Nouveau gouvernement Lecornu : c'est imminent, les dernières rumeurs sur les noms des ministres
Le Premier ministre est entré dans la phase décisive de la nomination du gouvernement. Certaines sources ont même cru assister à l'annonce des noms de ministres par le secrétaire général de l'Elysée dès hier soir, voire dès mardi, mais rien. La chose reste cependant imminente avec deux fenêtres de tir qui se précisent : ce jeudi soir lors de l'escale d'Emmanuel Macron en France entre ses voyages au Danemark et au Luxembourg ou entre vendredi soir et ce week-end après le retour du chef de l'Etat. La Constitution précise que c'est bien le président de la République qui nomme le gouvernement "sur proposition du Premier ministre", et il est préférable qu'il soit présent sur le sol français au moment de l'annonce.
Deux éléments peuvent faire douter d'une nomination ce jeudi 2 octobre : la journée de mobilisation lancée par l'intersyndicale et le fait que Sébastien Lecornu a prévu des consultations avec les oppositions ne faisant pas partie du socle commun vendredi. L'annonce des noms des ministres risquerait de balayer le mouvement social ou alors de passer inaperçu en cas de mobilisation très suivie et les oppositions pourraient s'offusquer d'être consultées une fois la nomination du gouvernement accomplie et donc son orientation politique définie. Reste que même sans gouvernement, le Premier ministre doit transmettre le projet du budget 2026 au Haut conseil des finances publiques (HCFP) ce jeudi selon Bercy. La nomination du gouvernement dans les prochaines heures n'est donc pas impossible. Elle serait même l'option privilégiée par Sébastien Lecornu selon Le Parisien. D'autant que l'impatience commence à se faire ressentir "et peut-être même" jusqu'au "chef de l’Etat", selon les indiscrétions de Politico.
La date de l'annonce entre jeudi et ce week-end dépendrait d'ajustements de dernière minute pour respecter les équilibres, notamment la parité. Le casting des ministres n'offrirait pas de grosses surprises selon les dernières informations : les reconductions de ministres démissionnaires s'annoncent nombreuses en particulier pour les postes de premier plan, mais de nouveaux entrants compléteront forcément les rangs notamment aux Armées en remplacement de Sébastien Lecornu et à l'Economie après l'échec du budget du gouvernement Bayrou.
Un pacte de gouvernement avec LR qui ferme la porte au PS
Si le Premier ministre cherchait initialement le soutien de la droite et de la gauche sociale-démocrate pour s'attirer une majorité à l'Assemblée nationale et éviter une censure, il n'a pas encore gagné le soutien des socialistes qui ont refusé de rejoindre la future équipe gouvernementale. Le patron du parti, Olivier Faure, a fermé la porte à une telle hypothèse dès la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon selon France Télévisions. Quant au débauchage de certaines personnalités de gauche, l'option n'est pas envisagée par le Premier ministre et serait très mal accueillie au sein du PS.
En revanche, la droite devrait poursuivre sa participation au gouvernement. Sébastien Lecornu prévoit même de proposer un accord de gouvernement à LR selon les informations du Figaro. Il s'est entretenu avec les dirigeants LR qui ont posé leurs conditions à une telle alliance lors d'un rendez-vous à Matignon le 29 septembre. Mais d'après une information de Politico publié mercredi matin, "ni les noms, ni le nombre" de portefeuilles alloués à la droite "n’ont pour l’instant été discutés avec Les Républicains". Certaines voix de la droite, comme Florence Portelli, se sont opposées à une participation de LR au gouvernement au nom du "risque d’amalgame avec le bilan de la macronie" précise Politico.
Le parti LR semble pourtant d'avis de conserver certains portefeuilles ministériels, notamment la place de Bruno Retailleau à l'Intérieur, et il pourrait le faire grâce aux concessions faites par le Premier ministre sur une série de mesures : la mise à l'écart de la taxe Zucman ou le retour de l'ISF et le refus de revenir sur le report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans. "En cimentant la relation avec la droite en premier lieu, le chef du gouvernement tâche de limiter les risques que LR quitte le navire lorsque viendra le temps des concessions à la gauche", précise Politico.
Plusieurs ministres reconduits dans le gouvernement Lecornu
Sans ouverture au PS et avec le maintien de l'alliance avec LR, "le futur gouvernement devrait être dans la même veine que le précédent" estime un conseiller ministériel sur Franceinfo. Si Sébastien Lecornu a promis des "ruptures" lors de son discours de passation de pouvoirs, la composition du gouvernement ne devrait pas être l'une d'elles. Les forces du socle commun plaidant pour conserver l'équilibre, plusieurs poids lourds de l'exécutif devraient rester en poste, à commencer par Gérald Darmanin à la Justice, Bruno Retailleau à l'Intérieur et Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères. Des figures féminines bien identifiées devraient également être reconduites à l'instar d'Elisabeth Borne à l'Education nationale, après six changements de ministres en trois ans, et Rachida Dati à la Culture.
