Comment la "fête de la victoire" du RN s'est transformée en rassemblement contre l'UE
Le RN fête sa victoire de l'année dernière dans le Loiret, à Mormant-sur-Vernisson. Ils ont convié leurs militants ainsi que leurs alliés européens, comme le Premier ministre hongrois, Viktor Orban. À cette occasion, Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui est pourtant eurodéputé, ont prononcé un discours très critique de l'Union européenne.
Le premier à passer sur scène a été Viktor Orban. L'allié européen du Rassemblement national a prononcé un discours dans lequel il a largement parlé de la théorie du "grand remplacement", une idée pourtant laissée de côté depuis plusieurs années par les représentants du RN. Il a dénoncé "un échange organisé de populations pour remplacer le socle culturel de l'Europe", se targuant d'avoir "repoussé les migrants" de Hongrie, risquant ainsi des sanctions de Bruxelles : "Nous ne les laisserons pas détruire nos villes, violer nos filles et nos femmes, tuer des citoyens pacifiques".
Vient ensuite le tour de Marine Le Pen. La cheffe des députés RN à l'Assemblée s'est félicitée que ses alliés soient "au pouvoir ou à ses portes" en Europe. "Le 9 juin 2024, nous avons créé le troisième groupe le plus important du Parlement européen", a-t-elle déclaré. "Il est uni par une vision commune de la vie, du monde, et par un grand projet politique pour nos patries et notre Europe." Elle a dénoncé un "Empire marchand, wokiste et ultra-libéral", qui réduit les peuples "au rang de population à administrer". Marine Le Pen a alors promis de remettre "la France en ordre, grâce à l'idée puissante de nations". Elle a tout de même précisé ne pas vouloir "sortir de l'Europe", mais "sortir de cette Europe-là. L'Europe, ce n'est pas l'Union européenne, c'est nous. L'Europe ne fut grande que lorsque ses États étaient libres." "
"Nous refusons l'Europe de Macron"
C'est enfin au tour de Jordan Bardella. Le président du RN, qui lui n'a pas été condamné en première instance à cinq ans d'inéligibilité, a également félicité les militants pour la victoire de l'extrême droite en Europe l'année dernière. Il assure refuser "l'Europe de Macron pour lui préférer l'Europe des nations". Il a appelé à "une Europe des protections (…) où l'espace Schengen cesse d'être une passoire".