Ce sujet dont personne ne parle et qui pourrait amener à la censure du gouvernement Bayrou
Depuis son arrivée à Matignon, François Bayrou le sait, la menace de censure plane sur son gouvernement. Après des négociations particulièrement tendues en début d'année pour faire adopter le budget, le Premier ministre a pu reprendre son souffle. Mais cela ne pourrait avoir été que de courte durée. Ses récents propos sur les retraites ont en effet ravivé les intentions de censure du camp socialiste ces derniers jours. "Quand on ne respecte pas ses engagements, on ne mérite pas de rester Premier ministre", a ainsi menacé ce jeudi le patron du PS, Olivier Faure, sur franceinfo, alors que le Premier ministre a rejeté le retour à la retraite à 62 ans.
Mais à en croire Politico, un autre sujet bien moins médiatique aurait le même effet sur le camp du Rassemblement national : la troisième programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Cet outil de pilotage de la politique énergétique a pour vocation de fixer les objectifs énergétiques du pays jusqu'en 2035. Or, Marine Le Pen estime qu'il avantage un peu trop à son goût le développement des énergies renouvelables et pas assez celui de l'énergie nucléaire. "Bayrou, il commence à m'énerver", s'est agacée la présidente des députés RN dans les colonnes du Figaro mercredi. "S'ils mettent en œuvre ce plan de 37 milliards d'euros de RTE [le gestionnaire du réseau d'électricité français, ndlr.] pour raccorder les éoliennes en mer par décret, sans passer par le vote, je vais me fâcher ! C'est le prix de deux porte-avions en payant mieux les équipages", a-t-elle estimé.
"Si Bayrou refuse, ça pèserait dans la balance pour une censure"
Alors que le gouvernement compterait faire passer le texte par décret en avril prochain, Marine Le Pen réclame qu'il soit soumis au Parlement. Et un haut cadre du Rassemblement national de mettre en garde auprès de Playbook mercredi : "Ce sujet mérite un débat au Parlement. Si Bayrou refuse, ça pèserait dans la balance pour une censure." Les membres du RN n'hésiteront pas à "faire monter la pression", a-t-il promis. Un plan qui semble déjà avoir été mis à exécution. La semaine dernière, Marine Le Pen s'en est ainsi pris à la PPE "qui aggrave la politique énergétique décroissante d'Emmanuel Macron" lors de son déplacement sur le site de l'EPR de Flamanville. À noter que les membres du RN ne sont pas les seuls à exiger un débat au Parlement sur ce sujet. Un courrier signé par 161 sénateurs de droite et du centre réclamant la même chose a été envoyé la semaine dernière au Premier ministre.