Programme de Donald Trump : immigration, économie, politique étrangère... quelles sont ses mesures-clés ?
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Programme de Donald Trump : immigration, économie, politique étrangère... quelles sont ses mesures-clés ?

Donald Trump, réélu président des Etats-Unis, veut mettre en oeuvre un programme donnant la priorité à l'économie et à la maitrise de l'immigration, avec plusieurs mesures phares.

Donald Trump a réussi son pari : être réélu président des Etats-Unis, quatre ans après sa défaite face à Joe Biden. A 78 ans, le milliardaire est bien vainqueur du scrutin, même si tous les chiffres ne sont pas encore définitifs. Son avance sur Kamala Harris est trop importante pour que son élection soit contestée.

Le nouveau président Trump a déjà promis qu'il mettrait en oeuvre toute une série de mesures diverses, principalement axées sur l'économie et la maîtrise de immigration, dont il veut durcir les règles. Quid des relations internationales établies avec l'Union européenne, la Russie ou encore la Chine ? La santé est aussi l'un des axes programmatiques du septuagénaire, avec, notamment, la question de l'avortement. Voici les cinq points essentiels à connaître de son programme qu'il veut mettre en oeuvre dès 2025.

Economie : baisse des impôts pour les ménages et pour les sociétés

Donald Trump a promis de "mettre fin à l'inflation et de rendre l'Amérique à nouveau abordable". Sur le volet économique, le magnat de l'immobilier envisage des droits de douane de "plus de 10 %" sur toutes les importations, afin de financer une "large baisse d'impôts pour la classe moyenne, la classe supérieure, la classe inférieure, la classe business". Il compte également détaxer les pourboires pour redonner du pouvoir d'achat aux employés. Pour les sociétés, il vise à baisser leur impôt pour favoriser l'industrie sur le sol américain. Dans le même temps, il entend bien faire des Etats-Unis "la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies".

International : politique isolationniste et possible éloignement de l'UE

Si Donald Trump a promis une politique isolationniste, il devrait toutefois affirmer encore plus le soutien à Israël et son "droit à se défendre" dans la bande de Gaza. Il n'a aussi cessé de proclamer qu'il règlerait la guerre en Ukraine en 24 heures. Les propos de Trump laissent aussi penser que l'Otan ne sera pas sa priorité, il avait menacé à plusieurs reprises de quitter l'organisation.

Même vis-à-vis de l'UE, pas sûr que le président fasse de leurs rapports un enjeu capital. Il pourrait même engendrer une véritable guerre économique et commerciale entre les USA et l'UE. Depuis la loi de 1974 sur le commerce extérieur des Etats-Unis, le président américain a, en effet, la possibilité d'imposer des quotas et des tarifs douaniers jusqu'à 15% plus élevés pendant 150 jours aux pays qui présentent des excédents importants dans leur balance des paiements avec les Etats-Unis. Il pourrait donc aller plus loin que les 10% annoncés jusqu'alors. Toutefois, ce scénario apparaît encore comme peu probable, notamment car l'UE reste le premier partenaire commercial des Etats-Unis.

Environnement : fin des restrictions et forage intensif du pétrole

L'environnement n'a jamais été l'un des points forts de la campagne de l'ancien président. Il pourrait même être tenté de lever toutes les régulations possibles. "Je mettrai rapidement fin à la grande arnaque verte", a-t-il déjà promis. "On va forer (du pétrole) comme des malades", a-t-il annoncé à ses partisans, de manière à faire "baisser très rapidement les prix de l'énergie". Il veut ainsi intensifier les forages en Arctique, pour augmenter les stocks. Trump pourrait également envisager de quitter les accords de Paris. 

Immigration : "la plus grande opération d'expulsion" de migrants

L'immigration était le sujet phare de la campagne de Donald Trump. S'il pourrait relancer la construction du mur séparant les Etats-Unis du Mexique, il souhaite surtout lancer "la plus grande opération d'expulsion" de migrants dès 2025. Le milliardaire américain envisage également "d'utiliser l'armée" pour parvenir à ses fins afin et expulser les migrants, puis d'ouvrir de nouveaux camps de rétention. Le droit du sol automatique sera également annulé en cas d'élection de Donald Trump, "pour les enfants nés de migrants en situation irrégulière". 

Une loi pour éloigner d'Amérique "les communistes, marxistes et socialistes étrangers"

En se plongeant dans le programme du candidat républicain, un point semble ressortir particulièrement, il s'agit du point numéro 4, "contrôle strict", du deuxième chapitre "sceller la frontière et arrêter l'invasion de migrants". Donald Trump prévoit, comme cela est indiqué noir sur blanc dans son programme, d'utiliser "la loi fédérale existante pour éloigner d'Amérique les communistes, marxistes et socialistes étrangers qui détestent les chrétiens".

Interrogé sur Fox News, Donald Trump affirmait que "la Garde nationale", voire "des militaires si nécessaire", devraient être dépêchés contre un "ennemi de l'intérieur", qu'il n'a pas nommé, après une question de la chaîne sur d'éventuels "agitateurs" pendant l'élection. Ce dernier a assuré vouloir réprimer "de très mauvaises personnes (...) des personnes folles, des tarés d'extrême gauche". La veille, en Californie, il s'en est notamment pris un un élu de la Chambre des représentants de l'Etat, Adam Schiff, une "ordure" et un "malade", parmi les "pires personnes ennemies de l'intérieur". 

Santé : baisse des frais et ambiguïté sur l'avortement

S'il ne devrait pas revenir sur le programme Medicare, dédié aux seniors, et sur le Medicaid, pour les personnes les plus précaires, il veut réduire les frais de santé en promouvant la concurrence sur le marché afin de faire baisser les prix. D'un autre côté, Donald Trump entretient le flou concernant l'avenir des IVG dans le pays. Il ne se positionne pas sur la ligne de la droite religieuse américaine, selon laquelle il faudrait promettre une interdiction pure et simple de l'avortement dans tout le pays grâce à une loi fédérale. Le Républicain tente de se présenter en défenseur des "droits reproductifs", un ajustement par rapport à son précédent mandat.