D'autres ministres démissionnaires seraient susceptibles de rester membres du gouvernement Lecornu, mais avec un possible changement de portefeuille comme Catherine Vautrin. Celle qui était à la tête du ministère étendu du Travail, de la Santé et des Solidarités aurait des vues sur celui des Armées qui cherche repreneur après la promotion de Sébastien Lecornu. Le Premier ministre réfléchirait aussi à garder des ministres qui étaient initialement présentés sur le départ comme Manuel Valls. Malgré la ligne de conduite du ministre "jugée beaucoup trop pro-indépendantiste dans sa gestion du dossier de la Nouvelle-Calédonie" et ayant irrité la macronie, l'homme pourrait rester aux Outre-mer selon Le Parisien.
De nouveaux venus à l'Economie, aux Armées et au Porte-parolat
Plusieurs noms se bousculent pour reprendre le ministère des Armées : la ministre démissionnaire Catherine Vautrin donc, mais aussi l'ancien chef d’état-major Thierry Burkhard, l'éphémère numéro deux de la Défense sous le gouvernement Barnier Jean-Louis Thériot ou encore le sénateur socialiste Rachid Temal qui a travaillé avec le Premier ministre à la commission des Affaires étrangères du Sénat.. C'est toutefois Benjamin Haddad, ministre démissionnaire chargée de l'Europe qui fait figure de favori d'après Le Parisien.
Du côté de Bercy, le remplacement d'Eric Lombard semble inévitable. En tant que comptable du budget qui a conduit à la chute du gouvernement Bayrou, le ministre démissionnaire de l'Economie semble promis à un départ. Il pourrait être remplacé par Roland Lescure qui a renoncé à son poste de vice-président de l’Assemblée ces derniers jours. La députée Horizons Naïma Moutchou est aussi citée pour les mêmes raisons après avoir laissé son siège de vice-présidente dans l'hémicycle, "comme s’il y avait mieux à prendre…" a commenté un cadre du parti philippiste à Politico. Les deux élus pourrait former le nouveau binôme de Bercy à condition qu'Amélie de Montchalin soit amenée à partir comme Eric Lombard. Or, la ministre démissionnaire des Comptes publics, appréciée d'Emmanuel Macron, conserve une chance de rempiler au Budget annonce Le Parisien. Autre nom cité pour le ministère de l'Economie : celui de Laurent Saint-Martin. Une idée "pas farfelue du tout" selon un lecorniste à Politico, malgré son rôle dans le budget du gouvernement Barnier qui a aussi échoué.
Autre nouveauté envisagée : une fusion entre le porte-parolat et le ministère des relations avec le Parlement. Ce poste étendu pourrait revenir à Françoise Gatel, ministre démissionnaire chargée de la Ruralité ou à Maud Bregeon, deux femmes avec qui le Premier ministre a une relation "fluide" pour travailler. Les noms de Pierre Cazeneuve et Florent Boudié sont aussi cités. Le père du premier, Jean-René Cazeneuve, est également dans la lite selon Le Parisien.
Des ministres sur le départ et de nouveaux entrants cités
Le Premier ministre aurait un temps envisagé d'appliquer une règle anciennement fixée par Emmanuel Macron, puis ignorée par le chef de l'Etat lui-même selon la Tribune Dimanche, celle de se séparer de tous les ministres ayant été battus aux élections législatives en 2022 ou 2024. La mesure induirait le départ de Manuel Valls, d'Amélie de Montchalin et de Laurent Saint-Martin précédemment cités parmi les possibles reconductions. De quoi affaiblir la théorie, mais d'autres ministres démissionnaires restent sur la sellette : Patrick Mignola (Relations avec le Parlement), et Patricia Mirallès (Anciens combattants).
À l'inverse, un nom bien connu pourrait faire son retour au gouvernement, il s'agit de Bruno Le Maire. L'ex-ministre de l'Economie serait intéressé à l'idée de reprendre du service, d'après une information du Canard Enchaîné et sa relation avec le Premier ministre pourrait jouer en sa faveur du premier. Il avait fait entrer Sébastien Lecornu à son cabinet lorsqu'il était secrétaire d'Etat aux Affaires européennes et l'avait pris avec lui au ministère de l'Agriculture. L'ancien ministre lorgnerait sur le ministère des Affaires étrangères qui semble toutefois promis à Jean-Noël Barrot.
Une piste mène également à l'académicien François Sureau. Une surprise qui n'en est pas vraiment une puisqu'il est très proche du Premier ministre révèle Politico. Jeudi 11 septembre, François Sureau a "été aperçu sortant de Matignon" et pourrait donc faire figure de nouveau venu au sein du gouvernement. D'autres personnalités comme le PDG de La Poste, Philippe Wahl, et le président du Conseil économique, social et environnemental, Thierry Beaudet, ont été approchées, selon une information de Politico.
