Réforme de l'AME : Michel Barnier veut une "maîtrise des dépenses"
Le Premier ministre a confirmé le changement de pied du gouvernement sur l'aide médicale d'Etat, l'exécutif étant maintenant favorable à un gel de ses crédits.
Dans un entretien au Journal du Dimanche, publié le 20 octobre, Michel Barnier est revenu sur plusieurs sujets d'actualité, dont le budget 2025, la Nouvelle-Calédonie, la loi sur la fin de vie, ou encore le sort des personnes en situation irrégulière en France. Il souhaite "une maîtrise des dépenses" de l'aide médicale d'Etat (AME).
Ce dispositif, qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'accès aux soins, est au cœur des débats depuis que Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, s'est exprimé pour la réformer en "aide médicale d'urgence". Il avait été ensuite désavoué par Michel Barnier. Le projet de loi de finance, présenté par son gouvernement, partait plutôt pour une légère augmentation des dépenses de l'AME. Mais en début de semaine, l'exécutif a changé de braquet et s'est dit favorable à un gel des crédits de l'aide, rappelle Le Parisien.
"Esprit de dialogue"
"Il est important de s'assurer que l'AME ne soit jamais détournée de son but, à savoir un outil de santé publique", estime Michel Barnier dans le JDD. Confirmant ainsi le changement de pied de l'exécutif. Et d'ajouter : "Le gouvernement et le Parlement prendront toutes les dispositions pour que ces dernières ne progressent plus." L'Opinion rappelle que l'AME a représenté en 2024 environ 0,5% des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécurité sociale (PLFSS). Elle comptait 466 000 bénéficiaires fin 2023.
Le Premier ministre s'est également positionné sur la question des Obligations de quitter le territoire (OQTF). Il souhaite "prolonger ou reprendre les discussions" avec les pays qui refusent le retour de leurs ressortissants frappés par une OQTF, "dans un esprit de dialogue". "On ne le fera pas de manière agressive, mais en mettant à plat tous les outils de la coopération bilatérale", a-t-il ajouté.