Hommage à Philippine, mais pas à d'autres Français tués, nouvelle polémique à l'Assemblée

Hommage à Philippine, mais pas à d'autres Français tués, nouvelle polémique à l'Assemblée Malgré une sollicitation des députés insoumis, l'Assemblée nationale n'a pas observé de minute de silence en hommage aux deux Français morts au Liban le week-end dernier. La présidente de l'Assemblée nationale a clarifié la situation.

Avant la déclaration de politique générale de Michel Barnier, ce mardi 1er octobre, l'Assemblée nationale a observé une minute de silence en hommage à Philippine, retrouvée morte samedi 21 septembre dernier dans le bois de Boulogne, en région parisienne. Pour rappel, le principal suspect, Taha O., ressortissant marocain de 22 ans avait déjà été condamné pour viol en 2021 et était soumis depuis sa libération à une OQTF (obligation de quitter le territoire français).

Mathilde Panot (LFI) offusquée par cette décision de la présidente de l'Assemblée nationale

En revanche, les parlementaires n'ont pas observé de minute de silence pour les deux Français tués dans les bombardements au Liban le week-end dernier, ce que souhaitait pourtant La France insoumise (LFI). "La Macronie est en dessous de tout", a lancé la patronne des députés insoumis Mathilde Panot sur X à ce sujet. "Nous avons dit que nous étions favorables à cet hommage à Philippine", en réclamant "qu'en plus il y ait un hommage aux 103 femmes qui sont mortes de féminicide d'ores et déjà cette année", expliquait-elle pendant une conférence de presse, avant le discours de politique générale de Michel Barnier. 

En réalité, pour organiser un hommage comme une minute de silence dans le chambre basse, une procédure précise et claire prévaut. Un groupe doit en faire la demande - ce qui était le cas avec LFI - mais tous les groupes doivent être d'accord et exprimer cet accord en conférence des présidents. La proposition de minute de silence pour les victimes françaises au Liban n'ayant pas fait l'unanimité, elle n'a pas pu être respectée dans l'hémicycle ce mardi. "Cela ne peut expliquer qu'il n'y ait pas d'hommage pour nos deux compatriotes qui sont morts au Liban", insistait Mathilde Panot, passablement agacée par la situation.

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a justement tenu à éteindre tout incendie ce mardi, pour justifier son choix de ne pas respecter de minute de silence en hommage aux tricolores morts au Liban : "Il n'y a pas eu d'unanimité. Seul le Nouveau Front populaire était d'accord. Il a donc été décidé de ne pas donner suite", a-t-elle expliqué sur BFMTV. Pour rappel, La France insoumise avait déjà subi pareille désillusion en novembre 2023. Le groupe avait sollicité le respect d'une minute de silence en hommage aux 102 collaborateurs de l'ONU morts à Gaza. Une requête refusée par les présidents des autres groupes parlementaires.