Affaire Bétharram : appel, rencontre... François Bayrou en plein mea culpa ?

Affaire Bétharram : appel, rencontre... François Bayrou en plein mea culpa ? Après un appel mercredi avec le porte-parole de l'association des victimes de Notre-Dame de Bétharram, François Bayrou va en rencontrer les membres samedi 15 février.

Nouveau pas vers le mea culpa ? François Bayrou va rencontrer samedi 15 février l'association des victimes de l'affaire d'agressions sexuelles dite Bétharram, rapporte BFMTV. Une décision nécessaire : le Premier ministre et maire de Pau est dans la tourmente depuis que Mediapart a révélé, lettres et témoignages à l'appui, qu'il était au courant des violences physiques et sexuelles commises à l'encontre des élèves de Notre-Dame de Bétharram, un collège-lycée catholique situé près de Pau. Il nie avoir eu connaissance des agressions et viols commis au sein de l'établissement pendant plus de 50 ans selon les accusations et plaintes déposées - une position qu'il maintient encore.

Cette rencontre se succède à un appel mercredi 12 février avec Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes de l'établissement scolaire,  explique "ici Béarn Bigorre". Si le déroulé exact de l'appel n'est pas connu, le Premier ministre aurait promis des "moyens" pour faire avancer l'enquête, ouverte en février 2024. Vu la tempête médiatique et les appels à démissionner venant de LFI, ce coup de fil pourrait être une façon pour le locataire de Matignon d'apaiser la situation.

Le média du sud-ouest ne précise pas si François Bayrou est revenu sur sa position en indiquant finalement avoir eu vent de certains abus perpétrés à Notre-Dame de Bétharram. Cette hypothèse semble peu probable après les déclarations du Premier ministre à l'Assemblée nationale le mardi 11 février : "Les accusateurs disent : il ne pouvait pas ignorer. Je n'ai jamais été informé de quoi que ce soit, de violence, ni de violence sexuelle. Tout est faux et une plainte en diffamation sera portée."

"Ça dépasse l'entendement"

Malgré les démentis répétés du Premier ministre, Alain Esquerre a assuré sur franceinfo au lendemain de l'appel que le maire de Pau "connaissait les violences" commises sur les élèves de l'établissement privé - où François Bayrou avait par ailleurs scolarisé certains de ses enfants. "C'est évident." Il nuance toutefois : François Bayrou "ne connaissait peut-être pas le niveau de violence" dans le collège-lycée. "Comment François Bayrou ou toute la population locale peut s'imaginer de tels actes ? Ce n'est pas possible, ça dépasse l'entendement", a confié Alain Esquerre.

Et si les enfants de François Bayrou ont assisté aux violences durant leur scolarité, peut-être n'en ont-ils pas parlé à la maison. "C'était difficile de parler chez les notables locaux", déplore le porte-parole des victimes de l'établissement scolaire. Selon lui, "l'un des fils de François Bayrou était dans la classe" de la victime ayant perdu 40% de son audition après un coup porté à son visage par un surveillant.