"Banlieusard" de Kery James : la chanson qui indigne l'UMP

"Banlieusard" de Kery James : la chanson qui indigne l'UMP Le chanteur Kery James a été choisi pour célébrer l'ouverture des Jeux de la Francophonie à Nice. Christian Estrosi n'a pas aimé, comme d'autres cadres de l'UMP.

La polémique aura au moins permis au jeune rappeur Kery James de se faire connaître davantage. En interprétant son titre "Banlieusard" samedi en ouverture des Jeux de la Francophonie à Nice, le chanteur a provoqué un tollé parmi certains cadres de l'UMP. A commencer par le maire de la ville, Christian Estrosi, qui aurait préféré que l'on rende hommage à la francophonie autrement qu'avec une chanson prenant la défense des "exclus" des cités.

Eric Ciotti, député UMP des Alpes Maritimes, s'est joint à Christian Estrosi pour expliquer son indignation à Nice-Matin : "Cette chanson qui appelle à la révolution dans les banlieues n'avait pas sa place ce soir. Au delà de tout, quelle image donne-t-elle au monde francophone de notre pays ?" demandent les deux élus. Pour le député, les mots sont même plus précis et interpellent directement l'exécutif puisque pour Eric Ciotti, Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie et François Hollande ont délibérément choisi une "chanson inappropriée". 

D'autres cadres de l'UMP ont cru bon de donner leur avis sur Twitter, notamment Nadine Morano, qui estime que "François Hollande s'est comporté en 1er secrétaire du PS et pas en Président. Il a une nouvelle fois porté atteinte à l'image de la France". Pierre-Paul Léonelli considère lui que "le rappeur Kery James a abimé la francophonie avec une chanson indécente".

Des paroles plutôt positives

Mais que contient donc cette chanson pour que des responsables de l'UMP se montrent si virulents à son égard ? En réalité, la chanson de Kery James, qui revendique un rap "conscient", est plutôt bon enfant. Certes, il évoque une banlieue marginalisée ("ceux d'en bas") catégorisée à son grand regret comme une "France de l'insécurité, des terroristes potentiels, des assistés", autant dire que le tableau n'est pas très joyeux... Le rappeur estime par ailleurs faire partie des plus "défavorisés" : "Pour ceux qui rêvent d'une France unifiée ; Parce qu'à ce jour y'a deux France, qui peut le nier ?", ou encore "Pourquoi nous dans les ghettos, eux à L'ENA ? Nous derrière les barreaux, eux au Sénat ? Ils défendent leurs intérêts, éludent nos problèmes. Mais une question reste en suspens, qu'a-t-on fait pour nous même ?"

Plus loin, le texte se veut pourtant plein d'espoir, d'énergie, et propose un message de rassemblement, refusant toute victimisation : "On n'est pas condamnés à l'échec
Pour nous c'est dur, mais ça ne doit pas devenir un prétexte". Plus loin, le chanteur aspire même à une vie d'entrepreneur : "C'que la France ne nous donne pas on va lui prendre. J'veux pas brûler des voitures, mais en construire, puis en vendre". 

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Banlieusard de Kery James © Dailymotion