"Reconnaître un Etat palestinien, c'est reconnaître un Etat Hamas", Le Pen fustige Macron après ses propos sur Gaza

"Reconnaître un Etat palestinien, c'est reconnaître un Etat Hamas", Le Pen fustige Macron après ses propos sur Gaza Ce vendredi, Emmanuel Macron a réaffirmé son souhait de reconnaître un Etat palestinien sous conditions, et de "durcir" la position de l'UE contre Israël. Marine Le Pen (RN) s'y est farouchement opposée.

Ce vendredi 30 mai 2025, la tournée asiatique d'Emmanuel Macron prend fin. Ce dernier s'est également exprimé sur l'épineux sujet du conflit à Gaza qui se poursuit lors d'une conférence de presse tenue depuis Singapour. Et le chef de l'Etat a tenu des mots forts face à une situation qu'il qualifie "d'insoutenable". Pour le chef d'État, la reconnaissance d'un Etat palestinien n'est "pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique", a-t-il déclaré, tout en énumérant plusieurs conditions.

La "libération des otages" détenus par le Hamas, la "démilitarisation" du mouvement islamiste palestinien, sa ""non-participation" à la gouvernance de cet Etat, une "réforme de l'Autorité palestinienne", la reconnaissance, par le futur Etat, d'Israël et de "son droit à vivre en sécurité", et enfin, la "création d'une architecture de sécurité dans toute la région". La date du 18 juin a été avancée comme un "moment important" par Emmanuel Macron - il s'agit de la conférence à l'ONU -, assurant faire partie de ce temps fort.

Le président de la République a également affirmé vouloir "durcir la position collective" contre Israël si aucune réponse à la hauteur de la situation humanitaire n'est apportée par Benyamin Netanyahou "dans les prochaines heures". Si rien ne bouge, l'UE pourrait "appliquer" ses "règles", "c'est-à-dire mettre un termes à des processus qui supposent le respect des droits de l'Homme, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et appliquer des sanctions", a-t-il mis en garde, en référence à l'accord d'association entre les Vingt-Sept et Israël, qui va être réexaminé.

"Ce serait presque donner une récompense au Hamas"

"Oui, nous devons durcir notre position parce que c'est aujourd'hui une nécessité, mais j'ai encore l'espoir que le gouvernement d'Israël infléchira la sienne et que nous aurons enfin une réponse humanitaire", ajoute Emmanuel Macron ce vendredi matin. Des mots qui - si ils n'ont pas encore suscité la moindre réaction en Israël - ont eu le mérite d'irriter la cheffe de file du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen

"Je trouve l'idée de sanctionner Israël profondément injuste" a-t-elle déclaré au micro de BFMTV. "Je rappelle qu'Israël a été attaqué par une attaque terroriste d'une ampleur absolument inouïe", et "son droit à se défendre devrait être garanti", estime la patronne du parti à la flamme. "La solution est dans les mains du Hamas", et le mouvement "se refuse de libérer les otages alors qu'il sait que leur libération mettrait fin au conflit", dit-elle après les propos d'Emmanuel Macron. "Nous avons toujours défendu la perspective de deux Etats, mais aujourd'hui reconnaître un Etat palestinien, c'est reconnaître un 'Etat Hamas' (...), ce serait presque donner une récompense au Hamas", conclut-elle.