Quels sont les produits français et européens que Trump veut lourdement taxer ?
Donald Trump devrait mettre ses menaces à exécution. Ce mercredi 26 février, le président américain a annoncé que les produits européens allaient faire l'objet "prochainement" de 25 % de droits de douane à l'occasion de la première réunion de son cabinet à la Maison Blanche. Une annonce qui intervient deux jours à peine après la visite d'Emmanuel Macron à Washington.
Interrogé sur le sujet, Donald Trump a aussi déclaré que l'Union européenne avait "été conçue pour emmerder les Etats-Unis. C'était l'objectif et ils y sont parvenus". Voilà pourquoi, ce dernier a décidé de contre-attaquer et ne fera sûrement pas dans la dentelle. "L'UE a été très injuste avec nous, nous avons un déficit commercial de 350 milliards de dollars, ils n'achètent pas nos voitures, nos produits agricoles, ils n'achètent quasiment rien, nous devons rectifier cela", a-t-il assuré. Un chiffre plus proche de 157 millions de dollars selon la Commission européenne, sur les biens uniquement.
Le président de la première puissance mondiale est conscient que les pays européens pourraient désormais être tentés par des mesures de représailles, mais "ils ne le feront pas", tempère-t-il. "Ils peuvent essayer de le faire, mais les effets ne seront jamais les mêmes, parce que nous pouvons partir. Nous sommes la corne d'abondance, ce que tout le monde veut et ils peuvent tenter des représailles, mais ça ne marchera pas (...) Il suffit que nous n'achetions plus rien, et si c'est ce qui se produit, nous gagnons", assure-t-il.
"Les Etats-Unis aujourd'hui ne sont plus nos alliés"
De son côté, l'UE a assuré qu'elle réagira "fermement et immédiatement" par la voix de la Commission européenne. "L'UE protégera toujours les entreprises, les travailleurs et les consommateurs européens contre les droits de douane injustifiés", dit-elle dans un communiqué. le 3 février dernier, Emmanuel Macron avait déjà pris la parole sur le sujet. Si l'Europe est "attaquée", elle "devra se faire respecter", assurait le président de la République depuis Bruxelles, pendant une réunion selon les informations de l'AFP. "Les récentes déclarations des Etats-Unis poussent l'Europe à être plus forte et plus unie", a-t-il poursuit.
Selon l'euro-député Renew Pascal Canfin, une augmentation considérable des droits de douane ne revêt pas "simplement un enjeu politique", mais aussi "bien-sûr un enjeu géopolitique", notamment dans le contexte actuel. Voilà pourquoi, il convient de savoir "se faire respecter" par les Etats-Unis, explique-t-il chez France Inter. La secrétaire générale déléguée du groupe Renaissance Valérie Hayer appelle de son côté à réagir "avec fermeté" après l'annonce de Donald Trump sur les droits de douane. "Les Etats-Unis aujourd'hui ne sont plus nos alliés", a-t-elle déclaré sur France Info mercredi soir.
Aéronautique, luxe, acier, aluminium...
Dans les colonnes d'Europe 1, Sylvain Bersinger, économiste chez Asteres indiquait début février que la principale menace qui pèse actuellement sur la France concerne le secteur aéronautique : "On vend, aux Etats-Unis, beaucoup de pièces détachées d'avions". Aussi, "pour tout le secteur du luxe et de la cosmétique, le principal marché à l'export, ce sont les Etats-Unis". Voilà pourquoi une hausse importante des taxes pourrait être préjudiciable à la France. En 2023, la France empochait la coquette somme de 90 milliards de dollars grâce à ses exportations vers les Etats-Unis.
"Les vins et spiritueux, la pharmacie et la chimie aussi exportent vers les Etats-Unis", poursuit-il. Attention, il est également important de rappeler que les Etats-Unis représentent moins de 10 % du total des exportations françaises à l'étranger. Ce qui pourrait donner un avantage à Emmanuel Macron dans son potentiel bras de fer avec Donald Trump.
Le président des Etats-Unis Donald Trump évoquait également clairement deux autres secteurs : l'automobile et l'agriculture au sens large du terme. Deux filières qui pourraient donc se voir lourdement taxées "très prochainement" selon les mots de l'ex-magnat de l'immobilier. D'autres produits dont la composition est basée sur l'aluminium ou l'acier sont aussi grandement menacés par les velléités de Donald Trump sur les exportations européennes : un décret signé le 10 février et entrant en vigueur le 12 mars a déjà été signé par le président américain.