Les paradoxes de l'emploi des seniors

Les seniors français préfèreraient-ils l'oisiveté de la retraite à une activité professionnelle ? A l'heure actuelle, le taux d'activité des seniors est l'un des plus bas d'Europe (38 %). Pourtant, en juin 2006, le gouvernement Villepin lançait le plan "emploi seniors" avec pour objectif de parvenir à un taux d'emploi des 55-64 ans de plus de 50 % à l'horizon 2010. Deux ans après, peu de changements sont constatés. L'âge moyen de départ à la retraite en France reste à 58 ans.

Les seniors exclus du marché du travail ?

Alors que ministres et syndicats discutent de l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans, certains s'interrogent sur la faisabilité de la réforme au vu du peu de progrès en matière d'emploi des seniors. Salaire trop élevé, manque de formation, mécanisme d'invalidité sont autant d'arguments soulevés par les employeurs pour justifier de la mise à l'écart des seniors. Mais, selon les derniers résultats de l'Observatoire des acteurs du travail Institut Manpower-LCI-Les Echos, moins d'un salarié de plus de 50 ans sur deux (48 %) désire travailler jusqu'à l'âge lui permettant de toucher sa retraite à taux plein. Enfin, 40 % des quinquas en activité estiment qu'ils ne travailleront de toute façon pas jusqu'à l'âge de la retraite, soit parce que leurs employeurs les auront mis en préretraite (15 %) ou licenciés (6 %), ou parce qu'ils décideront d'eux-mêmes de quitter leur travail (16 %).