"La statue de la Liberté est à vous" : Glucksmann répond à Trump, avec une autre diatribe
Une passe d'armes pour le moins inattendue. L'eurodéputé Raphaël Glucksmann et la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt ne passeront visiblement pas leurs vacances ensemble. Ce dimanche, le leader du parti Place publique avait réclamé aux Américains de "rendre la statue de la Liberté" après avoir "basculé du côté des tyrans". Une sortie qui n'a pas du tout plu à l'administration Trump. Dès ce lundi, la porte-parole du président américain a mordu à l'hameçon et a assuré que c'est "grâce aux États-Unis que les Français ne parlent pas allemand aujourd'hui", avant d'ajouter que les Français "devraient être reconnaissants envers notre grand pays".
Il n'en fallait pas plus pour raviver les braises. Raphaël Glucksmann s'est fendu d'un long message publié sur le réseau social X ce lundi, rédigé en anglais. "Chers Américains. Puisque la porte-parole de la Maison Blanche m'attaque, je tenais à vous dire ceci", débute-t-il. Avant de se lancer dans une longue diatribe contre l'administration Trump qu'il qualifie de "honteuse". Selon ses mots, à l'époque du débarquement de Normandie, "l'Amérique combattait contre les tyrans, elle ne les flattait pas", lance-t-il.
"Je suis pétrifié par la trahison de Trump"
"C'était l'ennemi du fascisme, pas l'ami de Vladimir Poutine (...) Elle célébrait la science, et ne licenciait pas ses chercheurs pour avoir utilisé des mots interdits. Elle accueillait les persécutés et ne les prenait pas pour cibles. C'était bien loin de ce que votre président actuel fait, dit et incarne", poursuit-il. Il loue également une "Amérique qui vaut tellement mieux que la trahison de l'Ukraine et de l'Europe, la xénophobie ou l'obscurantisme".
"C'est précisément parce que je suis pétrifié par la trahison de Donald Trump que j'ai déclaré (...) que nous pourrions symboliquement reprendre la Statue de la Liberté si votre gouvernement méprisait tout ce qu'elle symbolise à vos yeux, aux nôtres et à ceux du monde", a-t-il expliqué. "La statue est à vous, mais ce qu'elle personnifie appartient à tout le monde, et si le monde libre n'intéresse plus votre gouvernement, lors nous reprendrons le flambeau, ici en Europe", poursuit-il.
Dear Americans,
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) March 17, 2025
Since the White House press secretary is attacking me today, I wanted to tell you this
Dans les faits, il s'agit d'un cri d'alerte de la part de celui qui arrivé à la troisième place aux élections européennes de 2024, dans une liste alliée avec les socialistes. "Ce fut un signal d'alarme. Personne, bien-sûr, ne viendra voler la Statue de la Liberté", tenait-il à préciser. Il invite enfin à un "sursaut", croyant encore qu'Européens et Américains pourront se retrouver "dans le combat pour la liberté et la dignité", malgré les nombreuses et profondes dissonances du moment, exacerbées par le conflit entre Kiev et Moscou.