Référendum Macron : une consultation annoncée sur des sujets bien précis
Emmanuel Macron s'est finalement décidé à organiser un référendum. C'est en tout cas le souhait que le chef de l'Etat a formulé ce mardi soir, lors d'une émission spéciale diffusée sur TF1. "Je souhaite qu'il y ait un référendum [...] dans les prochains mois", a annoncé Emmanuel Macron, qui a mentionné de "grandes réformes institutionnelles, économiques, éducatives ou sociales" comme sujets de cette "consultation multiple". Le président de la République a bel et bien évoqué un référendum qui portera sur plusieurs questions voire "plusieurs référendums en même temps, dans les mois qui viennent".
"Je ne veux pas ici donner trop précisément de thèmes, c'est au gouvernement de faire des propositions", a-t-il ensuite tempéré. Emmanuel Macron a dit attendre des projets de réformes du gouvernement dès le mois de juin, dans lesquels il trouvera la matière de cette consultation, sans s'engager plus sur les sujets abordés. A contrario, certaines thématiques risquant de diviser les Français ou de fragiliser encore la situation politique actuelle ne feront pas partie du référendum : la question de l'immigration ou l'abrogation de la réforme des retraites ont été clairement écartées par le président de la République.
Le budget peut-il faire partie de cette consultation, comme l'a esquissé le Premier ministre François Bayrou ? "Le premier ministre travaille avec son gouvernement sur un budget. Le budget, c’est la compétence du Parlement", a rappelé le chef de l'Etat. "Il travaille aussi sur des réformes ambitieuses sur le plan économique et social [...]. Quand il me présentera ses réformes, si on considère que certaines peuvent aller au référendum, je dirai pourquoi pas", a-t-il répondu.
Quelques minutes plus tôt, Emmanuel Macron avait indiqué qu'il n’excluait pas un référendum en cas de blocage parlementaire sur la réforme de la fin de vie, examinée à l'Assemblée. En cas "d’enlisement", il estime que le référendum pourrait être "une voie pour débloquer et permettre aux Françaises et aux Français de s’exprimer". "Je le ferai d’abord avec beaucoup de précaution et je ne le ferai que si c’était bloqué", a-t-il ajouté.
Plusieurs questions, un seul jour de vote
Emmanuel Macron a donc confirmé un "référendum à tiroirs", annoncé par la presse avant son interview, c'est-à-dire une série de questions sur plusieurs thématiques. Le chef de l'Etat y réfléchirait depuis 2018 et la crise des Gilets jaunes. Toutes les questions seraient posées aux Français le même jour, peut-être "après l'été", même si le calendrier n'a pas été précisé. L'immense avantage de ce référendum inédit serait qu'il serait très décorrélé de l'Elysée : avec plusieurs questions pratiques, le chef de l'Etat éviterait un référendum "pour ou contre" lui.
Plus de 8 Français sur 10 se disent favorables à l'organisation d'un référendum selon un sondage Elabe réalisé pour BFMTV et publié le dimanche 11 mai. Quant aux thèmes qu'ils souhaiteraient aborder, ce sont les questions économiques qui arrivent en tête : 59% des sondés voudraient s'exprimer sur la dépense publique, la dette et les impôts. Un thème suivi de près par deux autres cités par 52% des sondés : les retraites et l'immigration, pourtant écartées quant à elles. Les questions liées à la fin de vie arrivent sur la troisième marche du podium avec 43% des Français voulant être consultés à ce sujet.
09:23 - "Peut-être sur la fin de vie on peut avoir une situation de blocage", concède Rachida Dati
Emmanuel Macron "n'est pas quelqu'un qui a peur", pas même à l'idée de lancer un référendum, assure ce mercredi matin sur RTL la ministre de la Culture Rachida Dati, venue à la rescousse du chef de l'Etat après son interview mardi soir sur TF1. "C'est quand même un président qui est là depuis 8 ans. C'est un point de stabilité dans un pays qui doute. Avec un pays qui se cherche", abonde-t-elle.
"Est-ce qu'aujourd'hui on est en situation de blocage sur des sujets ?", s'interroge-t-elle. "Peut-être sur la fin de vie on peut avoir une situation de blocage (...) Le président, et il l'a rappelé hier, il prendra ses responsabilités", assure-t-elle.
09:11 - La ministre des Comptes publics en remet une couche sur le "financement de notre modèle social"
Hier, lors de son interview sur TF1, Emmanuel Macron a demandé à son gouvernement d’ouvrir un "chantier" sur le financement de notre modèle social, qu’il juge reposer "beaucoup trop sur le travail". Ce mercredi matin, la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, est revenue sur cette thématique au micro de RMC. "Comment, quand on travaille en France, on gagne plus ? La clé : comment faire pour que le travail paie plus ? Les chefs d'entreprise en voyant les charges sont 'désincités' à embaucher. On doit maîtriser la dépense, comment on répartit l'effort ? Ce que je veux c'est que nous ayons le débat"", a-t-elle lancé. Les parlementaires et les partenaires sociaux sont invités à s'emparer de la question par la ministre.
08:16 - Un non catégorique pour un référendum sur l'immigration
Au sujet de l'immigration, c'est un non catégorique pour Emmanuel Macron. Pas question de passer par un référendum. Il assure "ne pas voir ce qui rentre dans le champ de l’article 11", rappelant être "garant de la Constitution". Le président de la République ne "voit pas" comment un référendum sur l'immigration "permettrait d'être efficace". Pour rappel, la Constitution précise qu'un référendum ne peut porter que sur "l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité".
