A quelle date aura-t-on un nouveau gouvernement ? "Dans le week-end" ?

A quelle date aura-t-on un nouveau gouvernement ? "Dans le week-end" ? Le gouvernement Bayrou pourrait être dévoilé ce week-end, "en tout cas, avant Noël", a affirmé le Premier ministre, en poste depuis sept jours à Matignon.

François Bayrou "n'a pas passé les coups de fil, mais il sait qui est partant", garanti ce vendredi un ministre pressenti pour entrer au gouvernement auprès de Politico. Si le Premier ministre n'a pas fait fuiter la moindre information concernant son futur exécutif, il aurait déjà une idée très claire du casting. Et côté timing, le temps presse. Le locataire de Matignon table sur une annonce "dans le week-end", comme indiqué sur France 2, jeudi soir. "En tout cas, avant Noël", a-t-il assuré.

Les partis de gauche qui restent fermés à une participation, Olivier Faure (PS) en tête, se sont dits "très insatisfaits" de la politique souhaitée par le nouveau Premier ministre. Un nouveau contre-temps qui ne permet toujours pas de désigner une équipe gouvernementale. À droite, la donne est différente. Laurent Wauquiez (LR) aurait déclaré aux députés de son groupe avoir constaté des "conditions réunies" pour y participer. Il réclame tout de même des "éclaircissements".

Des consultations toujours infructueuses 

Jeudi 19 décembre, François Bayrou s'est entretenu avec les présidents des deux chambres ainsi que les chefs de groupes parlementaires et chefs de partis à Matignon. Une réunion pendant laquelle il a proposé aux participants de rentrer au gouvernement, selon les informations de l'AFP. Marine Tondelier, Olivier Faure et Gabriel Attal en étaient. De là à les voir dans la nouvelle équipe du Béarnais ? Difficile à dire. 

Dernièrement, les consultations menées rue de Varenne n'ont pas donné grand chose. Les présidents des groupes parlementaires ont été reçus par ordre d'importance numérique à l'Assemblée nationale. Ces consultations avaient pour objectif de trouver des compromis, là ou son prédécesseur a échoué selon le vice-président de l'Assemblée nationale, Roland Lescure : "Michel Barnier a voulu aller vite, le quoi a été insuffisamment travaillé", jugeait-t-il au micro de RTL. Des compromis, oui, mais pour quand ? Alors que le locataire de Matignon avait donné l'impression de vouloir prendre son temps, tout pourrait s'accélérer avant les fêtes de fin d'année.

En revanche, l'entourage du Premier ministre a confirmé mardi 17 décembre que le - toujours - maire de Pau, prononcera sa déclaration de politique générale (DPG) le 14 janvier 2025. Une date relativement lointaine, qui pourrait, à l'inverse, donner davantage de temps à François Bayrou pour désigner son gouvernement. Une hypothèse peu probables, certes, mais qui ne peut pas être totalement exclue.

Un gouvernement de ténors, resserré et trans partisan

En coulisses, les tractations battent leur plein. Dans une optique d'ouverture, François Bayrou ratisse large pour former son "gouvernement rassemblant des hommes et des femmes d'expérience sachant ce qu'est le quotidien des Français", comme précisé dans La Tribune Dimanche. Les noms de Pierre Moscovici et de l'ex-maire socialiste de Dijon, François Rebsamen reviennent avec insistance. "S'il me demandait, je serais partant. Mais je ne veux pas être la seule caution de gauche de ce gouvernement", expliquait-même le second cité dans les colonnes du Figaro. Il s'agirait, avec ce type de profils, d'une potentielle équipe trans partisane, chargée de dépasser les clivages et d'oeuvrer à un accord de non-censure. 

Dans le même temps, le Premier ministre souhaite également voir figurer dans l'organigramme de son exécutif des ténors macronistes. Voilà pourquoi, Gérald Darmanin pourrait bien faire son retour. Sébastien Lecornu (Armées), Rachida Dati (Culture) et Catherine Vautrin sont eux en bonne posture pour conserver leur place. D'après les informations du Figaro, François Bayrou a aussi "beaucoup échangé" avec Elisabeth Borne, ex-Première ministre. Elle avait même "refusé le portefeuille des Armées au début de l'année, lot de consolation qu'Emmanuel Macron lui a proposé en l'écartant de Matignon", abonde le quotidien. Selon un proche de la députée du Calvados, "il est probable qu'elle accepte" un poste dans le nouvel exécutif Bayrou. Reste désormais à connaître le nom du portefeuille visé, espéré et/ou accordé.

L'option Bruno Retailleau au gouvernement, elle, ne fait plus beaucoup de doutes. "Il a montré qu'il avait trouvé des orientations qui répondaient à ce qu'une partie de l'opinion demande", a indiqué François Bayrou, hier, au micro de France 2. Le ministre de l'Intérieur devrait donc conserver son poste.

À droite, après la soupe à la grimace, un accord est-il en vue ? Selon Laurent Wauquiez, le chef de file des députés de droite, les conditions sont "plutôt réunies", pour que LR entre au gouvernement, d'après un texto de l'un de ses proches envoyé à Politico. "Sur le budget, il faut encore des éclaircissements", précise cette même source. Un nouvel entretien - sous peu - pourrait avoir lieu entre le Premier ministre et Laurent Wauquiez pour trancher. Enfin, selon Politico, François Bayrou devrait limiter son gouvernement à 25 ministres et "donner un tiers des postes à des personnalités issues de la droite, un tiers à des macronistes, un tiers à la gauche".