aurait mis un coup de pression de dernière minute à Michel Barnier ce samedi après-midi. Alors qu'il avait exhorté publiquement vendredi ses alliés à "aider" le Premier ministre à former son gouvernement, Emmanuel Macron aurait, en coulisses, retardé le processus dans la dernière ligne droite, trouvant qu'il n'y avait "pas assez de fidèles de la première heure", selon l'un de ses confidents, cité par Le Parisien.

A-t-il obtenu satisfaction ? Pas vraiment si on en croit le journal. Excepté Sébastien Lecornu aux Armées, le président à dû se résoudre à laisser la droite et les fidèles de Gabriel Attal, avec qui il est en froid depuis la dissolution, se tailler la part du lion. Résultat : en privé, le Président ne cacherait pas son mépris sur les arbitrages rendus par Michel Barnier. Selon un intime, il considèrerait que le chef du gouvernement s'est contenté d'aligner des "seconds couteaux", sans "aucun gros poisson". Le Parisien écrit même que le chef de l'Etat est "agacé" de ne pas trouver de poids lourds, ce qui "était pourtant ce qui était demandé à Barnier", indique une source.

Pire, alors qu'Emmanuel Macron était lui-même intervenu en fin de semaine pour écarter la sénatrice LR Laurence Garnier, jugée infréquentable par les macronistes à cause de son opposition au mariage pour tous et à la constitutionnalisation de l'IVG, celle-ci est revenue par la fenêtre ce samedi. Si elle n'hérite pas du portefeuille de la Famille comme prévu au départ, elle sera chargée de la Consommation auprès d'un macroniste, Marc Ferracci. Ce qui "déplaît" à Macron, toujours selon le journal Francilien.