15:56 - Un nouveau binôme nommé au ministère de l'Economie ?
L'autre ministère où du changement est attendu est celui de l'Economie. Après l'échec du budget de François Bayrou, le départ d'Eric Lombard, ministre démissionnaire de l'Economie, et d'Amélie de Montchalin, ministre démissionnaire chargé des Comptes publics, paraissent inévitables. Pas tout à a fait. Si le premier semble bien sur le départ, la seconde pourrait conserver sa place malgré sa faible proximité avec le Premier ministre grâce au soutien d'Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat a déjà conforté la ministre lors des précédents changements de gouvernement. Amélie de Montchalin pourrait donc devoir composer avec un nouveau binôme et deux noms sont évoqués : Roland Lescure, qui a laissé sa place de vice-président de l'Assemblée dans l'espoir d'un post gouvernemental selon des sources de Politico, et Laurent Saint-Martin, qui aurait ses chances malgré l'échec du budget de Michel Barnier.
Notons tout de même que le nom de la députée Horizons Naïma Moutchou est également citée. Cette dernière pourrait-elle finalement pousser Amélie de Montchalin vers la sortie ? Certains conseilles macronistes en sont convaincus : "Elle va être au gouv" a assuré l'un d'eux à Politico, tandis qu'un autre jugeait l'hypothèse "crédible".
14:49 - Aucun ministre issue de la gauche en vue
Il y a très peu de chances de voir de nouveaux ministres issus de la gauche être nommés au gouvernement de Lecornu. Avec les nombreuses reconductions annoncées, la plupart des membres du gouvernement devraient, logiquement, venir du bloc central ou de la droite. Quant aux nouveaux venus, ils devraient répondre aux mêmes critères au regard de la poursuite de la coalition entre le camp présidentiel et le parti LR. D'autant que le PS, seule force de gauche approchée pour le gouvernement, a refusé toute participation à l'exécutif et que les débauchages individuels ne semblent pas envisagés. Parmi les noms cités pour rejoindre le gouvernement, seul le sénateur socialiste Rachid Temal affiche un proximité avec la gauche.
13:42 - Benjamin Haddad pressenti pour le ministère des Armées, mais d'autres noms cités
C'est un des postes où le changement est garanti : le ministère des Armées qui a été laissé vacant après la promotion de Sébastien Lecornu. Plusieurs noms circulent, mais celui de Benjamin Haddad qui est le ministre démissionnaire chargé à l'Europe revient avec le plus d'insistance. Il est toutefois en concurrence sérieuse avec Catherine Vautrin qui a des vues sur le poste malgré sa possible reconduction au grand ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. D'autres noms, extérieurs à l'ancien gouvernement, sont également avancés : l'ancien chef d’état-major qui a pris sa retraite il y a tout juste quelques mois Thierry Burkhard, l'éphémère numéro deux de la Défense sous le gouvernement Barnier Jean-Louis Thériot ou encore le sénateur socialiste Rachid Temal qui a travaillé avec le Premier ministre à la commission des Affaires étrangères du Sénat.
12:39 - 20 à 25 ministres nommés dans le gouvernement Lecornu ?
Le Premier ministre souhaiterait nommer un gouvernement resserré par rapport à celui de son prédécesseur en nomment entre 20 et 25 ministre selon les informations de Politico, quand l'exécutif de François Bayrou en comptait 35. Il cherche à respecter la parité, un point qui a empêché la nomination du gouvernement entre mardi et mercredi à en croire l'infolettre politique et Le Parisien. Si Sébastien Lecornu tient l'objectif de 25 ministre alors il formera le gouvernement le moins fourni depuis celui nommé par Edouard Philippe en mai 2017.
11:45 - Le gouvernement nommé ce jeudi soir ou ce week-end
Sur le papier Sébastien Lecornu dispose de deux options pour nommer son gouvernement. Choix numéro un : il le fait ce jeudi soir pendant les quelques heures de présence d'Emmanuel Macron en France, entre deux voyages au Danemark et au Luxembourg. Dans ce cas, il pourrait essayer de noyer l'annonce dans le traitement médiatique de la mobilisation intersyndicale de ce jeudi en risquant de s'attirer aussitôt la colère des syndicats en cas de casting trop semblable à celui du gouvernement Bayrou, comme ce que suggèrent les dernières indiscrétions. Il pourrait également s'attirer la colère des oppositions qu'il reçoit demain en les recevant avec un gouvernement déjà nommé, mais d'un autre côté la première version du budget doit être communiquée au Haut conseil des finances publiques ce jeudi, donc avant les consultations également. Choix numéro deux : il le fait à compter de vendredi soir et plus vraisemblablement ce week-end. Une option qui pourrait être choisie en cas de blocages de dernières minutes ce jeudi.