Municipales 2026 à Lyon : Aulas candidat, peut-il être maire ? Les résultats des sondages

Municipales 2026 à Lyon : Aulas candidat, peut-il être maire ? Les résultats des sondages Et si Jean-Michel Aulas devenait maire de Lyon en 2026 ? Il se lance officiellement dans la campagne, les sondages lui donnent des chances de gagner.

Les élections municipales approchent, elles auront lieu à Lyon comme partout en France les 15 et 22 mars 2026. Et dans la capitale des Gaules, Jean-Michel Aulas est candidat. "Je vais me lancer dans l'aventure dans quelques jours, sans étiquette", a annoncé l'ancien président du club de l'OL, aux côtés de Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l'Assemblée et ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. 

"Ça fait un moment que je réfléchis. Je me suis rendu compte que pour transformer les choses, gagner la ville de Lyon il fallait être uni. On est dans les starting blocks", a ajouté Jean-Michel Aulas, qui n'aura pas d'étiquette partisane, mais qui devrait avoir le soutien des partis du bloc macroniste, d'Horizon et de LR.

La bataille pour la mairie de Lyon est déjà bien engagée. Onze candidats sont déclarés ou pressentis pour les élections prévues en mars 2026 (la date exacte sera communiquée au moins trois mois à l'avance). Certains profils se détachent nettement pour succéder au maire écologiste sortant, Grégory Doucet, dans la préfecture du Rhône.

Jean-Michel Aulas a lui-même commandé un sondage via sa holding familiale Holnest auprès de Harris Interactive/Toluna. Publié par Actu Lyon le 27 juin, ce sondage visait à faire le point sur les intentions de vote des Lyonnais, en testant l'ancien président de l'OL en le présentant comme un candidat de l'arc allant des centristes macronistes à LR. Et la tendance est déjà bien marquée :  deux personnalités semblent installer le match. Il s'agit de l'actuel maire de la capitale des Gaules, l'écologiste Grégory Doucet, et de Jean-Michel Aulas lui-même.

La personnalité de l'homme de 76 ans semble convaincre l'opinion publique dans la 3ème ville de France. 55% des Lyonnais inscrits sur les listes électorales ont une bonne image de lui, contre seulement 15 % qui le tiennent en mauvaise estime. Le maire sortant Grégory Doucet fait bonne impression a nettement moins d'électeurs, 36 % seulement, contre 43 % qui ont une mauvaise image du maire écologiste.

Jean-Michel Aulas en tête des sondages

Dans l'hypothèse d'une liste soutenue par Renaissance, Les Républicains, Horizon et le MoDem (l'hypothèse la plus probable désormais), Jean-Michel Aulas arriverait largement en tête avec 36 % des intentions de vote. Grégory Doucet, en menant une liste écologiste alliée au PS et au PCF, récolterait 27 %, soit 9 points de moins.

Derrière, la députée LFI Anaïs Belouassa-Cheri et la candidate RN Tiffany Joncour sont données à égalité à 12 %. C'est toutefois Alexandre Humbert Dupalais qui représentera finalement l'union UDR-RN. L'ancien maire Georges Képénékian, qui mène une liste centriste sans étiquette, est crédité de 7 %, tandis que l'ex-adjointe à la Culture, Nathalie Perrin-Gilbert, atteint 6 % des intentions de vote. Au total, les différentes forces de gauche cumulent environ 45 % des voix, contre 43 % pour le centre et la droite (hors Rassemblement national).

Mais Jean-Michel Aulas pourrait transcender ces clivages politiques selon Jean-Daniel Lévy, directeur délégué chez Harris Interactive. En effet, l'ancien président du club de football lyonnais séduit 73 % des anciens électeurs de Yann Cucherat (LREM), 68 % de ceux d'Étienne Blanc (LR), 54 % des électeurs d'Emmanuel Macron, mais aussi 13 % de ceux qui avaient voté pour Grégory Doucet en 2020. "Il est le seul à agréger de façon aussi nette des électorats issus du centre, de la droite républicaine, et d'une partie de la gauche modérée" d'après Jean-Daniel Lévy. Ainsi, "ce sondage confirme une bascule" analyse-t-il. "Jean-Michel Aulas n'est plus un outsider. Il est en tête des intentions de vote, il dispose du socle électoral le plus large (…) Le rapport de force est en train de changer de camp."

Mais cette dynamique pourrait se fragiliser si le camp présidentiel, Renaissance décidait de faire cavalier seul. Selon les informations d'Actu Lyon, son chef de file, Thomas Rudigoz s'éloignerait du chef d'entreprise, en désaccord avec la proposition de gratuité partielle des TCL portée par l'ancien président de l'OL. Dans cette hypothèse testée par Harris Interactive, une candidature portée par l'ex-député Thomas Rudigoz ferait baisser Jean-Michel Aulas de deux points dans les intentions de vote (à 34 %), et placerait Rudigoz à 8 %, derrière LFI (10 %) et le RN (11 %). 

Polémique entre Aulas et la majorité écologiste

La pré-campagne a pris une tournure plus conflictuelle, après une passe d'armes entre Jean-Michel Aulas et la majorité écologiste lyonnaise. Selon Le Figaro, tout est parti d'un message posté sur X, dans lequel l'ancien président de l'OL répondait à un tweet d'un de ses soutiens dénonçant la saleté de la ville. Jean-Michel Aulas a estimé que "les vrais Lyonnais ont honte de ce qui se passe" avant d'ajouter : "Mais c'est vrai, il faut être Lyonnais (de naissance, de travail, de cœur) pour comprendre ce désenchantement qui se mue en colère !" 

Des propos perçus comme une critique directe contre Grégory Doucet, natif de Paris et installé dans la capitale des Gaules depuis la fin des années 2000. Mais surtout, la notion de "vrais Lyonnais" a fait vivement réagir Fabien Bagnon, vice-président écologiste de la métropole. Il a notamment comparé cette rhétorique à la Seconde Guerre Mondiale. "Quand on commence à parler de vrais Lyonnais, on en arrive rapidement à parler de vrais Français ou de vrais Allemands", a-t-il écrit. Un parallèle historique qui a "sidéré" Jean-Michel Aulas. "Comparer mon attachement aux Lyonnais à une dérive nazie, faire l'amalgame entre l'amour d'une ville et les heures les plus sombres de notre histoire, c'est franchir une ligne rouge. C'est abject, c'est indigne", fustige Aulas. L'homme de 76 ans a aussi appelé le maire de la ville, Grégory Doucet, ainsi que le président du Grand Lyon, Bruno Bernard, à "dénoncer" ces propos.

Interpellé sur X, Fabien Bagnon a maintenu sa position, estimant que "parler de 'vrais Lyonnais' en mentionnant leur lieu de naissance est extrêmement grave et discriminatoire" mais aussi "inadmissible de la part d'une personne publique potentiellement candidate à la mairie de Lyon". À gauche, plusieurs élus écologistes ont apporté leur soutien à Fabien Bagnon, comme Rémi Zinck, maire du 4e arrondissement, qui dénonce une rhétorique "utilisée par l'extrême droite pour faire un tri entre les Français". L'adjoint au maire de Lyon, Valentin Lungenstrass a quant à lui affirmé que "les bons soldats qui défendent JMA ne se rendent même pas compte de la gravité de ce qu'il a écrit". 

À droite, Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement et candidat aux municipales, a fustigé des "dérapages de l'extrême gauche, (qui) n'en sont pas moins inacceptables" dans le débat publique. Il a appelé Fabien Bagnon à présenter ses excuses et a estimé que "le 'point Godwin' est l'argument de ceux qui n'en ont pas".