Une proche de Le Pen épinglée pour des propos racistes et homophobes
Caroline Parmentier, députée Rassemblement Nationale (RN) du Pas-de-Calais, est au cœur d'une polémique. Une enquête publiée le 18 juin par Médiapart révèle plusieurs publications racistes, homophobes et pétainiste sur son ancien compte Facebook personnel, actif notamment en 2018. Ce compte a été supprimé après son entrée dans l'équipe de Marine Le Pen.
Lundi 16 juin déjà, Médiapart exhumait d'anciens écrits racistes, antisémites et homophobes de l'ancienne rédactrice en chef du journal Présent, un média d'extrême droite, aujourd'hui inactif. Un de ces écrits lui avait valu d'être condamnée en 1995 pour diffamation raciale après avoir qualifié des immigrés de "voyous ethniques désoeuvrés" et accusé les Maghrébins des "violences et vandalismes" en banlieue.
Le vice-président du RN, Sébastien Chenu, a tenté de désamorcer la situation sur LCP, assurant qu'elle avait "abandonné cette ligne idéologique depuis longtemps", rapporte France info.
"La chemise blanche de Macron : lavée avec Omo ?"
Pourtant, plusieurs publications de 2018 sur son compte Facebook contredisent l'idée d'un revirement. Caroline Parmentier y affiche son soutien au maréchal Pétain via un photomontage. Elle critique également la condamnation des skinheads responsables de la mort du militant antifasciste Clément Méric, dénonçant une "justice politique d'exception". Elle associe à plusieurs reprises la délinquance à la couleur de peau et plaisante sur l'homosexualité d'un candidat à la mairie de Paris, selon Radio France.
Dans un autre post d'octobre 2018, elle ironise sous une photo d'Emmanuel Macron en déplacement aux Antilles, écrivant sous une photo où le président de la République pose avec deux hommes : "La chemise blanche de Macron : lavée avec Omo ?". Elle critique aussi le film 120 Battements par minute, le qualifiant de "propagande pour le mariage homo, panégyrique des migrants, éloge de l'avortement et du communautarisme gay". Elle y partage également des théories complotistes issues du journal Présent, évoquant le "grand remplacement européen" ou un prétendu "génocide blanc en Afrique du Sud".
Proche de Marine Le Pen qu'elle rencontre dans les années 1990, elle est embauchée par le Rassemblement national au moment des élections européennes de 2019. Son rôle consistait à la gestion les relations entre les médias et Jordan Bardella. Elle devient conseillère de presse de Marine le Pen pendant la campagne présidentielle de 2022, où elle a notamment œuvrer pour la normalisation du parti auprès des journalistes, rapporte Le Monde. Elle est, depuis 2022, député RN du Pas-de-Calais.
Une "cabale" selon la députée
Dans une longue réaction adressée à Franceinfo et ICI Nord et publié sur X, Caroline Parmentier dénonce une "cabale orchestrée par Mediapart" contre elle. D'après l'ancienne journaliste, cette affaire lui vaut "un torrent d'injures sexistes et de menaces de mort". Elle accuse le média d'avoir "sciemment tronqué" certaines de ses réponses et d'avoir sorti des citations "de leur contexte" dans le but de lui "nuire".
La députée du Pas-de-Calais affirme n'avoir "jamais eu de casier judiciaire" et rejette "fermement toute accusation de racisme, d'antisémitisme ou d'homophobie". "Ces accusations ne reflètent en rien ni mes convictions ni la personne que je suis", écrit-elle.
Ce n'est pas un cas isolé au sein du parti. Le 2 juin, le journal Les Jours a révélé l'existence d'un groupe Facebook privé, "La France avec Jordan Bardella", qui rassemble plus de 11 000 membres, dont neuf députés RN. Ce groupe contient de nombreux messages racistes, antisémites, sexistes, islamophobes et homophobes, publiés ces derniers mois. Certains messages appellent à "castrer sans anesthésie" des étrangers ou à "éradiquer" La France insoumise.
Face à ce scandale, le secrétaire général du groupe RN à l'Assemblée a écrit à tous les députés leur demandant de quitter immédiatement les groupes Facebook contenant des propos discriminatoires, selon les informations de franceinfo du 16 juin.