Mort d'Olivier Marleix : la cause de son suicide est-elle politique ? De nombreux élus aux obsèques

Plusieurs jours après la mort d'Olivier Marleix, des questions subsistent autour des circonstances de son décès. Les élément de l'enquête et les résultats de l'autopsie semblent confirmer l'hypothèse du suicide, mais n'ont pas permis de déterminer les raisons qui ont poussé le député de 54 ans à se donner la mort. L'élu a été retrouvé pendu dans une chambre située à l'étage de son domicile d'Anet, en Eure-et-Loire, le lundi 7 juillet. Il a été retrouvé par la police qui est intervenue après des signalements de proches, dont la maire d'Anet qui s'inquiétait de ne pas avoir de nouvelles de son prédécesseur et conseiller municipal.

Une enquête en recherches des causes de la mort a été ouverte par la parquet de Chartres, une procédure normale dans ce genre de cas. L'autopsie réalisée le 9 juillet a conclu à une mort provoquée par asphyxie compatible avec un suicide. Par ailleurs, aucun signe de violence interne ou externe au corps n’a été constaté à la suite de l'autopsie, rappelle RTL. Les enquêteurs n'ont "pas retrouvé de lettre qui expliquait quoi que ce soit" selon le procureur Frédéric Chevalier et la saisie d'objets personnels du député, dont son téléphone et son portable, n'ont pas permis de déterminer ses motivations.

Olivier Marleix était déçu de la politique française

Le suicide d'Olivier Marleix a surpris. La maire d'Anet disait l'avoir vu "comme d’habitude, sans problème" le week-end précédent sa mort. Même chose pour des députés et journalistes qui l'avait vu moins d'une semaine avant. Le député d'Eure-et-Loir qui laisse deux filles derrière lui a-t-il met fin à ses jours pour des raisons politiques ? L'hypothèse est avancée dans certains témoignages. Le journal Le Parisien rapporte qu'Olivier Marleix était profondément déçu par la vie politique comme le suggère la dernière publication du député sur le réseau social X, particulièrement critique sur les questions politiques. Il écrivait : “Qu’est-ce qui n' a pas encore été détruit dans notre pays ? Les institutions de la Ve République !".

Olivier Marleix était également déçu de sa propre famille politique, le parti Les Républicains, et de la trajectoire prises ces derniers mois. Les choix de Laurent Wauquiez l'ayant remplacé à la tête du groupe des députés LR en 2024, le rapprochement de Nicolas Sarkozy à la ligne politique d'Emmanuel Macron et la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Jordan Bardella, lui auraient fortement déplu. Des déceptions répétées qu'Olivier Marleix commentait dans les pages du livre qu'il était en train d'écrire intitulé Dissolution française. "Il ne comprenait plus rien à la scène politique", confirme un député LR dans Le Parisien.

Les collègues parlementaires d'Olivier Marleix n'ont pas souhaité s'avancer sur les causes de la mort du député, mais l'élue écologiste de Paris Sandrine Rousseau a évoqué un possible lien entre la politique et le suicide du député eurélien. "Je voudrais qu'on s'interroge sur le signal politique que c'est. Le calendrier ne me semble pas être totalement anodin", a-t-elle déclaré au micro de BFMTV. En plus des récents éléments politiques mentionnés plus haut, la députée a fait remarquer qu'Olivier Marleix s'était  donné la mort au début de la deuxième lecture d'un texte dont il avait été l'un des chefs de file en première lecture.

Des funérailles prévues ce vendredi

Les obsèques d’Olivier Marleix ont leu ieu ce vendredi 11 juillet, vers 15 heures, en l’église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte d'Anet. Une ville dans laquelle il a été maire de 2008 à 2017. Il y occupait toujours des fonctions de conseiller municipal depuis, comme l’explique L’Écho Républicain. Parmi les personnes qui ont assisté à la cérémonie, on retrouve François Bayrou, le Premier ministre, le président des LR, Bruno Retailleau, des ministres ou encore la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez et d’autres cadres du parti de droite.

Le début de la cérémonie a été marqué notamment par les déclarations de la fille du défunt qui s'est exprimée avec émotion : "Il vaut mieux être vivant dans un corps mort que mort dans un corps vivant". Beaucoup de monde, y compris des habitants de la commune, se sont rendu aux obsèques. La plupart des participants ont suivi l'hommage sur un grand écran situé devant l'entrée de l’église de Saint-Cyr Sainte-Julitte.

La veuve du député, ses deux filles, son père, l'ancien secrétaire d'État Alain Marleix, et sa mère Evelyne, sont entrés dans l'église en suivant le cercueil porté par les sapeurs-pompiers de la commune d'Anet.

Au cours de la semaine passée, de nombreux hommages ont été rendus à Olivier Marleix depuis son décès. Après celui des députés de l'Assemblée nationale mardi dernier, s'ajoute celui des sénateurs de la chambre haute mercredi.

François Bayrou, le Premier ministre, a souligné également que la mort d’Olivier Marleix “a été, pour l’Assemblée nationale et pour le Parlement, un moment de saisissement, de stupéfaction et de grand chagrin”. Il a aussi rappelé que le député d’Eure-et-Loir était un député “assidu, actif et enraciné dans ses convictions autant que dans le travail parlementaire sur les thèmes qui lui étaient chers de la souveraineté économique et industrielle”.