08:08 - Pas de référendum sur l'exposition des enfants aux écrans
Sur les écrans, et l'exposition des enfants aux écrans Emmanuel Macron a évoqué une "jeunesse qui a été percutée par les réseaux sociaux", et s'est dit "favorable à ce qu'on impose une vérification de l'âge" avant toute inscription sur ces plateformes. Le chef de l'État a appelé à "protéger nos enfants", citant le "harcèlement" ou le "dérèglement du rapport entre les filles et les garçons", ce mardi 13 mai. Pas de quoi, pour autant, envisager de passer par la voie du référendum sur ce thème-là.
13/05/25 - 23:32 - Emmanuel Macron adonc confirmé un référendum dans les mois à venir
L'interview d'Emmanuel Macron sur TF1 est désormais terminée. Principale annonce de cet entretien fleuve de trois heures : un référendum à choix multiples dans les prochains mois. D'autres annonces ont aussi été faites, notamment deux grands chantiers économiques : une "conférence sur le mode de financement de notre modèle social", qui "a 80 ans" et "repose trop sur le travail" ainsi que des "négociations sociales" sur "les évolutions du travail". Il a aussi annoncé "le prélèvement social unique" et la fusion prochaine de la carte d’identité et de la carte vitale.
13/05/25 - 21:12 - Pas de référendum sur la réforme des retraites
Sur les retraites, Emmanuel Macron a annoncé sur TF1 qu'il n'y aurait pas de référendum sur l'abrogation de la réforme contestée de 2023. "La réponse est non", assure-t-il estimant qu'elle "permettra de dégager environ 17 milliards d'euros".
13/05/25 - 21:11 - Emmanuel Macron ne compte pas organiser de référendum sur l'abrogation de la réforme des retraites
Questionné mardi soir sur l'organisation d'un référendum portant sur l'abrogation de la réforme des retraites, Emmanuel Macron s'est montré particulièrement ferme sur sa position : "La réponse est non." Et le chef de l'État de justifier : "Les actifs payent pour les retraités. Quand on vivait beaucoup moins longtemps, il y avait 3 cotisants pour 1 retraité. Aujourd’hui, on est à 1,7. Notre système était rentré en déficit." Avec cette réforme, on va pouvoir "dégager 17 milliards d’euros, et un tiers est réinvesti dans les mesures sociales. Chaque année, si on abroge cette réforme, on a une dizaine de milliards d’euros à retrouver." Et Emmanuel Macron de s'agacer : "Je ne veux pas qu’on raconte des cracks aux gens. Soit on allonge l’âge légal, soit on augmente les cotisations, soit on baisse les pensions."
13/05/25 - 18:36 - Un référendum pas avant 16 semaines
Selon les informations de RTL, "des notes ont été demandées par la présidence de la République aux différents ministères", et plus particulièrement au ministère de l'Intérieur, en charge des élections en vue de l'organisation d'un référendum. "On a regardé les modalités pratiques et tous les sujets logistiques", confie un proche du chef de l'Etat auprès de nos confrères. Mais alors, quand est-ce q'un référendum pourrait bien avoir lieu ? Là aussi, les premières bribes de réponses commencent à tomber. Il faut un minimum de 16 semaines pour organiser un référendum, assurent les services de l'Elysée au média, soit quatre mois entre l'annonce du référendum et le passage aux urnes pour les citoyens.
13/05/25 - 18:32 - Les 4 cas de référendum prévus par la Constitution
D'après le Conseil constitutionnel, neuf référendums ont été organisés sous la Ve République depuis l'entrée en vigueur de la Constitution de 1958. Tous ont été lancés sur décision du chef de l'Etat. La Constitution, elle, prévoit quatre cas de référendum : pour l'adoption d'un projet de loi ou d'une proposition de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, d'abord. Puis, pour l'adoption d'un projet de loi tendant à autoriser la ratification d'un traité. Ensuite, pour réviser la Constitution et enfin, au niveau local, pour soumettre à la décision des électeurs d'une collectivité territoriale, un projet d'acte relevant de sa compétence.
13/05/25 - 18:05 - La proposition de référendum de la CFDT
"Un référendum sur la justice fiscale, c'est important", demandait ce mardi matin la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, sur franceinfo. "Pour ou contre plus de justice fiscale fiscale ?", propose la CFDT comme question à soumettre aux Français. "J'attends qu'Emmanuel Macron nous dise 'je me suis trompé', la réforme de 2023 est profondément injuste et elle doit bouger", affirme-t-elle, aussi, concernant la réforme des retraites.
13/05/25 - 17:47 - Bruno Retailleau en faveur d'un référendum sur l'immigration
"Les questions posées doivent être fondamentales. Je pense, bien sûr, au sujet migratoire et aux questions sociales qui s'y rapportent. Il y en a d'autres", a déclaré le ministre de l'Intérieur et candidat à la présidence de LR Bruno Retailleau, ce dimanche, dans le JDD. "Notre modèle social est bien plus généreux que celui de nos voisins européens, et l'immigration y exerce une pression continue", regrette-t-il. "Il est légitime de demander aux Français s'ils sont prêts à en assumer les conséquences sociales, culturelles, économiques", abonde-t-il.
13/05/25 - 17:16 - Un référendum sur le budget de la défense ?
Les questions relatives au budget de la défense - dans un contexte international incertain - pourraient également être explorées par voie de référendum. Le 20 février dernier, Emmanuel Macron était justement interrogé sur une potentielle hausse du budget de La Défense française lors d'une cessions de questions avec des internautes en direct. Cette piste n'est toujours pas abandonnée par le gouvernement à ce jour. Le projet pourrait ressembler - pourquoi pas - à ce que fait la Pologne en consacrant 5 % de son PIB à la défense. Pour l'heure, la France y consacre 2,1 % de son PIB.