VACCIN. Français tirés au sort : qui sont-ils ? Quel est leur rôle ?
La campagne de vaccination prend une tournure consultative avec 35 Français tirés au sort par le gouvernement d'ici au 10 janvier.
La vaccination est une sujet hautement sensible en France. Selon un sondage récent mené par Odoxa-Backbone consulting pour franceinfo et Le Figaro, 58% des Français ne souhaitent pas se faire vacciner contre le Covid-19. La méfiance est donc de mise, à laquelle s'ajoute un certain retard à l'allumage de la campagne de vaccination. "Scandale d'Etat" pour Jean Rottner, le président LR du Grand Est, la France comme "risée du monde" selon l'ancien ministre Jean-François Copé... Pour l'instant, on ne peut pas dire que le vaccin anti-Covid ait été accueilli comme le Messie dans l'Hexagone, surtout lorsque l'on sait que seulement un peu plus de 500 personnes, au 1er janvier, avaient été vaccinées.
Le gouvernement, de son côté, semble rester serein face aux critiques et déroule son plan. Comme l'avait prévu Emmanuel Macron lors de son allocution du 24 novembre dernier, il convient d'"associer plus largement la population" à la campagne de vaccination, dans un souci de transparence mais aussi dans l'espoir, sans doute, d'emmagasiner un maximum de confiance envers le vaccin contre le coronavirus. Ainsi, à partir de ce lundi et jusqu'au 10 janvier, 35 Français vont être tirés au sort pour se prononcer sur la vaccination en France.
Les 35 Français tirés au sort pourront "interpeller Olivier Véran"
Mis en place par le Conseil économique social et environnemental (CESE), ce tirage au sort doit respecter une logique de représentation équitable de la société selon des critères d'âge, de genre, de région, de niveau de diplôme, de catégorie socioprofessionnelle et de type d'habitation, comme l'a révélé le Journal du dimanche. Egalement au programme de sélection, la question suivante : "Avez-vous l'intention de vous faire vacciner dans l'année 2021 contre le Covid-19 ?". Les réponses seront classées selon un barème allant de 1 à 5 et doivent permettre de "constituer a posteriori les équilibres au sein du collectif des citoyens afin d'avoir des amis et des recommandations reflétant les positions en présence au sein de la société française", a précisé le CESE.
Après avoir été formé, ce collectif citoyen prendra part à un travail de consultation sur la campagne de vaccination et ce jusqu'à l'été prochain, lorsque la phase de vaccination en population générale sera entamée. Leur travail consiste, selon une lettre de mission révélée par le Parisien et transmise à Alain Fischer, le "monsieur vaccin" du gouvernement, à faire remonter les "peurs, résistances et questions éthiques que peut susciter la vaccination". "Leurs membres pourront poser toutes les questions, faire toutes les observations et interpeller Olivier Véran ou le professeur Alain Fischer", a précisé de son côté Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, dans un entretien au quotidien francilien.