Pour pister ses députés, le RN s'offre un outil anti-scandale relativement coûteux

Pour pister ses députés, le RN s'offre un outil anti-scandale relativement coûteux Le Rassemblement national s'est offert les services d'une entreprise spécialisée dans l'analyse des profils numériques. L'objectif ? Identifier les "brebis galeuses" avant d'éventuelles élections législatives.

Dès le 8 juillet prochain, Emmanuel Macron pourra à nouveau appuyer sur le bouton rouge. En effet, le président de la République disposera de tout le loisir nécessaire pour dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale s'il estime bon de le faire et de facto, déclencher de nouvelles élections législatives en ce début d'été. Voilà pourquoi, le Rassemblement national (RN) a décidé de prendre de l'avance. Selon les informations de France Info, le parti à la flamme a entamé une collaboration avec une entreprise spécialisée dans la réputation numérique pour analyser les profils de ses futurs candidats aux élections législatives. 

L'an passé, plusieurs candidats étiquetés RN avaient créé de vives polémiques en raison de propos racistes, antisémites ou homophobes sur les réseaux sociaux. Des cas de figure auxquels le parti ne veut plus avoir affaire en cas de scrutin. Le président du RN, Jordan Bardella, avait même qualifié de "brebis galeuses" ces profils problématiques. Désormais, le problème semble être pris à bras le corps.

Pour éviter de nouveaux scandales, le RN va donc s'appuyer sur une société pour rechercher "la photo, la vidéo, le post compromettant qui pourraient être exhumés du web", indique France Info, ce vendredi 4 juillet. Chaque candidat verra sa vie passée au crible par l'intermédiaire du "renseignement de source ouverte". Racisme, homophobie, propos sur le conflit israélo-palestinien, Vladimir Poutine... Tout sera étudié. Et le Rassemblement national n'a pas hésité à y mettre les moyens.  

Déjà "quelques cas problématiques"

Dans cette opération, "on met le paquet" affirme un conseiller de Jordan Bardella auprès de France Info. Le tarif s'élève à plusieurs centaines d'euros pour analyser le passé numérique d'un seul candidat, alors que 577 profils doivent être investis en cas d'élections législatives. Selon une estimation basse, basée sur un montant de 200 euros alloué à chaque profil dont le passé est à analyser, le montant à régler pour le RN s'élèverait à 115 400 euros. Toutefois, la note pourrait être bien plus salée. France Info parle de "quelques centaines d'euros", pour chaque profil. Voilà pourquoi, une enveloppe à hauteur du double n'est pas à exclure. En revanche, aucun montant officiel n'a été dévoilé. 

Cette stratégie commencerait-elle à porter ses fruits ? Un cadre du parti confie que sur les 300 dossiers déjà scrutés, "quelques cas problématiques" ont été identifiés, des propos rapportés dans les colonnes de France Info. Si "le risque zéro n'existe pas" indique un porte parole du RN, un proche du parti confie que les députés sortants subiront le même traitement que les nouveaux venus. Enfin, si le dispositif ne suffisait pas, un proche de Jordan Bardella indique que le parti organise des entretiens pour chaque prétendant avec "des questions pièges".